C'était une belle soirée et tout s'était très bien passé. Le dîner auquel Draco avait été convié par Ama Saé n'avait rien eu de cérémonieux. Au contraire ! C'était convivial, presque familial. Il y avait une trentaine d'invités, tous adultes. Une partie d'entre eux, ceux qui parlaient anglais, s'étaient installés dans la Grande Case débarrassée de son fauteuil de parade. Les autres, ceux qui ne parlaient que les langues africaines, s'étaient regroupés dehors, près de l'entrée, pour participer au repas tout en palabrant entre eux. Ama Saé s'était assise sue les tapis comme tous les invités. Maître Félaro s'était installé à sa droite et, sur un signe d'elle, Draco avait pris place à sa gauche. Le repas avait commencé et c'étaient les convives eux-mêmes qui l'avaient préparé et apporté !
Chacun était arrivé avec un ou plusieurs grands récipients de bois contenant la spécialité de la famille : légumes, tubercules, galettes de céréales, sauces onctueuses et parfumées. Le plus acclamé avait été un grand sorcier éleveur de buffles qui avait cuisiné lui-même un rôti de jeune bufflon, croustillant à l'extérieur et juste rosé à l'intérieur comme le rosbif anglais.
Apparemment, à Ghanzi-Sa, c'était un plat exceptionnel apprécié de tous. On lui avait fait une ovation et Draco en avait repris deux fois pour manifester son approbation. Les plats voyageaient par magie d'un invité à l'autre. Chacun se servait à sa convenance. Ils avaient tous amené leurs propres couverts, une grande assiette creuse et un gobelet. Maître Félaro en avait fait apporter pour Draco.
Un autre sorcier avait été aussi très bien accueilli. Il apportait deux tonneaux contenant cette boisson peu alcoolisée un peu amère qui accompagnait parfaitement la nourriture peu salée. Après les plats de viande et de légumes, quelqu'un avait fait passer un plateau de fromages. Il s'occupait des dromadadaires femelles et avec leur lait il fabriquait des petits fromage qu'il assaisonnait avec diverses herbes parfumées. Puis il y avait eu une pause pendant laquelle les plats avaient disparu et les couverts s'étaient magiquement nettoyés puis on était passé aux gâteaux. Ils semblaient être la spécialité des libres sorcières. Elles en avaient confectionné plusieurs, tous délicieux, pour le dessert. Rien n'avait pu être trafiqué puisque tout était mis en commun et la baguette de Draco n'avait pas eu l'occasion de siffler. Son assortiment de bonbons avait eu aussi beaucoup de succès. C'étaient des friandises aimées de tous. Le confiseur avait donné de bons conseils. Pour accompagner les plats sucrés, deux jeunes hommes passaient parmi les convives avec soit une grande théière et des petits bols de faïence, soit une cafetière et des minuscules tasses de porcelaine, selon le goût de chacun. Mais visiblement, les invités préféraient le thé.
Pendant tout le repas, on avait allègrement palabré. Enfin, Draco parlait peu, souriait et écoutait beaucoup, tout en faisant honneur aux plats qui défilaient. Les invités ne restaient pas toujours à la même place. Ils allaient d'un groupe à l'autre pour se donner des nouvelles. À plusieurs reprises, des sorciers et des sorcières s'étaient assis à côté de Draco et lui avaient fait la conversation. Il avait appris ainsi bien des choses sur la société sorcière de Ghanzi. D'abord Ama Saé avait un époux et de grands enfants mais ceux-ci n'apparaissaient pas quand elle remplissait ses fonctions de Gardienne de la cité. Son mari habitait en ville et venait à la Grande Case quand l'occasion se présentait : un repas avec le sorcier blond dont parlaient toutes ces dames par exemple. La vie privée et la vie publique de Ama Saé étaient séparées.
Son époux était chaudronnier sur cuivre de son métier et il était aussi à titre gracieux le chef honoraire de la garde de Ghanzi. En fait, ici, de nombreux habitants avaient deux occupations distinctes. En plus de leur véritable métier, ils occupaient bénévolement un poste pour le bien de la cité. Par exemple les gardes étaient des volontaires et s'engageaient pour une durée déterminée. Ils étaient peu nombreux et leurs seuls signes distinctifs étaient cette plaque de cuivre gravée qu'ils portaient autour du cou et le fait qu'ils tenaient toujours en main leur bâton-sorcier. Certains surveillaient les quatre portes de la ville. D'autres étaient appelés en cas de litiges. Il suffisait de taper sur certaines pierres et de dire le message à voix haute. C'était ce que Maître Ndiapo avait fait quand Harry avait été blessé par l'oursin des sables. Les rochers servait en quelque sorte de « relais téléphone » ! On donnait le nom du destinataire et les quelques mots qu'on prononçait se répercutaient de loin en loin jusqu'à trouver le destinataire.
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Chamane
FanfictionL'Afrique ! C'est un immense continent ! Draco Malfoy y va pour son travail. Harry Potter s'y trouve pour le plaisir des voyages. Il y a peu de chances pour qu'ils se rencontrent. Et pourtant...