𝐄𝐅𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐏𝐀𝐏𝐈𝐋𝐋𝐎𝐍 - namgi

Epilogue

    En effet, c'est une résurrection.

    Beaucoup de choses ont changé, depuis que j'ai quitté le lycée. Déjà, pas d'études de médecine, dieu merci. À ma majorité, j'ai coupé les ponts avec mes parents, après leur avoir soutiré un maximum d'argent ; non je n'ai pas de remords, j'estime que tout cet argent est une maigre compensation de toutes les années que j'ai passées sans eux.

    J'ai désormais les cheveux verts, aussi. Adieu, le noir.

    Je suis toujours avec Namjoon, heureusement. D'ailleurs, je suis actuellement dans ses bras, niché contre son torse de la même manière que l'aurait fait un chaton. Je l'aime toujours autant, si ce n'est plus, et c'est pareil de son côté. Récemment, il nous a acheté des bagues, comme pour me demander en mariage. Je ne sais pas si l'on se mariera un jour. Dans tous les cas, tout me va, si je suis avec lui.

    Mon amant m'a poussé à reprendre le piano, épaulé de Haneul. Ils m'ont inscrit de force à des cours, insistant pour les payer eux-mêmes et, contre toute attente, j'ai été repéré par un recruteur pendant un spectacle. Désormais, je suis pianiste professionnel, et j'ai un début de carrière dans le rap. Ce qui a été drôle, c'est quand j'ai été invité à une cérémonie pour être récompensé, et que j'y ai croisé mes parents. Bien entendu, on a fait comme si l'on ne se connaissait pas, mais je n'ai pas manqué de ricaner. Namjoon m'a accompagné aux États-Unis et, sur de nombreux clichés, on voit mes parents nous regarder d'une très mauvaise manière. Ça a déclenché des réactions monstrueuses de la part de leurs fans et des miens, et certains ont même décidé de les boycotter.

    Après tout, ils n'ont que ce qu'ils méritent, pas vrai ? Ils savent désormais ce que cela fait, quand on est rejeté.

    Contre toute attente, Namjoon a arrêté de travailler au café de Seokjin ; ce dernier a embauché deux autres serveurs dans la foulée. Désormais, il se consacre uniquement à la danse. Le milieu est compliqué, mais il est soutenu par Hoseok et Mara, qui dansent aussi.

    Rosé et Jimin ont fini par sortir ensemble, après un an de flirt intensif, et la seule célibataire du groupe est Chaerin. Mais cette dernière me raconte toujours avec plaisir ses coups d'un soir, qui sont exclusivement féminins, autour d'un café.

    Sehun est toujours aussi déjanté. Il est encore en couple avec Seokjin, et je me demande toujours comment le plus vieux peut supporter mon meilleur ami. Bizarrement, les années qu'il s'est prises dans la tête ne l'ont pas aidé à devenir plus mature, bien au contraire. Il arrive encore parfois, souvent, qu'il m'entraîne dans des boutiques de sous-vêtements pour faire plaisir à Namjoon, qui a adoré les porte-jarretelles noires.

    La prochaine étape, c'est la jupe. Putain.

    — Pourquoi est-ce que tu parles de jupe ? maugrée Namjoon, à moitié endormi.

    Mince, j'ai parlé tout haut.

    — Ça te dirait pas de me voir en jupe ? susurré-je.

    Ses yeux s'ouvrent en grand d'un coup, alors que je ricane. Twilight, le troisième film cette fois-ci, défile toujours sur l'écran de télévision, mais aucun de nous deux ne le regarde réellement. C'est juste pour mettre un bruit de fond. Et puis, de toute façon, Bella me tape sur les nerfs, alors autant l'ignorer.

    Namjoon et moi nous sommes installés dans un duplex, en centre-ville, il y a quelques mois. Sehun, qui a commencé des études d'art, en a profité pour s'installer dans celui de Seokjin, qui n'aurait pas supporté d'y rester tout seul. On a adopté un chat, aussi, et mon amant espérait qu'il aime les câlins ; que nenni, Croquette est aussi sauvage que je l'étais autrefois. La première fois que Croquette a griffé Namjoon, le rose a pleuré comme une madeleine. Désormais, les deux se toisent comme deux ennemis.

    — Oh que si, ça me plairait, répond-il en mordillant l'ongle de son pouce.

    — Et bien, tu as de la chance, j'en ai justement acheté une hier.

    Les papillons s'envolent dans mon thorax quand il me sourit. Il a cette manière si spéciale de me sourire... Sa main se pose sur ma joue, tandis qu'il rapproche son visage du mien. Au moment où il va poser ses lèvres sur les miennes, il souffle :

    — Qu'est-ce que tu attends pour me la montrer, mon ange ?

    Les joues écarlates, je hoche vivement la tête avant de me jeter littéralement dans les escaliers. Je l'entends rire joyeusement, et un sourire stupide vient étirer mes lèvres. En quelques minutes, je suis changé. La jupe m'arrive au ras des fesses, et j'ai même enfilé des collants en résille. Le haut et bien... c'est juste un morceau de tissu. La parfaite tenue du parfait babyboy. Eurk.

    On a testé le daddykink une fois. Inutile de préciser que c'était l'unique fois. Plus question de l'appeler daddy.

    Je manque de trébucher dans les escaliers, puisque je descends les marches quatre à quatre, impatient comme jamais de montrer ma jupe au rose. Mon collant me fait glisser sur le sol, et Namjoon me rattrape une seconde avant que je me vautre au sol. Je ne me lasserais jamais de son visage qui s'illumine.

    — Tu es magnifique, dit-il en me serrant contre lui.

    Il passe ses mains sous mes cuisses, et je prends appui sur ses épaules pour sauter et enrouler mes jambes autour de son bassin. J'ignore mes joues écarlates, et me contente de l'embrasser avec passion. Il répond avec plaisir à mon baiser. Ce que j'aime chez Namjoon, c'est qu'il prend toujours le temps de me complimenter, de me rassurer par rapport à mes insécurités. J'ai toujours mes traumatismes, deux ans après les faits, mais je suis bien parti pour les dépasser définitivement. Parfois, il m'arrive de me brusquer et de repenser soudainement à Yuta et Sunoo et dans ces cas-là, il peut passer des heures entières à me rassurer, sans montrer le moindre signe d'agacement. D'ailleurs, je ne les ai jamais revus, et tant mieux.

    — Est-ce qu'on l'a déjà fait contre le frigo ? demandé-je, faussement innocent.

    — Mh, je m'en rappelle pas...

    Le rose vient doucement me plaquer contre le frigo, et frotte son nez contre le mien, avec tendresse. Mon haut, enfin le morceau de tissu qui cache mes tétons, s'envole comme un astéroïde dans la pièce, et Namjoon rigole comme un enfant. Mon amour pour lui gonfle d'un coup, ce qui est très fréquent à vrai dire, et je me jette sur ses lèvres comme un affamé.

    Alors qu'on va pour passer aux choses encore plus sérieuses, mon amant s'arrête d'un coup, et son regard se dirige vers ses jambes. Croquette, toute fière, est actuellement en train de se frotter contre ses mollets, en ronronnant très fort.

    — Croquette, c'est pas le moment là ! s'écrie-t-il.

    — Miaou, répond Croquette avec arrogance.

    — Parle pas comme ça à mon bébé, bougonné-je en direction de Namjoon, tout en lui frappant l'épaule.

    Voilà notre quotidien, entre les concerts et les spectacles de danse. Et je ne l'échangerais contre rien au monde.