Felix était devant moi, au pas de la porte. Je ne savais pas pourquoi mais il était venu assez tôt, bien plus tôt que prévu en tout cas. Ma soeur lui avait dit de passer à vingt heure et à dix huit heure trente il avait sonné en demandant si elle n'avait pas besoin qu'il garde le petit le temps qu'elle se prépare également. Elle avait paru un peu étonné mais n'avait pas hésité une seconde avant d'acquiescer, son cher petit chéri avait le don de tout vouloir prendre, en particulier le maquillage. Tout ce que sa mère touchait, il fallait qu'il le prenne. C'était souvent chez les enfants mais chez lui, systématique.
Felix avait encore un teeshirt aux manches longues, mais un pantalon assez large, un peu bizarre d'ailleurs mais ça faisait son charme. Il était posé sur le canapé avec mon neveu sur les genoux à feuilleter les pages d'un livre pour gamin pas intéressant pour un sous. Il y avait quelque chose sur son visage, comme si ça brillait. Ça lui allait bien, c'était sûrement du maquillage. Ça lui allait bien, je venais de le dire mais il était encore plus beau comme ça. Enfin non, il était sans cesse beau mais là, il était encore plus attirant. Comment dire. C'était étrange d'expliquer que son ami d'enfance et voisin était sublime au point que j'avais envie de goûter le brillant sur ses lèvres. C'était bizarre un peu. J'avais secoué ma tête pour retirer ces pensées malsaines envers mon ami puis je m'étais dirigé vers la chambre de Dongsun. Je m'étais arrêté juste avant d'ouvrir la porte. J'entendais des reniflements, elle était probablement en train de lutter contre la tristesse. Quand j'avais ouvert la porte, c'était encore pire. Tout son maquillage était par terre, sa chambre était dans un bordel monstre tandis qu'elle était assise face à sa coiffeuse, le visage caché par ses mains. Ses épaules tressautaient au rythme de ses sanglots. Sans un mot j'avais ramassé tout son maquillage que j'avais remis dans la trousse avant de passer mes bras autour de ses épaules. Elle avait retiré ses mains pour me regarder par le miroir. Ses yeux étaient gonflés, rouges tout comme le bout de son nez et son visage était trempé. Je me sentais mal.
Ma soeur avait mis beaucoup plus de temps que prévu à se préparer, pour la simple et bonne raison qu'elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer. Face à son miroir, je la voyais pleurer à chaudes larmes avec son crayon noir dans sa main tremblante. Elle tentait de rester droite et forte mais pour la première fois de ma vie je voyais ma soeur s'effondrer devant moi sans honte. J'étais mal de savoir que c'était à cause de moi mais j'étais heureux qu'elle sortait ce soir quand même. Ça comptait pour moi, je voulais qu'ils continuent de vivre après ma mort, comme si j'étais retournée à Seoul étudier pour toujours. Je voulais qu'ils sourient, qu'ils sortent, qu'ils rient, qu'ils se baladent pieds nus face à la mer. Je le voulais mais j'avais terriblement mal au coeur de savoir que tout cela se fait et se fera sans moi.
À dix neuf heure trente, ma soeur était fin prête. Très belle malgré son visage gonflé. Je lui avais souri mais elle n'avait pas voulu me regarder auquel cas elle aurait ruiné son maquillage, durement travaillé. Elle avait pris soin de prendre délicatement la main de son fils pour l'emmener avec elle, de sourire à Felix en lui disant qu'ils partaient puis la seconde d'après, je me retrouvais seul avec Felix.
- Mais.. commença-t-il. J'étais pas sensé le garder ?
- Ah oui c'est vrai, en fait elle l'emmène avec elle. Ça faisait longtemps qu'ils avaient pas fait une sortie en famille.
Il m'avait regardé sans trop comprendre avant de lever les épaules.
- Bon ok.. Je vais rentrer alors.
- Non attends ! je m'étais écrié
Felix avait paru un peu étonné mais son petit sourire timide m'avait rassuré.
- Y a une pizza qui va arriver et tout seul, impossible que j'y arrive... J'avais commencé. C'était totalement faux mais je ne savais pas quoi dire d'autre pour le garder un peu plus. Ça te dirait qu'on se fasse une bouffe tous les deux ?
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REGARDE MOI. changlix
Fiksi PenggemarÀ 20 ans, Changbin apprend qu'il va mourir. Il n'est pas vraiment choqué, plutôt déçu car de toute sa vie, il n'a connu que l'école et l'angoisse des examens. Rien d'autre. Pas d'amour, pas de joie ou de tristesse. Il se lance donc dans une quête no...