Chapitre 33

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    Je me réveille à cause des rayons du soleil sur mon visage. La veille, j'ai sûrement dû oublier de fermer les rideaux. Quel imbécile. J'espère qu'il n'est pas huit heures. C'est nul de se lever un samedi matin à huit heures.

    Minute. Il y a quelque chose qui cloche.

    Je ne suis pas seul dans mon lit.

    Encore engourdi par le sommeil, j'entrouvre lentement mes paupières ankylosées, et constate la présence de deux bras musclés fermement enroulés autour de mes hanches. La seconde d'après, je sens un souffle dans ma nuque. Puis, des jambes entremêlées aux miennes. Et je finis par me souvenir entièrement de la veille. Les joues écarlates, je plaque une main sur mes lèvres. Est-ce que j'ai réellement fait l'amour avec Namjoon ? Je suis tellement heureux. Sehun aussi, va l'être. Je sais que je lui ai fait énormément de peine après l'épisode de Yuta et Sunoo. Mais je vais beaucoup mieux désormais, et ce grâce à lui et Namjoon.

    Je me retourne difficilement, à cause de la douleur sourde présente dans mes reins. J'enfonce ma tête dans son cou, et inhale longuement son odeur. Pourquoi est-ce qu'il sent si bon, le matin ? À côté, j'ai l'impression de sentir mauvais.

    — Tu es réveillé ? murmure Namjoon en me serrant plus fort contre lui.

    — Moui...

    Je l'entends ricaner doucement. Un sourire vient étirer mes lèvres.

    — Bon matin, mon ange, dit-il d'une voix grave qui me fait frissonner.

    — Bon matin, Joonie.

    Nous restons encore un peu de temps au lit, entrelacés comme deux amoureux. La veille, je n'ai jamais ressenti un amour aussi fort. C'est une sensation puissante, et incontrôlable. Nous finissons par nous lever, et je me rends compte que je ne suis pas collant. Les draps sont propres, et les vêtements qui jonchaient le sol sont désormais pliés sur le haut de la commode.

    Devant mon regard interrogatif, Namjoon m'explique :

    — Tu t'es endormi directement après, fait-il avec un sourire. Du coup, je t'ai nettoyé, j'ai changé les draps, et j'ai fait un peu de ménage. Je sais que tu n'aimes pas quand c'est le bordel.

    Je pose ma main sur sa joue et l'embrasse tendrement, en dépit de notre mauvaise haleine matinale. J'ai l'impression d'être tout engourdi encore, et le serveur finit par me porter. J'enroule mes jambes autour de son bassin, et me laisse porter jusqu'à la salle de bain. Nous prenons rapidement notre douche, et lavons nos dents tout en se taquinant. Résultat : le miroir est plein de postillons de dentifrice, et j'ai accidentellement craché de la mousse sur mon amant. Enfin bref, on s'est chamaillé comme des enfants.

    — Tu travailles aujourd'hui ? demandé-je.

    — Oui, je commence à onze heures, sourit Namjoon. Tu m'accompagneras ?

     — Avec plaisir.

    J'enfile son sweat, ainsi qu'un sous-vêtement propre. Le plus vieux m'en pique un dans mon armoire, et remet son jogging de la veille, restant torse nu. Quelle vision divine dès le matin... Namjoon est littéralement un tas de muscles. Et je suis un sac d'os, tout maigre, tout fin. Un peu comme une poupée trop fragile. Pourquoi est-ce qu'il faut que je l'aime autant ? Je ne suis absolument pas tactile, normalement, ni même sociable, mais tous mes principes semblent s'envoler quand je suis avec mon amant.

    Mon amant. Mon compagnon. Mon amoureux.

    C'est la première fois que je dis ça. Que j'ai une personne dans ma vie, amoureusement parlant. Ça me fait bizarre.

    En l'espace de quelques semaines, ma vie a radicalement changé : avant, j'étais désespérément amoureux de Taehyung, qui sortait avec Jungkook. Ils continuent à sortir ensemble, mais je ne suis plus amoureux du premier. Je suis tombé pour Namjoon, qui m'a sorti de mes démons. Bien sûr, j'ai encore mes traumatismes, et je les traînerais encore longtemps derrière-moi. On ne se débarrasse pas de cicatrices en quelques jours. Je pense qu'il me faudra encore de nombreuses années, pour que je recommence à faire confiance aux personnes que je rencontre.

    Je mords à pleines dents dans une tartine couverte de beurre. Petit-déjeuner européen : j'adore ça. Namjoon fronce le nez, mais finit par se prêter au jeu, et se verse un bol de céréales.

    — Où sont tes parents ? me demande soudainement le rose.

    — Ils ne sont jamais là, réponds-je. Ma mère est mannequin, et mon père est son manager. Du coup, ils passent leur temps à voyager, et moi je reste là.

    Je hausse les épaules. Je remarque l'expression désabusée de mon amant.

    — Ils ne sont jamais là ? répète-t-il d'une voix triste.

    Il n'a pas à être triste pour moi. À force, je ne le suis plus. Je suis simplement indifférent face à leur comportement.

    — Jamais. Parfois, je me demande s'ils se souviennent qu'ils ont un fils.

    Namjoon vient me prendre dans ses bras, et me serre puissamment contre lui, tout en embrassant mon front avec tendresse. Je me sens tellement bien contre lui... il est une vraie bouillotte humaine, exactement comme Jacob. D'ailleurs, la télé est éteinte, et les films qui traînaient sont tous rangés. Les plaids sont pliés, et les coussins alignés sur le canapé. Un sourire vient manger mon visage. Le plus vieux est vraiment attentionné. J'ai tiré le gros lot, en tombant amoureux de lui. Je ne suis pas sûr de le mériter, mais je le garde volontiers.

    C'est incroyable comment j'ai pu m'attacher autant à lui en si peu de temps. Sehun a dû ramer pour qu'il ait ma confiance, mais étrangement pas Namjoon. Je pense que, comme lui, j'ai eu un véritable coup de foudre.

    — Ne dis pas ça, murmure-t-il. Je suis certain qu'ils se souviennent de toi, et qu'ils t'aiment.

    — Joonie, tu ne les connais pas comme je les connais, réponds-je sur le même ton. Ils ne m'envoient jamais de message. Ne m'appellent jamais. Les paparazzis ne sont pas au courant que j'existe. Je n'apparais même pas sur leur page Wikipédia. Pour moi, ils ne sont pas mes parents.

    Il m'embrasse, comme s'il avait peur de me casser en deux. Je m'accroche à sa nuque, souriant en sentant ces maudits papillons dans ma poitrine.

    — Et moi ? Quand est-ce que je rencontre madame Kim ? fais-je, innocemment.

    — Quand tu veux. Elle a hâte de te rencontrer.

    Il frotte son nez au mien, et on finit par se détacher. Mais Namjoon m'attire vite sur ses genoux, pour continuer notre petit-déjeuner. Je m'assois en tailleurs sur ses cuisses musclées, et à la vue de son visage, il n'a même pas l'air de sentir mon poids sur ses jambes. J'ai hâte de rencontrer sa mère, bien qu'un peu stressé. J'ai peur qu'elle ne m'aime pas. Qu'elle me trouve indigne pour son fils, et qu'elle tente de nous séparer. J'en ai vu plein, des scénarios de ce genre. Je n'ai pas le courage d'affronter tous ces obstacles.

    Quoique... avec l'amour du serveur, je pense que je serais capable de tout.

𝐄𝐅𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍 - namgiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant