5 : Ultimatum

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Pdv Rose :

Pendant plusieurs jours, William ne rentrait que tardivement le soir, voir était absent. Je ne sortais que lorsque j'en avais besoin, sous la supervision de Louis. Il me collait aux basques sans arrêt. Impossible de tenter une quelconque échappatoire. Quand j'allais aux toilettes, il attendait devant la porte, d'une aura menaçante. Quand je mangeais, il me fusillait. Quand il m'arrivait de renverser un objet, il appliquait à la seconde même. Je n'avais aucun instant de répit. Les jours se répétaient sans que je me rends compte qu'une quinzaine sont passés.

Par beau temps, aujourd'hui, j'observais le jardin des Moriarty depuis ma fenêtre. Il est extrêmement bien entretenu. Les quantités de fleurs ne sont pas excessives mais décoraient agréablement leur demeure. J'aimerais rendre ma chambre plus jolie. Or, Louis ne me laisse pas me promener dans cette partie de terrain. Ont-ils des choses à cacher ?
Je décide d'ouvrir la porte de ma chambre, habillée d'un haut blanc et d'une jupe orange claire. Cet ensemble vient encore du couturier d'Albert. J'observe ma tenue lorsque Louis apparaît :

- Tu te plaindrais pas des habits de mon oniisan ?

Je sursaute soudainement. Depuis quand il est là lui ? Et comment il le sait ?

- Non pas du tout ! me justifiais-je, au contraire, la qualité est exceptionnelle...

- Albert se fait beaucoup de soucis pour toi, m'informe-t-il sur un ton monotone, il en a acheté beaucoup trop... uniquement pour toi. Il nous envoie sans cesse des lettres pour savoir comment tu vas, m'en informe-t-il agacé.

- Qu'est-ce que tu sous-entends, Louis ? inclinais-je ma tête de côté.

- Retourne dans ta chambre, m'ordonne ce dernier en ignorant ma question, tant que William n'est pas rentré, tu n'es pas autorisée à la quitter.

Je crois que dans toute cette histoire, je n'ai pas mon mot à dire. Avec mes parents, j'étais libre de dire tout ce qui me passait par la tête. Je serre mes poings, frustrée. Passer mes journées dans une chambre, je n'appelle pas ça une vie.

- Louis ! l'interpelais-je déterminée, est-ce que je peux au moins me rendre dans le jardin ?

- Non, William a été très clair, me répond-t-il sévèrement en réhaussant ses lunettes, tu peux t'estimer heureuse d'être en vie et d'être hébergée gratuitement, Rose.

- Vous n'avez donc aucune confiance en moi ? laisse moi aller dans votre jardin ! m'avançais-je face à lui, je ne veux pas vivre cloîtrée dans une chambre !

Sans plus attendre, je lui tiens tête, le regardant droit dans les yeux. Puis je me dirige dans les escaliers. Une fois dehors, je respirais l'odeur agréable des fleurs qui embaumaient mes narines.

Ils ont des jolis buissons, des roses de toutes les couleurs, et bien d'autres encore. Elles entouraient la demeure. Si mes souvenirs sont bons, à Londres, il y a une roseraie. J'aimerais la visiter.

Étrangement, Louis ne m'a pas suivi. Lui qui est cheval sur les règles, ça m'étonne. En bref, je continue de me promener jusqu'à m'arrêter devant une multitude de rosés bien garnies. Je contemple leur belles formes et couleurs. L'une d'entre elles retient mon attention. Celle du milieu serait parfaite dans ma chambre. Malgré les piquants, je décide de la cueillir mais une épine traverse ma peau. Subitement, je lâche la rose, elle glisse au sol, d'un petit cri aigüe.

- Qu'est-ce que tu fabriques, ne touche pas aux plantes ! Elles sont précieuses ! me reproche le cadet en s'approchant de moi, en colère. Pourquoi l'as-tu arrachée ?

Je recule d'un pas, m'excusant. Il s'approche de moi, fronce les sourcils et examine mon index.

- Tu n'es qu'une idiote Rose, tu savais que les roses étaient dangereuses et tu en as quand même arrachée une... Et d'ailleurs, pourquoi tiens-tu à en récupérer ? j'espère que tu n'essaies pas de charmer mon frère, prétend ce dernier.

La Rose et le Prince [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant