PDV Rose
14 heures chez Sherlock Holmes. J'écris des lettres codées. Il ne doit pas savoir que je communique avec mon client. À ses yeux, ces lettres n'auraient aucun sens, mais pour William si. À cause de sa surveillance, j'ai dû augmenter ma vigilance. Cloîtrée dans la chambre de John, je réfléchis à ne laisser transparaître rien d'étrange. Le délai est court. Si je n'envoie pas cette dernière lettre avant ce soir, je suis cuite. Il s'agit du rendez-vous de mon client, dont pour une fois, j'en serai la consultante. J'ai besoin de le rencontrer avant 19 heures demain soir. Par ailleurs, William m'envoyait les réponses de mon client. Je n'ai jamais ressenti autant d'oppression et d'angoisse durant ces instants où je rédigeais. Cela est déjà parvenu que John entre par surprise, alors même qu'il toquait. Je me concentrais tellement sur mes écris que je n'écoutais plus le monde.
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Mon séjour est enfin terminé chez Holmes. Je n'ai pas cessé de taquiner Sherlock toute l'après-midi en lui posant d'innombrables questions sur ses relations intimes. Malheureusement pour moi, il n'a personne et mes blagues n'ont fait que l'énerver. C'était drôle de le voir péter un câble. Je n'ai pu quitter les lieux que deux heures à l'avance. Je dois rencontrer le majordome de Simon dans trente minutes. Difficile de dire si je serai à l'heure. Je viens à peine de mettre les pieds vers l'extérieur.
Les rues de Baker Street sont encore animées. J'appelle un fiacre au loin. Il s'immobilise et je grimpe en lui soumettant l'adresse de destination. J'observe de manière brève la fenêtre du second étage et j'y entrevoie le plus grand détective de Londres me fixer. Il doit certainement se poser des centaines de questions. De mon côté, j'essaie simplement de ne pas me trahir. Je ne dois commettre aucune erreur.Le fiacre démarre et trente minutes plus tard, j'atterris devant une demeure étrange. Elle semblait être louée par un locataire de la classe moyenne. La façade est recouverte de lierre, à l'extrémité de la zone urbaine. Une clôture blanche encerclait la maison. Je toque à l'entrée, ayant franchi le portail.
L'homme m'ouvre immédiatement. C'était le majordome. Brun, cheveux dégagés à l'arrière, il avait conservé ses tenues d'homme de luxe.- Vous êtes mademoiselle Rose, c'est bien cela ?
- Oui, confirmais-je, William James Moriarty était l'intermédiaire pour les lettres. Enchantée de vous connaître.
- Moi de même. Je suis navré de vous accueillir ici, mais voyez-vous, je n'avais d'autre choix. Le trajet entre Durham et Londres m'aurait paru difficile. C'est une seconde demeure des Bercky.
Il me racontait tout cela d'un air désolant tandis qu'il m'accompagne dans le salon. Plutôt étroit, les propriétaires paraissent minimalistes. Il n'y a qu'un cadre accroché face à moi, un canapé de ce qu'il y a de plus normal un meuble pour un album photo je présume. Le majordome me convie à m'asseoir et revient m'offrir un thé.
- Je m'excuse d'avance, mais je n'ai plus le moral depuis sa mort.
- Je comprends dis-je à mon interlocuteur, mais avant, permettez de vous demander votre nom.
Il se racle la gorge avant de se présenter.
- Je me nomme Rémy, dit-il dans un élan de soupir. Je connaissais Simon depuis sa naissance. J'ai grandi et vécu avec lui. Pour un enfant de noble, il était différent. La plupart du temps, ses parents, occupés dans leur travail, comptaient sur moi pour le surveiller. Ils me demandaient souvent de le promener en ville. Parfois, Simon me posait des questions sur la différence de niveau de vie des classes. Je lui ai dit qu'on ne pouvait pas changer notre rang car soit on nait noble, soit on ne l'est pas. C'est ce que je me répétais à lui dire. Mais il ne me laissait jamais entendre raison. Il était déterminé à aider les plus pauvres.
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La Rose et le Prince [Terminée]
Fiksi PenggemarÀ la fin du dix-neuvième siècle, le système social en Angleterre est divisé en plusieurs classes dont une seule domine les autres. Les nobles qui ne comptent que 3 % de la population écrasent toutes les autres classes et abusent de leur pouvoir pou...