Chapitre 4

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L'ombre fut furtive.
Je crue même au début que je l'avais imaginé.
Je me redresse sur mes genoux, à l'affût et prête à me relever d'un coup s'il le faut.
J'ai longtemps attendu que quelqu'un vienne mais maintenant la possibilité qu'il y ait quelqu'un me terrifie.
Heureusement que les faibles lumières me permettent quand même de voir se qui m'entoure sans quoi je serais carrément en crise de panique.

« Il y a quelqu'un ? » me risquais-je à dire même si je savais pertinemment que personne ne parlait la même langue que moi ici.

*click*

Un bruit d'interrupteur retentit pourtant rien n'avait changé dans la pièce.
Je m'agrippai à la couverture comme si elle allait me protéger de quoi que se soit.

Puis je le vit !
Dans la lumière d'un des spot, une silhouette se détacha de la pénombre il portait une grande cape qui peinait à cacher sa carrure musclée.
Je ne sais pas pourquoi mais je pensais immédiatement à celui à qui j'avais attrapé le bras il y a un mois.
Je me relevais très lentement de peur et d'anticipation, l'homme en face de moi monta lui aussi très lentement ses mains vers sa tête.

Je ne sais pas pourquoi mais je retenais mon souffle,
il aurait cassé l'immense silence qui régnait dans nos deux pièces respectives.

A travers la vitre je vis qu'il attrapa sa cape et la laissa tomber sur le sol à côté de lui, l'exposant ainsi tout entier à la lumière du spot.

Je sentis mes jambes vaciller et je tombait à la renverse pour atterrir lourdement au sol.
Je couvrais ma bouche pour étouffer un cri et je me mis à pleurer... je venais de comprendre pourquoi tout me semblais si étrange depuis le début, pourquoi je ne reconnaissait ni la langue ni l'architecture, pourquoi personne ne s'était montré jusqu'à présent !

L'homme que j'avais en face de moi n'était pas un homme au sens propre, il n'était pas humain !!

Tout son corps était bleu, il avait des jambes qui ressemblait à celle d'un faune avec des sortes de sabots ainsi qu'une queue de taille moyenne cuirassée.
Tout le reste de son corps était semblable à celui d'un humain surtout son visage qui d'ailleurs n'était pas aussi terrifiant que je l'imaginais, il était même assez intriguant.
Ce qui me marqua par la suite ce fut ses yeux qui avaient des pupilles jaunes.
Il avait une longue chevelure noire tressée par endroit qui lui tombait au niveau des reins et à travers sa chevelure sortait deux cornes cuirassées elles aussi.
Il n'avait pas une carrure particulièrement large mais il était grands et ses vêtements laissaient imaginer une puissante musculature.

J'étais désemparée, au point que je ne bougeais pas d'un millimètre.
Il ne fit d'ailleurs pas plus de mouvement que moi mais je le voyait m'observer intensément.
Je savais qu'il pouvait rentrer comme bon lui semblait si il le voulait et que je ne pourrais rien faire pour sortir.

Le moment paru si long, ça en devenait insoutenable, je me sentait comme une petite souris apeurée dans une cage prête à faire une crise cardiaque à tout moment alors qu'un chat s'approche d'elle.
Sauf que mon chat à moi me paraissait être cent fois plus redoutable.

Je n'étais plus sûre de moi même, d'un côté je voulais aller me cacher sous ma couette qui était devenu mon seul refuge et d'un autre j'avais envie de m'approcher.. j'essayais de rationaliser, s'il avait voulu me faire du mal, il aurait eu cent fois le temps de le faire depuis qu'il est entré.

Je remontais la tête et risquais un coup d'œil, il n'avait pas bougé et son regard me transperçait toujours autant.
Du revers de la main j'essuyais mes yeux trempés de larmes et me redressais douloureusement. Je m'étais fait mal en tombant.

Je restais immobile une seconde puis j'avançais d'un pas. Voyant qu'il n'y avait pas de réaction de sa part je recommençais et me dirigeait lentement vers la vitre.

Arrivée à deux pas de la vitre je me stoppait.
J'étais en face de lui et nous nous regardions, le miens était fuyant car je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur mais c'est la seul chose vivante que je voyais depuis mon emprisonnement dans une cellule vide.. mon instinct me poussait inconsciemment vers lui.

Il s'approcha plus près de la vitre, il n'avait aucune expression faciale seulement son regard cherchait le mien en permanence et cela me perturbais énormément.

Sans lâcher mon regard d'une seconde, il allât poser sa main sur la vitre à ma hauteur.
Je ne comprenais pas.
Nous étions plongés dans le silence depuis un bon moment et pourtant il me semblait qu'il s'épaississait toujours plus.

Je relevais la tête et plongea à mon tour mon regard dans le sien, ses yeux jaunes me transperçaient mais je ne vacillait pas.
Sans lâcher son regard, je posais à mon tour ma main sur la sienne.
Même si la vitre nous séparait, j'avais l'impression de sentir de la chaleur, une présence qui m'avait tant manquée.
J'étouffais un sanglot dans le fond de ma gorge et je regardais nos deux mains.
La sienne était plus grande que la mienne. Elles paraissaient tellement semblables et tellement différentes à la fois.

Puis je la vis !

La cicatrice !
Elle était là sur son bras et je reconnu immédiatement l'homme qui m'avait donné le livre.
Personne a part lui ne m'avait jamais rien donné que mes plateau repas et même si je n'en comprenais pas un mot, ce livre était une des raison pour laquelle je n'étais pas devenue complètement folle à ne rien faire. Je regardais les dessins de caractère, les suivait du bout des doigts pour les reconnaître et cherchais des similarités avec ma propre langue.
Même si je ne l'avait jamais revu avant ce soir, il avait été le seul que j'avais touché l'espace d'un instant.

Il me regardait toujours mais j'avais l'impression qu'il avait compris que je me souvenais de lui et l'espace d'un infime instant je crus voir ses lèvres esquisser un léger sourire en coin.

Alors que certaines de mes larmes n'avait pas encore eu le temps de sécher je lui souris à mon tour.
Ses yeux s'agrandirent un peu et il observa ma bouche.
Sans perdre un seconde je le vis de pencher et ramasser sa cape et partir hors de mon champs de vison. J'entendit un nouveau *click* suivi d'un bruit de porte puis plus rien il était partis.

Leur échapper Où les histoires vivent. Découvrez maintenant