Chapitre 32

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  27 Janvier 1766 :

C'est en tirant brutalement les rideaux tout près de moi que ma femme de chambre me réveilla. J'avais bataillé toute la nuit dans mon lit, ce qui expliquait pourquoi j'avais autant les cheveux ébouriffés. Tout les draps étaient roulés en boule à mes pieds, ce qui me fit grelotter pendant quelques minutes.

Je congédie Olga, ma femme de chambre.Je n'étais pas d'humeur à voir qui que se soit pour l'instant.
En regardant mon reflet dans le miroir placé au dessus de ma commode, je me remémore ce qu'il s'est passé hier, ce que j'ai appris.

Flashback :

-Montez ma douce. Me dit Vassili en me prenant la main pour m'aider à m'installer dans la calèche.

Le retour au domaine sera long et je dois avouer ne pas avoir envie de me retrouver dans cet habitacle en sa compagnie.... Pas après ce que je venais d'apprendre.
Faire semblant de ne rien savoir devant lui au bal est chose plus aisé que de jouer la comédie dans un lieu aussi petit, avec aucune chance de m'échapper.

-Je sens que quelque chose se passe, que quelque chose t'ennuie. Affirma Vassili en brisant le silence.

-Vraiment ? Que veux-tu dire par la ? Demandais-je en faisant mine de ne pas comprendre.

-Disons que je te trouve bien étrange ce soir, tout d'abord tu étais anxieuse à l'idée de te retrouver parmi tout ce monde...

Il fit une pause.

-Mais encore ? Demandais-je à nouveau.

-Puis tu commençais à apprécier et il a fallut la venu d'Igor et Maria pour que ton comportement change radicalement... c'est étrange. Finît-il par dire.

Mince alors ! Vassili arrivait que trop bien à me cerner.

-Je vais très bien. Je suis juste exténuée, la soirée n'a pas été de tout repos.

Il plissa les yeux en se grattant le menton.

-S'il se passe quelque chose, n'importe quoi, je veux que tu m'en informe Elisabeth. Dit-il d'un ton qui ne laissait pas la place au débat.

Il ne fallait pas que je panique, que je craque maintenant, ce n'est certainement pas le lieu pour lui révéler mes découvertes.

-Pourquoi diable penses-tu que quelque chose me tracasse ? Il ne se passe rien !

-Je me pose des questions, à partir du moment où Maria t'a parlé seule, tu t'es fermée. Et j'aimerais savoir pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a bien pu te dire ?

On pouvait sentir un agacement se former dans sa voix.

-Elle ne m'a rien dit, nous avons parlé de la cour, de ton amitié avec Igor et rien de plus.

Il ne répondit pas, un silence de plomb submergea l'habitacle.
Il semblait réfléchir, il ne semblait pas vouloir se contenter de cette réponse. Vassili n'est pas dupe, il le sent quand quelque chose se passe et de mon côté, je sais qu'il ne lâcherait pas l'affaire.

Quand la calèche s'arrêta enfin devant le manoir, Vassili se tourna vers moi, le visage sombre.

-Je hais te voir dans cet état alors s'il te plaît ne prends pas trop de temps à te décider de m'en parler. Dit- il avant de s'élancer vers le manoir.

Fin du flashback.

Mes pensées s'entremêlent, mon regard vrilla sur la peinture que j'ai récupéré hier soir dans la bibliothèque avant de me coucher. Cette jeune fille, c'était elle.
Aucun mots ne pourraient décrire ce que j'ai ressenti en comprenant enfin qui elle était. Cette jeune fille aux cheveux blonds n'était pas sa jeune sœur ou bien même la femme de St- Petersbourg.... Non... c'était elle ! Irina. Pendant des mois je me m'étais demandée qui elle pouvait être et maintenant que j'avais la réponse, je me dis que m'être dans l'ignorance m'aurait rendu bien plus heureuse.
Mais il est trop tard pour les regrets. Maintenant il fallait que je trouve le courage d'affronter Vassili.
Que je lui demande quelques explications et surtout ce que signifiait ce mot qui accompagne la peinture.

Mon amour pour le Duc Petrovitch. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant