13) À la maison

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Marie : Je vais te laisser le lit double, ce sera plus simple pour toi.
Juliane : Ha non ! Sûrement pas ! Je vais pas te prendre ton lit en plus de ta chambre !
Marie : C'est pas me prendre mon lit, c'est juste que tu seras pas bien dans celui là.

Pour lui montrer ma détermination, je m'assoie dans le lit simple un peu trop rapidement d'après mon dos. J'ai choisi, je prend celui-ci.

Marie : T'es bête.

J'ai mal au ventre en m'asseyant.

Juliane : Marie, faut que j'aille aux toilettes.
Marie : Oui bien sûr, c'est la porte juste là à droite.

Ça presse. Heureusement que je suis en jupe, pas besoin de baisser un pantalon. Par contre, j'ai toujours la couche. Merde, Marie est pas là pour me l'enlever. Tant pis, j'essaie toute seule. Je défait les scratchs et le lange tombe au sol. Je me dépêche de m'asseoir et je peux enfin faire caca tranquillement. Mes yeux se posent sur la couche : l'intérieur est jaune sur une bonne partie. Je le prend dans mes mains, je ne m'étais pas rendue compte mais le change est très lourd. Je plie la couche puisque je ne vais pas la remettre et je m'essuie les fesses difficilement avec l'épaisseur du corset. Mince, je n'ai plus de couche, est-ce que j'appelle Marie ? Mais c'est ridicule ! Je sors des toilettes, Marie attend dans la chambre.

Juliane : Marie, je...

Je ne sais pas quoi dire, c'est plus simple de lui montrer la couche sale.

Marie : Tu... Ho non... Je savais qu'on avait oublié un truc !
Juliane : Oublié ?
Marie : Oui, tes couches... Merde.
Juliane : Tant pis, je vais faire sans.
Marie : Sans ? Comment ? Tu te fais pipi dessus je te rappelles !
Juliane : Oui bah j'y peux rien !
Marie : Écoute, on va demander à ma mère d'aller en acheter.
Juliane : T'es sûr ?
Marie : Bien sûr, je m'en charge.

Elle me laisse seule dans la chambre en embarquant la couche. Je regarde les livres dans l'étagère. Je ne connais aucun titre, pas très étonnant... Je n'avais pas fait attention mais il y a quelques posters et un coin photos. Il y a Marie et souvent quelqu'un d'autre. C'est vrai ! Ce quelqu'un, c'est moi. Je vois aussi de temps en temps Anna et Océane.

J'entends vite fait une conversation lointaine. C'est Marie. Je m'allonge sur mon nouveau lit. Qu'est-ce que j'ai mal au dos... Ça fait bizarre de plus porter de couche. Aucune épaisseur gênante entre les jambes et aucun poid. Rien. Je n'ai même pas de culotte du coup !

Marie : C'est bon, maman est partie t'en acheter.
Juliane : M... merci...
Marie : T'inquiètes pas, elle savait déjà que tu en mettais et y'a aucun jugement je te jure.
Juliane : Ça fait bizarre de pas en avoir une.
Marie : De quoi ?
Juliane : De couche.
Marie : Aucune idée, j'en ai jamais mis. Enfin, sauf quand j'étais bébé.
Juliane : Ouais...
Marie : Hé Ju, pardon j'aurais pas du dire ça. C'est pas parce que tu mets des couches que t'es un bébé ! C'est juste que tu en as besoin.
Juliane : Ouais, si tu le dis...
Marie : Bien sûr que oui !

On continue de parler un petit peu. Marie me montre aussi une armoire où ranger mes affaires quand on ira les récupérer dans mon ancienne maison.

Marie : Qu'est-ce que tu veux qu'on fasses ?
Juliane : Je sais pas, t'as une idée ?
Marie : On peut aller se baigner. Avant que tu demandes, t'inquiètes je te passe un maillot.
Juliane : Heu ouais mais juste bah...
Marie : On a prévu ! On a ça pour ton plâtre.

Elle sort de son armoire des genres de grandes chaussettes bleues en plastiques.

Marie : Regarde ! C'est pour éviter que ça soit mouillé !
Juliane : Cool merci.
Marie : Tiens j'ai ce maillot pour toi du coup.
Juliane : Merci.

Le maillot est tout simple. Une culotte noir et un haut noir aussi. Marie me laisse me changer seule. Toujours aussi difficile de se déshabiller mais je fais avec. Quand Marie toque, j'ai fini de m'habiller.

Marie : Et ben parfait.
Juliane : Oui, il me va bien. Le tient aussi est beau, rose comme ça.
Marie : Merci ! Je te met ta chaussette et on y va ?

L'eau est chaude, 28 degrés apparemment. La piscine est juste à côté de la terrasse, devant le grand et beau jardin.

On s'arrose, on s'amuse, on rigole. Je n'arrive pas à nager mais l'eau soulage le poid sur ma jambe.

Marie : Ne me remercie pas pour la serviette, on habite sous le même toit maintenant !
Juliane : Merci quand même !
Marie : Juliane !
Claire : Les filles je suis rentrée !
Marie : Ok ! On va s'habiller ?
Claire : Ha, Juliane, je les ai mis dans votre chambre, j'espère que ça ira.

Je bégaye un merci en étant certainement toute rouge.
Elle n'a pas menti. Sur le lit se trouvent deux gros paquets. En en touchant un, j'ai mes yeux qui se brouillent et je sens des larmes commencer à rouler sur mon visage. Marie m'attrape par derrière et me fait un câlin.

Marie : Aller, assis-toi. C'est pas grave tu sais.
Juliane : Pourquoi est-ce que c'est à moi que ça arrive ? Tout ça ! Que de la merde !
Marie : Je suis désolée. Allonge-toi, je vais t'en mettre une.

J'obéis. Qu'est-ce que je peux faire d'autre en même temps ? Elle ouvre un paquet et en sort une couche qu'elle déplie et pose. Elle baisse ensuite ma culotte de maillot de bain et me fait lever les fesses. Elle ouvre une bouteille de talc et referme la couche qui est toujours aussi grosse mais cette fois blanche et non verte. Je me relève et comme à un petit enfant, elle m'habille.

Marie : Tu veux regarder un film ?
Juliane : Pourquoi pas.

On le regarde sur son ordinateur portable allongées sur le lit.
A un moment, je sursaute quand Marie touche ma jambe. Elle passe sa main sous ma jupe et la pose sur ma couche.

Juliane : Qu'est-ce qu'il y a ?
Marie : T'es en train de faire pipi.
Juliane : Quoi ? Tu te fiches de moi !
Marie : Non, touche, c'est de plus en plus chaud.

Elle a pas tord.

Juliane : Je peux allumer ?
Marie : Vas-y je mets pause.

Je soulève ma jupe. C'est ridicule ! J'ai une couche qui pendouille et qui est toute jaune foncé.

Marie : Tu vois, j'avais raison !

Je ne l'écoute plus, ma main est posée contre l'avant de la couche. C'est très agréable. Tellement agréable que je commence à faire de petits vas et viens. Ça fait du bruit mais c'est satisfaisant.

Marie : Ju, c'est génant là...
Juliane : Oups, pardon.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Perdue Dans Ses Souvenirs •[En pause]•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant