chapitre 4

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Hansi: Rooooh allez ! Laisse-moi lui raconter des trucs sur toi !

Livai: Dégage ou j'te tue.

Hansi: Pfff...désolé mec, mais je repasserais te voir demain ! Faite bien connaissance ! Et Livai, je te rappelle que t'as pas le droit de le tuer ! Bye~

Naaaaan...s'te plaît, ne me laisse pas seul avec lui....

Je préfère rester avec celle folle plutôt que de passer un tête à tête avec le nain.

Il s'approche de la grille et je me colle au mur du fond. On n'est jamais trop prudent...

Livai: Toi, je vais te tuer. Et tu vas souffrir.

Moi: Euh...ah ?...

C'est mort, ce mec me fait trop flipper et j'arrive plus à parler.

Il prend une chaise et s'assoit de l'autre côté de ma grille, une tasse de thé à la main. Et puis il me fixe.

Moi: Je...vous voulez...?

Livai: Il te restait 4567 pompes à faire. Fais-les.

Ce psychopathe a compté combien j'avais fait de pompes l'autre jour ?! Mais il ne me regardait même pas ! Il bluff ??? Nan...je me souviens que j'en étais dans les 5400...

Bon, pas le choix.

Je me met en position et commence ma pénible punition sans protester plus qu'un soupire. Je les enchaîne pendant des heures...mais il reste là, à me regarder. Il est super patient en tout cas.

Trempé de sueur, je m'accorde une mini-pause dans laquelle je retire mon T-shirt humide et je me passe de l'eau fraîche sur ma nuque. Lorsque je me retourne, je le vois me détailler du regard. Il fixe mes pecs, mes abdos, mes biceps...

Euh dîtes, votre caporal là, il n'a pas un penchant gay ? Nan, juste pour savoir...

Moi: Vous...

Livai: Continu. Il t'en reste 634.

Moi: Ah oui...bien sûr !

Je m'atèle à la tâche avec pour seule vision les pieds du caporal qui tapent le sol régulièrement. On dirait que...il tappe le sol à chaque seconde...? Il compte les heures ? Genre, la, il sait depuis combien de secondes il est ici ? Sans blague ? Waaaaah....

Moi: J'ai finis...monsieur.....oh ?

Je me sens tomber au sol mais ne parvient pas à réagir pour me rattraper. Je n'ai plus aucune force, et ça fait un bail que je n'ai pas mangé...

Je percute le sol de plein fouet et un filet de sang apparaît sur ma tempe. Je ferme les yeux et me laisse aller...

J'entends vaguement une grille s'ouvrir et sens que quelqu'un porte mon corps. On me pause non loin de là sur un matelas dur, mais plus confortable que le sol. Ensuite, je sens qu'on ouvre mon bouton de pantalon...

Moi: Hey...

Livai: Repose-toi. Je t'enlève ça pour faire baisser ta température.

Moi: C'est...qui...? Maman...? Ou papa...?

Livai: Ferme-la, repose-toi.

Moi: Haha...c'est vrai que j'oubliais: vous êtes morts...pfffff...je suis peut-être vraiment fou, hein ? Je perds la tête c'est ça...?

Livai: Tch...

Mon pantalon et mes chaussures retirés, je sens déjà que ma température baisse. Je n'ai toujours pas ouvert les yeux. En fait, je ne veux pas les ouvrir. J'aime le rêve que je fais: ma mère qui s'occupe de moi et mon père qui l'aide. C'est paisible, calme, serein...

Les larmes m'en montent aux yeux.

Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir retourner à cette époque...et pourtant, jamais ça ne sera possible. Je l'ai compris il y a déjà longtemps.

Livai: Tu...pleurs ?

Moi: Non...

Mais les larmes sont belle et bien là, à rouler sur mes joues sans s'arrêter. Je met ma main sur mon visage et esquisse un sourire pour montrer que tout va bien, mais même si mes yeux sont cachés, il reste les larmes sur mes joues.

Moi: Putin...je pleure ?

J'éclate en sanglots pour de bon. À la mort de ma mère, j'ai beaucoup pleuré et ensuite, à la mort de mon père, les larmes se sont faites plus rares. Depuis, je n'ai plus jamais pleuré et ce, même à leur enterrement. Je me l'étais juré...

Moi: Merde...

Le poid qui pesait sur le bord de mon lit depuis quelques minutes disparaît, et la grille se referme. Je suis de nouveau seul, en pleurs, au fin fond d'une cellule.

Moi: Maman, je te jure que ce n'était pas moi...le vrai Eren sera bientôt de retour, promis, et je te vengerai. Accorde-moi juste ce minuscule moment pour pleurer...

Livai: Dors bien.

Puis il répartit pour de bon.

À l'instant d'après, je crois entendre plusieurs voix mais sans doute n'est-ce qu'une impression.

Pdv Livai:

Putin...pourquoi il s'est mis à pleurer comme un bébé ? Et la honte...il m'a pris pour sa mère...Ce gamin, il a vraiment un don pour m'humilier.

Je repars car ses problèmes ne me concernent pas et qu'il parle à sa mère. Moi aussi, je l'ai perdu, et moi aussi je lui parlait de temps en temps. Sur ce point, je peux le comprendre et donc je le laisse seul.

Je monte les escaliers du sous-sol où il est enfermé mais percute quelqu'un en haut des marches.

Moi: Erwin...

Erwin: Salut.

Moi: Tu veux aller le voir ?

Erwin: Oui, je veux éclaircir les choses avec lui et-

Moi: N'y vas pas. Il dort.

Erwin: ...Vraiment ? Bon bah dans ce cas je repasserai plus tard...

Nous repartons tous les deux et au moment où je rentrais dans ma chambre, il m'appelle.

Erwin: Livai ?

Je m'arrête mais ne me retourne pas pour lui faire face.

Erwin: Essaie d'être un peu plus sympa avec Eren par la suite. Tu verras, ça s'arrangera. Et puis vous n'êtes pas si différents tous les deux.

Livai: Ah oui...? Bon, bonne nuit.

Erwin: Ouais...

Je referme la porte et m'effondre sur mon lit. Y'a pas à dire, le mien est beaucoup plus confortable que celui de cette cellule.

Eren Jaëger...il a ses problèmes lui aussi. J'espère qu'il réfléchira à son comportement pendant la nuit.

Je m'endors sans même me changer, avec pour dernière image en tête ce gosse en train de pleurer la mort de sa mère. "Vous n'êtes pas si différents tous les deux", a dit Erwin...Sur ce point, je ne lui donne pas raison. Je n'ai rien à voir avec ce gamin pleurnichard. Rien.

Il est grand, et moi j'ai ma taille. Il est faible et moi pas. Il est bagarreur et moi je préfère rester à l'écart. Il pleure la mort de sa mère et moi...je pleure mon enfance pourrie. Décidément, on n'a rien à voir tous les deux.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai menti à Erwin en disant qu'il dormait...

Aaaah...je commence sans doute à me faire un peu trop vieux...

À suivre...

À Mes Côtés,  Eren X LivaiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant