- On va commencer votre arrivée au collège par la distribution des classes. Sixième A :
- Anderson Juliane.Le sol défile sous mes pieds. Je me dirige vers une silhouette. Une adulte.
D'autres nous rejoignent au fur et à mesure.- Cressac Marie.
- Landry Anna.
-Sorel Océane.Marie : Ça y est tu es réveillée ?
J'émerge de mon sommeil et regarde autour de moi. Toujours dans cette chambre.
Juliane : J'ai encore fait un rêve.
Marie : Qu'est-ce qu'il s'y passait ?
Juliane : Je crois que c'était la rentrée en sixième. On a été appelées dans la même classe. Il y avait aussi Anna et Océane.
Marie : En qu'elle classe ?
Juliane : Sixième A. Pourquoi ?
Marie : Parce qu'en sixième on a bien été toutes dans la même classe. C'est là qu'on s'est rencontrées. Et on était en sixième A.
Juliane : Tu... Tu crois que...
Marie : Que se sont des souvenirs ? Oui. Je pense. Je pense que d'avoir vu les autres t'as inconsciemment déclenché ce souvenir.Incroyable. Ce serait ça ? De revoir des gens, des choses, des lieux me feraient retrouver petit à petit la mémoire ? Pourtant, je n'ai pas l'impression que cela fasse parti de ma vie... Seulement que c'est un rêve...
Marie : Tu as chaud non ? Oui t'es toute transpirante. Viens, tu vas te doucher, ça te fera du bien.
Juliane : C'est vrai, j'ai l'impression d'être sale.
Marie : Tu veux que j'appelle une infirmière où c'est moi qui le fait ?
Juliane : Qui fait quoi ?
Marie : Te laver, banane. Tu crois vraiment pouvoir le faire toute seule ?La honte. On dirait que j'ai deux ans.
Juliane : Heu... Plutôt toi, j'avoue.
Déjà ça me gène de lui avoir montré mon cul les autres fois mais alors qu'elle me lave ? J'y crois pas ! Enfin, c'est sûrement déjà mieux que ce soit elle plutôt qu'une autre, je suppose.
Marie me met mon éternel corset et je prends mes béquilles direction la salle de bain. Je sais pas comment je ferai sans les béquilles pour me déplacer, j'ai l'impression de plus avoir de forces.
Dans cette pièce, en plus des toilettes, il y a une grande douche. Quand je dis grande, c'est assez pour pouvoir y aller à deux avec le convalescent assit.
Juliane : Comment on fait ?
Marie : Bah je pense que je te retire ta couche et tu t'assoies pour que je puisse retirer ton corset et ton t-shirt.La couche ! C'est vrai que j'ai pas une culotte ! Évidemment, je la regarde et j'ai peur en la voyant pendouiller. En fait, je me rend compte maintenant de son épaisseur et de son poid. J'ai l'impression qu'elle n'est pas propre. Ça se confirme quand Marie commence à s'occuper de moi.
Marie : Tu as encore fait pipi au lit cette nuit. Ta couche est pleine.
Juliane : Je...
Marie : T'as pas à avoir honte tu sais. On s'en fout.Toujours positive, vraiment, je sais pas comment elle fait.
Marie : Assis toi.
Elle me retire corset et T-shirt, je n'ai pas de soutien gorge.
Je ne sais pas si j'éprouve de la gène ou pas dans cette situation. Je suis à poil, en face de ce qui était apparemment ma meilleure amie et je lui fait totalement confiance pour s'occuper de moi. C'est bizarre quand même, non ?L'eau me fait mal. Ça brûle mes plaies. Marie me lave avec un gant de toilette comme le ferait une mère à son petit enfant. Je suis lassée de cette situation, à ne rien pouvoir faire soit même.
Marie est silencieuse. Elle prend très à coeur son travail et prend son temps.Juliane : Merci.
Marie : Y'a pas de quoi.Marie me fait enfiler un T-shirt et parvient à me mettre une nouvelle couche.
Marie : Ça te dis de manger un bout ?
Juliane : Ouais, je commence à avoir faim.
Marie : Je te met ça alors.Elle me met un pantalon d'hôpital, blanc penchant vert, léger et large.
Juliane : Pourquoi faire ?
Marie : Pour manger à l'extérieur. Il y a une petite cour où peut aller. Ce sera mieux que cette chambre.C'est vrai que j'ai l'impression d'être enfermée.
Juliane : Ok, ça me va.
Marie : Par contre c'est un peu loin pour y aller en béquilles. J'ai demandé un fauteuil roulant à l'accueil.Je me retrouve donc assise entre deux roues.
Marie : Met ça sur tes genoux. C'est le repas qu'ils t'ont apportés avant que tu te réveilles.
Juliane : Il est qu'elle heure ?Elle me montre l'écran de son téléphone. Il est presque 11 heures.
Il y a un détail qui m'attire. J'attrape son téléphone et l'observe. Son fond d'écran... On est toutes les quatres, Marie, Anna, Océane et moi, posantes devant la mer. Ça devait pas être il y a si longtemps que ça.
Mes yeux deviennent lourds, j'ai envie de relâcher la pression. Je devais avoir une si belle vie ! Pourquoi ça arrive à moi ?
Je lui rend son téléphone avant de perdre le contrôle.Marie : Aller on y va.
On traverse plusieurs couloirs, on descend plusieurs étage avec l'ascenseur et on se retrouve à l'entrée de ce qui s'apparente à une cour. Un petit espace de pelouse verte avec un pauvre banc et un petit arbre.
Juliane : Et toi, tu manges pas ?
Marie : Non, j'ai déjà mangé.Il n'y a personne d'autre que nous.
Ça me chatouille. Ça chauffe comme si j'étais sur un coussin chauffant. Mais... C'est comme de l'eau. Je me raidis de surprise et je réalise que ce n'est pas de l'eau, mais de la pisse. Je me fait pipi dessus !
Marie : Qu'est-ce qu'y a ?
Juliane : Je...Je suis comme plantée sur place. Marie a l'air inquiète.
Marie : Ju, qu'est-ce qu'il se passe ?
Je baisse la tête comme si je ne pouvais pas parler. Ou alors c'est pour cacher ma honte.
Marie : Ha.
Et comme pour vérifier ses suppositions, Marie écarte le haut de mon nouveau pantalon et pose sa main sur ma couche. C'est bien ça, j'ai fait pipi.
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Perdue Dans Ses Souvenirs •[En pause]•
Teen FictionUne jeune fille du nom de Juliane a perdu la mémoire à cause d'un traumatisme cérébral dû à un accident de la route. En plus de son amnésie, elle a deux autres graves séquelles physiques. Elle va se lancer à la quête de sa mémoire. Avec l'aide de so...