Day 4 : "I miss you".

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La pluie s'abattait follement depuis des heures qui semblaient sans fin. La ville se tenait silencieuse, pas un bruit ne paraissait déranger le doux vacarme de l'averse. 
Cependant, malgré la tempête, l'humeur n'était pas mauvaise. Quelques enfants regardaient de façon émerveillée les éclairs qui s'approchaient de plus en plus. D'autres se distrayaient différemment, que ce soit en regardant des émissions télévisées, en jouant à des jeux de société, ou en s'adonnant pleinement à toute activité qui pouvait leur plaire. 
De petits courants d'eau longeaient les caniveaux, se baladaient dans les rues comme s'ils en étaient les habitants. Un éclair plus violent frappa au centre de la ville, faisant vibrer les arbres et les bâtiments. Son grondement se fit entendre immédiatement, semblant fissurer le sol et déchirer le ciel. Peu de temps après, d'autres éclairs enchaînèrent, traversant la ville en la faisant trembler, comme des géants l'auraient fait. Mais les géants n'existaient pas, il n'y avait que l'orage.

Quelque part, dans la rue, un garçon courait, un sac posé sur sa tête, tentant vainement de se protéger de la pluie. Quand il entendit le premier éclair tomber près de lui, il accéléra sa course au maximum. Il ne mit que quelques secondes alors, à rentrer dans le bâtiment qu'il souhaitait rejoindre. Un bâtiment de grande envergure d'ailleurs, portant comme enseigne le nom de "dortoirs de UA". 
Il s'engouffra dans les couloirs, laissant son sac inondé à l'entrée. Il lâchait derrière lui une traînée d'eau qui coulait de ses cheveux teints, se fichant bien pour une fois de salir. Il était pressé de regagner sa chambre, ce qu'il fit. Il s'y changea rapidement pour être dans des vêtements plus amples, et secs surtout. Il prit également une serviette qu'il mit sur sa tête, afin de faire sécher ses cheveux mouillés. 
Quand il sortit son téléphone du pantalon trempé, il lâcha un juron en voyant qu'il avait pris l'eau. Il se rappela alors du conseil qu'on lui avait donné : mettre l'objet dans du riz. Il se hâta alors dans la cuisine, et sortit un paquet de riz. Ça tombait bien, à UA, personne ne manquait de riz ! 
Il prit un grand bac dans lequel il laissa reposer le téléphone, puis il versa le féculent par-dessus. Maintenant, il n'avait plus qu'à attendre. Il rangea donc ce dont il s'était servi, et prit le bac avec lui lorsqu'il retourna dans sa chambre. Une fois arrivé, il ôta la serviette de sa tête, laissant retomber sur son visage ses cheveux habituellement maintenus en pics, quand il les coiffait. Il laissa ensuite le bac avec son téléphone dans un coin de la chambre, et se précipita à son bureau où reposait un ordinateur très récemment acquis. 
Il l'alluma donc, avec encore plus d'impatience que quand il était rentré. Un fois la chose mise en route, il tomba directement sur sa page de discussion habituelle, utilisée approximativement à partir de chaque vendredi soir, et tout le long du week-end. Sa conversation avec Bakugo Katsuki. Il vit qu'il avait déjà reçu un message, ce qui le fit sourire légèrement tandis qu'il se mit à le lire.

"Pourquoi tu réponds pas à tes messages sur ton tel, crétin ? C'est la tempête qui t'a tué ?"

Son rire résonna à travers la pièce, avant qu'il ne frotte ses mains entre elles et qu'il ne se mette à répondre.


"Mon téléphone a pris l'eau."


Il obtint une réponse presque immédiate, comme si le blond avait attendu devant son ordinateur que l'autre lui réponde.

"Tu pouvais pas le mettre à l'abri ???

Pas le temps, j'avais le tonnerre à mes trousses.


Kirishima, espèce d'idiot. 

         Je te permets pas ! Je dois te rappeler qui t'a ramené chez toi ? 


JE T'AI JAMAIS DEMANDÉ DE LE FAIRE. 

JE L'AI QUAND MÊME FAIT."


Après cela, il y eut un long silence. Kirishima se demandait si Bakugo allait lui répondre ou non. Ça arrivait que leurs discussions prennent fin de la sorte, et une autre commençait plus tard, quand Eijiro envoyait quelque chose de présumé drôle à l'autre garçon.
Ce qui arrivait souvent aussi, c'est que le rouge ne rentre pas chez lui le week-end, contrairement à Katsuki qui y retournait à chaque fois, avec quelques exceptions. Eijiro aimait bien le raccompagner chez lui, puis retourner aux dortoirs de UA, même lors d'averses de ce genre. Parce qu'il s'agissait tout simplement d'un moment d'intimité entre eux, un moment que Kirishima chérissait beaucoup.

"..merci…

AH bah quand même.


Oh c'est bon, si tu veux je peux l'effacer immédiatement.

Non ça ira. :)


Arrêtes avec tes smileys.

Je les aime bien moi.


Hm.

Katsuki ?


QUOI ?

Je sais qu'on s'est vus pour la dernière fois il y a genre… une demie heure mais… tu me manques déjà.


Dis pas de conneries.


Eh…

Kats…

C'est pas sympa.


……

Toi aussi.

Tu me manques."

Eijiro sentit son cœur manquer un battement, alors qu'il lâcha un petit cri de victoire, se laissant par la suite avachir sur sa chaise, décorant son doux visage d'un sourire des plus conquis.

"T'es le meilleur Baku."

Kiribaku Month 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant