Chapitre 7

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J'avais fini par m'endormir d'épuisement après avoir cogité une bonne partie de la nuit.
Oui j'avais été enlevé par des extraterrestres... Nous n'étions peut être pas sur terre et ils ne me veulent peut être pas du bien.
Je suis déjà devenue leur sujet d'observation et d'expérimentation.

Bon dieu ! Est ce que je suis morte et réincarnée dans une mauvaise série de science fiction ?
Mon reflet dans la vitre me confirma que non et que c'était bien toujours mon corps qui était devant moi.
Je pris quelques secondes pour me détailler, mes cheveux ondulés étaient emmêlés et tombais lourdement dans mon dos car je n'avait rien pour les attacher ou les brosser.
Mes yeux étaient cernés et malgres le peu que je mangeait je m'étonnais de pas trouver mes joues creusées, même mon corps n'avait pas mincis ni grossi, j'étais dans un état stable. Je regardais mes vêtements, entre temps on m'en avait donné d'autre et ceux que je portait aujourd'hui ressemblais a une robe mousseline blanche toute simple avec un lacet qui permettait de fermer le devant.
Je n'avais toujours pas de sous vêtements. D'ailleurs je n'avais pas eu mes règles depuis que j'avais été opéré. Je touchait l'endroit où se situait ma cicatrice. Qu'avait ils fait ?

L'heure P1 sonna et je me retournais vivement. Aujourd'hui j'avais décidé d'essayer de leur parler dans leur langue, celle que je m'acharnais à apprendre depuis plusieurs mois.

Si ma logique de déchiffrage était bonne alors je pensais pouvoir enfin communiquer avec eux.

Les mains violacées de la femme qui m'apportait tout les jours le plateaux du matin allait se retirer quand de façon peut sûr de moi je lançai;

- A ..Attendez !

Je cru entendre un hoquet de surprise venant de l'autre côté du mur, avait-elle compris ?
J'étais plus douée pour lire que pour parler alors maladroitement je continuais;

- Pourquoi ?... Qui ?

Un silence s'ensuivit mais je savais qu'elle était toujours là et j'entendais des bruits de pas, d'autres étaient venus

Je ne savais pas quoi dire, j'avais tellement de choses à dire.

- Je suis seule... Où suis-je ?
Ma voix s'était cassée en prononçant ses mots, je sentais des larmes monter que je ravalais aussitôt.

Je les entendait parler entre eux maintenant, il y avait plus d'hommes que de femmes car leur voix étaient plus présentes mais malgres tout les efforts du monde, ils parlaient trop vite et je ne compris que des bribes

"Sujet"  ...    "entraînement"
   ...     " Humaine" ...   "Test réussi"
"Roi"      ...      "enfant"
        ...       "Espace"

Le mot espace me fit défaillir, nous n'étions plus sur terre. Et ils venaient de me le confirmer.
Ils continuèrent de parler et cette fois je ne compris rien, il ne me parlais pas et ne me prêtais aucune attention comme si j'étais une créature insignifiante, ce qui me mit hors de moi, comment osaient-ils ?
Avec rage je tapais du plus fort de mon poing sur le mur ou se trouvait toujours la trappe des plateaux ouverte et le mur résonna de façon soude les faisant taire.

Avec une voix ferme et déterminée je criais
- LIBERER !
je n'avais pas bien compris encore les rudiments de la grammaire extraterrestres mais ce verbe me semblait assez puissant pour y jeter tout mon désespoir d'avoir été si longtemps enfermée seule.

Quelques secondes s'écoulèrent et on entendait que ma respiration saccadé sous l'attente et la colère.

Soudain une voix grave et profonde retentit et ce simple mot me glaca le sang

- Non

Et la trappe se referma me replongeant dans un silence de mort. 
Je restais dans la stupeur pendant quelques instants et recommençais a tambouriner sur la trappe, je criais des insultes dans les deux langues mais rien .. plus rien ne se fit entendre de l'autre côté.
Je regardais mes mains, elles étaient en sang et mes phalanges droites étaient a vif du au coup de tout à l'heure.

La journée touchait à sa fin car le dernier plateau avait été repris, j'avais essayé toute la journée de communiquer et d'attraper les mains qui déposaient les plateaux mais un sorte de barrière invisible m'empêchait d'approcher.

Assise dans un coin de la pièce je vis les lumières s'éteindrent signifiant que c'était l'heure de dormir.
Je me sentais comme un animal d'elevage et je détestais ça.
Je repensais à tout les jours qui s'étaient écoulés a se désespoir constant qui avait failli m'emporter plusieurs fois, il aurait été si facile de basculer dans la folie, de se laisser mourir mais je ne voulais pas ! Je ne pouvais pas abandonner sans me battre, aujourd'hui m'avait prouvé que tout espoir n'étais pas perdu, que je pouvais comprendre pourquoi il m'avait fait ça.
Je refusais de perdre, je m'étais promis que je les tuerais et c'est ce que ferais.

*Click*

Je tournais la tête en direction de la vitre, je venais d'entendre un bruit.
Dans la lumière vacillantes des veilleuses je vis une ombre se faufiler derrière la vitre.

Je me levais a l'affût du moindre  mouvement. Le silence était pesant, et lentement je me dirigeais vers la vitre.

Soudain je sentie l'air bouger derrière moi. Je me retournais vivement les poings prêt à attaquer.
L'homme bleuté de la dernière fois se tenait haut dans toute sa splendeur en face de moi.
Mes yeux s'ecarquillèrent et je laissais sortir un petit couinement de surprise
Je reculais de quelques pas les jambes tremblantes mais gardant la défense.
Il était dans la pièce, si près de moi et je ne pouvait aller nul part ... j'étais terrifiée.

Je regardais son bras, la cicatrice était la, c'était bien l'homme de la dernière fois.

Je n'étais pas petite, on m'as toujours dit que j'étais grande même mais lui me dépassait bien d'une tête et demie.
Ses yeux jaunes comme la dernière fois ne me lachait pas. Il descendit son regard vers mes lèvres puis vers mes poings et remonta à mes yeux.
Je n'oser même pas parler, j'en avais presque tout oublié tellement sa présence était pesante.
J'avais du mal à contrôler ma respiration et mon coeur battait a mille à l'heure.

-N'ais pas peur dit-il d'une voix grave et posée.
Sa voix sema encore plus le doute en moi et je reculais d'un pas.
En me voyant reculer il s'approcha, se qui ne me plût pas du tout.

D'une voix peux sûr et tremblante je répondais
-N'approchez pas !
Mais il continuais d'approcher.
-Non n'approchez pas j'ai dit !
J'aurais voulu ma voix ferme mais elle était implorante et je me détestais pour ça.
Je reculais d'un pas à nouveau mais me heurtais contre le mur.
J'étais horrifiée, je regardais a droite et voyait la salle de bain, je me disais que je pourrais courir dedans mais il n'y avait pas de verrou et aurais-je assez de force pour tenir la porte ?
Je tournais la tête et il s'étais dangereusement rapprocher.
Ma voix s'était enterrée dans ma gorge et je sentais une larme rouler sur ma joue.
La tension étant trop forte pour moi, je fermais les yeux et attendait.

Quelque chose effleura ma joue, j'ouvris les yeux et vis le doigt de l'homme récupérer la larme de ma joue. Il l'observa couler le long de son doigt puis le lécha.

- Je te connais maintenant. Dit-il d'une voix plus douce.
Sous la stupeur, ma bouche s'entrouvrit, il la regarda puis continua :
- Dans un mois nous arriverons à Kerédren, d'ici là tu dois parler parfaitement notre langue si tu veux vivre.

Il avait parlé lentement pour que je puisse comprendre sa phrase.
Avais je bien compris ? Il fallait que je parle parfaitement leur language sinon j'allais mourir ? Et nous n'étions pas sur une autre planète mais nous y arrivions.

Leur échapper Où les histoires vivent. Découvrez maintenant