Pdv Rose :
Je suis restée silencieuse tout le long du trajet avec Louis et William. Ils se parlaient entre eux, mais je ne me mêlais pas à leur conversation.
À notre arrivée, Louis m'a brièvement présenté la demeure. Elle comporte plusieurs étages dont certaines me sont interdites d'entrer. Je n'ai pas cherché à comprendre pourquoi, de toute façon, Louis m'aurait recalé. Et sa manière de me regarder, ça se ressent qu'il ne m'accepte pas. Il me foudroie au moindre contact visuel. Les pièces qu'il m'a montrées sont la salle de bain, les toilettes, la salle à manger, le bureau de William, ainsi qu'une grande bibliothèque. Je ne savais pas où me mettre alors je me suis installée dans la salle à manger. J'ai demandé à Louis un livre, qu'il m'a scrupuleusement balancé en pleine figure que William a intercepté. C'était moins une ! Son aîné lui a préconisé d'être moins violent, mais je crois qu'il n'y a rien que son frère puisse faire pour l'en dissuader. Je ne sais pas ce que je ressens Louis envers moi. Il est sans doute furieux de m'avoir entre les pattes. Je me demande quelle genre de relation il entretient avec William. Ils me paraissent si proches et à la fois éloignés. Sans que je puisse savoir de quoi il s'agit.
Pendant qu'ils rangeaient, je lisais un roman d'aventure. J'étais plongée dedans jusqu'à ce que William débarque derrière moi. Il attrape mon livre :
- Qu'est-ce que tu lis ? dit-il en examinant le bouquin, " Les péripéties de Lily " ? Intéressant...
- Je n'ai pas terminé, tu peux me rendre le livre, s'il te plaît ? le sollicitais-je poliment.
- Ta chambre est prête, m'informe le professeur en me rendant le bouquin, tu pourras te sentir chez toi à partir de maintenant.
Un long silence s'installe entre nous. William s'asseoit sur son fauteuil, se fumant une cigarette. L'odeur m'irrite les narines, mais je fais mine de rien sous-entendre. Il me fixe d'un air vicieux. Je ne sais toujours pas ce qu'ils attendent de moi. Et quand il a ce regard perçant, j'ai comme l'impression qu'il sait des choses que moi-même j'ignore.
Il m'a fallu un certain temps avant d'adresser la parole au prince du crime :
- William, relevais-je ma tête, vous ne m'avez pas trouvé quelque chose à me faire faire ? Je peux me rendre utile au ménage, à la lessive, ce genre de choses ça me connaît. Louis semble être seul pour ces tâches.
- Louis s'en occupe déjà, tu n'as pas besoin d'y penser. Pour le moment, contente-toi de rester dans le silence et de te reposer, me coupe-t-il d'un ton froid en se levant pour jeter son mégot dans un coin de la pièce.
" Dans le silence " ? J'ai bien compris que j'étais une plaie pour eux. En plus, je n'ai pas arrangé le coup quand j'ai parlé de la coexistence des riches et pauvres. Un pays où les plus aisés soutiendraient les plus démunis, mais apparemment ma vision des choses ne semble pas les intéresser. Alors pourquoi me gardent-ils en vie ? Je crains qu'ils aient des doutes me concernant. Et si je fuyais ? William travaille demain. Si Louis est seul, j'aurai peut-être une chance de m'échapper ? Pourquoi je pense à ça. Ces trois frères m'ont sauvé et c'est comme ça que je les remercierai ? Je ne sais pas trop quoi songer de tout ça.
Après une longue heure à lire sous la pression de William et Louis, le cadet m'a conduit dans ma nouvelle chambre. Puis il ordonné de n'en sortir uniquement pour le repas, la douche et mes besoins. Sincèrement, je m'interroge à leur sujet. Vont-ils procéder à une séance de torture afin de m'obliger à rester avec eux ? ou à m'enfermer jour et nuit jusqu'à épuisement ?
Je suis vraiment trop parano, si ça se trouve, ils essaient seulement de me protéger et je le prends très mal.Allons Rose, ta chambre n'est pas si mal, tu as un lit deux places uniquement pour toi, une armoire pleine de vêtements, des livres à ta disposition, une table de chevet, des télégrammes, des feuilles et des crayons. Avec ça, je ne pourrais pas m'ennuyer...
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La Rose et le Prince [Terminée]
FanfictionÀ la fin du dix-neuvième siècle, le système social en Angleterre est divisé en plusieurs classes dont une seule domine les autres. Les nobles qui ne comptent que 3 % de la population écrasent toutes les autres classes et abusent de leur pouvoir pou...