Mon amour pour le Duc Petrovitch.

Chapitre 30

26 Janvier 1766 :

Confortablement assise sur les coussins de la petite banquette située au rebord de la fenêtre, mon livre sur mes genoux, j'avais d'un côté une splendide vue sur les jardins et de l'autre sur le vaste bureau de Vassili.

Dos à moi, il semblait encore plus grand, carré dans son fauteuil en velours rouge.
Il ne cessait de parcourir des yeux les lettres concernant le village du domaine. En tant que Duc, Vassili à certaines obligations comme par exemple s'occuper de faire régner l'ordre sur le village. Les lettres devaient sans doute être importante car il n'avait pas quitté la pièce de toute la journée.
De toute évidence, cela m'arrangeais, je pouvais prendre tout mon temps pour l'admirer....

-Je sens ton regard sur moi depuis un certain moment, la vue te plaît-elle ? Demanda-t-il ironiquement.

-La vue me plait beaucoup en effet.... Répondis-je en rentrant dans son jeu.

Il posa sa plume et se tourna vers moi, avec son éternel sourire en coin.
Il caressa sa lèvre inférieure en essayant de dissimuler son rictus.

-Vous m'en voyez ravi ma douce. Dit-il d'une voix suave.

Je me mordis la lèvre pour empêcher le sourire qui naissait de trop se répandre sur mon visage.

-Votre ouvrage vous plait-il ? Demanda Vassili en désignant le bouquin sur mes cuisses.

-A vrai dire, je n'en sais trop rien, je n'ai lu que quelques pages.

-Vraiment ? Pourquoi donc ?

-Je n'ai pas la tête à me perdre dans une lecture.

-Je vois, que voulez vous faire dans ce cas ? Dit-il en me tendant sa main.

Je m'en saisi, il me déposa un doux baiser sur le dos de ma main...

-Je n'en ai aucune idée.

-Vous pourriez vous reposer dans votre chambre avant ce soir, pour être en forme ? Proposa-t-il.

Mon humeur changea tout d'un coup.

-Je ne pense pas que se soit une bonne idée... murmurais-je.

Son beau sourire se dissipa. Son masque de glace refît son apparition.

-Vraiment ? Voulez-vous m'en parler ma chère ?

-Ce n'est rien... c'est juste que je n'apprécie plus d'être perdu dans mes songes.... Plus depuis Constance....

Il se leva de son fauteuil et se plaça devant moi. Il serra plus fort ma main dans la sienne.

-Dès que tu y penses, je veux que tu m'en parles... c'est important Elisabeth...

-Oui.... Je le sais....Murmurais-je.

Il s'inclina et déposa un léger baiser sur le coin de ma bouche.

-J'ai une idée, je vais laisser de côté mes papiers pleins de réclamations et me consacrer entièrement à toi.

-Tu as beaucoup de travail Vassili ! Dis-je d'une petite voix.

-Cela me fait plaisir de le laisser de côté !

-Je sais mais ne t'en fais pas pour moi, je vais bien trouver une occupation !

-Es-tu sure ?

-Certaine ! Dis-je en essayant d'y mettre du mien.

-Très bien... ne laisse pas trop tes pensées divaguer je t'en pris ! Chuchota-t-il avant de m'embrasser le front.