PDV omniscient :
Tous réunis dans la salle à manger, Rose venait de se réveiller. Elle était encore terrorisée à cause de ses ravisseurs. Malgré tout, elle tenait à relater son enlèvement dans les moindres détails. Aider ses amis à comprendre avec précision ce qu'il s'est produit ne pouvait que les éclairer. Pour cela, elle serre ses poings, la tête à moitié baissée.
- Au moment où le fiacre a démarré, débute-t-elle, j'étais étrangement oppressée. Sur la route, il s'est arrêté à mi chemin. Je savais qu'on était pas encore arrivés au manoir, alors j'ai jeté un coup d'oeil à travers la fenêtre. On a atterrit devant le Britsh Museum. Je suis descendue du fiacre en lui demandant pourquoi il s'était arrêté ici, et il m'a prétexté qu'il avait oublié l'endroit où je devais aller. Je l'ai alors réprimandé en lui répétant haut et fort l'adresse. Il était complètement en sueurs. Faut dire que je ne l'ai pas trop ménagé. Suite à cette altercation, il a poursuivi. Mais cette fois encore, il s'est arrêté devant quelqu'un qui sollicitait son fiacre. Je trouvais ce type complètement louche. Je suis alors descendue du fiacre. L'homme qui était monté avec moi m'a interpellé en me questionnant la raison pour laquelle je partais. Il m'a clairement évoqué que cela ne se faisait pas car Albert m'avait payé le trajet. Je ne tenais pas à gaspiller son argent, mais d'un autre sens, je comprenais qu'il manigançait quelque chose. En pensant que je pouvais me défendre, je suis restée avec eux. Je croyais en découvrir plus sur ce cocher étrange, mais cela a été une grossière erreur. Quelques minutes s'en sont suivies et je me suis endormie à cause d'un parfum soporifique. À mon réveil, j'étais ligotée, attachée et couchée dans une pièce qui sentait le renfermé. Il y avait ces hommes. Je ne me souviens plus exactement combien ils étaient, j'avais la tête qui tournait, et mes sueurs perlaient sur mes joues. Prise de panique, j'essayais désespérément de me libérer de leur emprise. Je revoyais à chaque fois leur sourire mesquin et diabolique. Ils m'ont seulement arraché certaines parties de ma robe. J'étais complètement abasourdie par la frayeur. L'un d'eux tenait un couteau dans sa main. J'ai cru que mon heure avait sonné. Ils ne cessaient pas leur rire machiavélique, et me répétait sans arrêt que je deviendrai une marchandise pour un certain " Mileverton ". Je suis navrée de vous conter cela. Vous devez sûrement être en colère après avoir compris l'erreur que j'ai commise en les suivant...
- Ce n'est aucunement ta faute, la rassure William, en face d'elle, écoutant sagement son récit.
Elle brûle d'admiration envers son ami et reprend :
- Ils m'ont forcé à boire de l'opium. J'ignore de quelle manière je suis encore en vie. Malheureusement, j'aurais aimé me défendre seule...
- Mais Rose... tu en étais incapable contre tous ces hommes ! lui fait remarquer Louis.
- À ta place, j'aurais déjà dégagé les lieux, lui décrète Moran, en baillant, tu n'es pas très maligne parfois !
- Ne sois pas si dur avec elle, Moran, elle pensait bien faire, la défend William.
- Ce qui me dérange dans cette affaire, c'est la manipulation dont ils ont fait preuve pour amadouer Rose. Ils connaissaient ses points faibles, ce n'est pas normal, relate Albert en attrapant délicatement son verre de vin.
- En effet, quelqu'un semble tirer les ficelles, constate William, mais allez savoir qui est l'individu sournois qui a malencontreusement échappé à nos griffes.
- Vous voulez dire que c'est l'œuvre d'un plus haut classé ? demande Louis, intrigué.
- Je parie que c'est ce " Milverton " dont ils ont évoqué. Je ne m'attendais pas à entendre que Edwin notre chef de maison d'édition soit derrière tout ça, évoque Rose.
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La Rose et le Prince [Terminée]
FanfictionÀ la fin du dix-neuvième siècle, le système social en Angleterre est divisé en plusieurs classes dont une seule domine les autres. Les nobles qui ne comptent que 3 % de la population écrasent toutes les autres classes et abusent de leur pouvoir pou...