La Rose et le Prince [Terminée]

8 : Double identité

Pdv Rose :

La soirée avec William s'est finalement bien déroulée. Malgré les regards intrigués des nobles dans le restaurant, le professeur gardait toujours la tête haute sans y prêter la moindre attention. Comme si les gens autour de lui n'existaient pas. C'est ce qui me fascine chez lui. Il n'a peur de rien.

De toute la soirée, on a beaucoup échangé sur divers sujets tels que l'éducation à l'école, l'université, mes histoires, et même que William m'a révélé une partie de son passé. Je suis certaine qu'il n'a pas tout dit, mais j'en apprendrai au fur et à mesure. Ce que j'ai découvert en revanche, c'est que Louis et lui ne sont pas de véritables nobles. Ils venaient des quartiers pauvres et savaient lire et écrire. Albert les auraient reconnus comme petits frères lors d'un incendie. Avant, ils étaient dans un orphelinat. Il s'en est passé des sacrées histoires dans leur famille.

Il est plus de minuit lorsque nous parvenons à bord du manoir. Louis se situait à l'entrée, ébahi de me revoir.

- William oniisan... qu... qu'est-ce qu'elle fabrique ?

- Rose a tout simplement décliné notre offre, lui dit concenscieusement l'aîné souriant, je l'ai retrouvé au port, toute seule.

Le cadet fronce les sourcils et m'adresse un regard sévère.

- Ça ne me plaît pas... tu as pensé aux conséquences Rose ? nous ne pouvons pas te garder éternellement sous notre toit. Mon grand-frère et la famille Moriarty risque d'être mal vue s'ils savent que nous hébergeons une femme sans qu'elle soit mariée...

Je baissais la tête, déçue. Il avait entièrement raison. William se racle la gorge pour interrompre la conversation à son avantage :

- Louis... Rose s'est proposée de nous aider dans nos plans. Elle s'est dévouée corps et âme... il est temps de répondre à sa véritable demande, tu ne crois pas ?

Le concerné pâlit soudainement, en désaccord. Je me cachais derrière William. Je me suis attachée à eux, mais j'ai toujours aussi peur...

- Si tu le dis...

- Allons Louis, tout ira bien, tu verras, le rassure son frère en s'approchant de lui et en lui murmurant quelque chose au creux de son oreille, au point où Louis dirige son regard vers moi, Rose ne reste pas en plein milieu...

J'avance et je franchis le portail dans le silence, sous le foudroiement de Louis.
Plus tard, j'ai regagné la salle de bain, et je me suis couchée après une bonne douche.

Le lendemain, c'était le dernier jour avant que William reparte à Durham. Il m'a bien accueilli dans sa salle à manger, et a déclaré tout haut :

- Tu fais définitivement partie des nôtres, Rose. Tu peux te balader à condition que tu sois toujours accompagnée. Si tu as besoin de nouveaux vêtements, Louis se fera un plaisir de t'accompagner faire du shopping.

Le cadet tire une sale tronche soudainement. Il m'a tellement fait peur que j'en ai renversé mon thé. Y'en a pas un pour rattraper l'autre dès le matin.

- Pourquoi est-ce que je devrais l'accompagner ? j'ai le ménage à faire ici et à Durham, en plus des terres que nous gérons, rouspète-t-il, mécontent.

- Elle n'a pas beaucoup de vêtements. Ce sera justement l'occasion pour toi de faire de plus ample connaissance avec elle.

- Mais... pourquoi tu n'irais pas avec elle ?

- Tu sais que je suis très occupé ces derniers temps Louis. Elle et moi nous rentrerons ce soir à Durham. Je n'ai pas envie qu'elle s'ennuit pendant mon absence.