La nuit se passe plutôt bien. Pas d'envies d'aller aux toilettes et pas de rêves, parfait. Marie m'aide à me laver comme chaque matin puis m'habille pour la journée. Elle m'a apporté une jupe et un t-shirt à elle pour sortir de l'hôpital. Le problème c'est que j'ai peur que ma couche se voit mais d'après elle, aucun risque.
Il est temps de dire au revoir à cette chambre. On rend le fauteuil roulant à l'accueil et je finis en béquilles. Je suis contente de partir mais en même temps j'ai le trac. Je commence une nouvelle vie. Je ne connais personne et je vais habiter chez des inconnus. Bon, il y a Marie mais j'ai tout de même peur de ne pas être à la hauteur.
En sortant, j'aperçois un couple vers lequel Marie m'emmène. J'aperçois dans le regard de la femme de la pitié, non c'est plutôt de l'inquiétude. Lui a l'air triste aussi. Elle me prend dans ses bras malgré mes béquilles.Mère : Je suis désolée, Juliane... Tes parents étaient des personnes extraordinaires.
Juliane : Merci.
Père : Ne t'inquiètes pas, Marie nous a prévenu que tu n'avais plus de souvenir de ta vie d'avant. J'espère que tu arriveras à les faire ressurgir.
Mère : On fera tout ce qui est en notre pouvoir pour t'y aider.
Juliane : Merci, ça me touche beaucoup.
Mère : Ne pleures pas ma chérie, tout va bien se passer.
Juliane : Oui.Ils ont l'air si gentils ! J'ai de la chance de les avoir. Ils ne m'ont posé aucune question, et je les en remercie.
Marie : Maman, papa, on y va ? Juliane va pas tenir debout très longtemps.
Père : Oui pardon. On est garés là-bas. Marie ne te l'a peut être pas dit, Juliane, mais nous c'est Claire et Thomas.
Juliane : D'accord... Thomas ?Est-ce que je dois l'appeler monsieur ? Ou Thomas ? Comment je fais ?
Claire ouvre la portière arrière d'une grosse voiture noire et m'aide à monter sur le siège.
Juliane : Merci.
Claire : Donne moi tes béquilles, je les mets dans le coffre.Thomas démarre la voiture. Je suis nerveuse. Je ne sais pas pourquoi mais je ne me sens pas très bien. Je m'agite sur le siège et ma vue se brouille. C'est comme un flash qui bouscule mon cerveau d'un coup sec et fort.
C'est flou. La voiture fait un bon sur le côté qui me projette contre la vitre. Un autre coup m'envoie vers l'avant. Ça tourne, j'ai mal avec tous les à-coups. Le vacarme est tel que je ne sais pas ce que j'entends. Je prends un coup sur la tête...
"Ha !"
Marie : Juliane ! Qu'est-ce qui a !
La voiture a pillé net.
"Juliane, Juliane, Juliane..." Je ne comprends plus rien. J'ai la tête qui tourne. J'ai mal aux yeux et aux oreilles.
Pdv Marie :
Maman se précipite hors de la voiture pour ouvrir la portière de Juliane.
Claire : Elle fait une crise de panique ! Thomas, aide moi à la sortir de la voiture !
Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Moi aussi je panique. J'ai les larmes aux yeux et je suis incapable de les aider. Ils la posent sur le sol. Elle est agitée de spasmes, elle a le regard vide et elle respire très fort.
Marie : Qu'est-ce qu'on fait ?
Thomas : Rien. On peut pas l'aider. Ça va passer tout seul.Je ne peux pas l'aider ? A quoi ça sert d'avoir pris soin d'elle si j'en suis incapable maintenant ? Je me dégoûte.
Effectivement, au fur et à mesure du temps, Juliane se calme et retrouve un état normal au bout d'un peu plus de cinq minutes.
Pdv Juliane :
Mon environnement se précise petit à petit. Qu'est-ce que je fais par terre ? Je vois Marie accroupie à côté de moi et ses parents légèrement en retrait.
Juliane : Marie...
Marie : Tout va bien, ne t'inquiètes pas.
Claire : Juliane ! Ça va ? Tu as fait une crise de panique mais tout va bien maintenant.Ça me revient ! La voiture, les secousses, le bruit... Je pleure à nouveau, décidément !
Juliane : Je... Je me souviens de l'accident.
Marie : Qu'est-ce que tu dis ?
Juliane : On a tapé quelque chose et je crois que... Que la voiture a fait des tonneaux...
Claire : C'est bon, c'est fini, tout va bien.Elle m'a pris dans ses bras et je pleure sur sa poitrine.
Pdv Marie :
J'entends ma mère parler à papa. Juliane aurait fait cette crise à cause du souvenir ? Et c'est la voiture qui l'a déclenché ?
Claire : Juliane. Je pense qu'il vaut mieux que tu ne reprennes pas la voiture mais que tu rentres à pied avec Marie.
Marie : Mais maman ! C'est loin !
Claire : Une demi-heure. On a regardé. Juliane, tu as compris que tu as eu peur de la voiture ? Je pense que ton cerveau a subi un traumatisme malgré le fait que tu ne te souviennes de rien.
Juliane : Oui, je pense aussi.
Marie : Quoi ? Toi aussi tu penses ça ?
Juliane : Marie, à peine le moteur allumé j'ai eu peur, jamais j'arriverai à faire un trajet entier jusque chez vous.
Marie : Mais tu vas réussir à rentrer à pied ?
Juliane : Faut bien.
Claire : Vous voulez que je vienne avec vous ?
Juliane : Non ce n'est pas la peine merci.Pdv Juliane :
Claire et Thomas nous laisse donc rentrer à pied. Je galère avec les béquilles, le plâtre et le corset. Les rues de la ville en banlieue de Toulouse ne sont pas très remplies. C'est assez vert pour une ville. On fait régulièrement des pauses parce que j'ai du mal à me déplacer.
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Perdue Dans Ses Souvenirs •[En pause]•
Teen FictionUne jeune fille du nom de Juliane a perdu la mémoire à cause d'un traumatisme cérébral dû à un accident de la route. En plus de son amnésie, elle a deux autres graves séquelles physiques. Elle va se lancer à la quête de sa mémoire. Avec l'aide de so...