Je suis assise sur le banc de la cabine de douche, Mattheo est accroupi en face de moi. Il est en train de chercher quelque chose dans la trousse de secours pour pouvoir désinfecter la plaie. Il sort enfin un flacon et du coton, je comprends tout de suite ce que c'est.
– Non Mattheo, s'il te plaît, je le supplie, je te donnerai tout ce que tu veux, je t'en supplie, pas ça...
Il m'ignore en ouvrant la petite bouteille, il empoigne mon bras.
– Mattheo, je tente de prendre un air ferme.
J'essaie de me dégager mais il est clairement plus fort que moi et j'ai trop mal pour forcer.
Je le regarde alors qu'il approche le flacon de l'entaille. Il s'apprête à verser le liquide, j'empoigne son bras. Il me lance un furtif regard et il resserre sa prise, me montrant bien qu'il ne changera pas d'avis. Il verse le liquide sur mon bras, je me retiens de crier, mes doigts se crispent sur son bras. Ça me brûle à tel point que j'ai l'impression que mes os se brisent. Je sens ma tête tourner, j'ai l'impression d'avoir du coton dans les oreilles. C'est comme si j'allais tomber dans les pommes. Le froid du liquide s'arrête, j'ouvre les yeux. Je vois trouble. Mattheo me fixe, le flacon est posé à côté de moi. Je me décrispe au fur et à mesure que la douleur disparaît. J'essaie de respirer lentement pour ne pas m'évanouir, le son redevient peu à peu normal.
- Ça va pas ? me demande Mattheo.
- Si, c'est bon.
Il range le flacon dans la trousse.
– Matheo, je dis soudain, n'en parle à personne.
– Ouais, bien sûr. Mais pourquoi... ?
– Ça va se répandre, le profs vont s'en mêler, peut être même avertir le ministère, et si ça arrive ils vont remonter jusqu'à toi.
– Et donc... ?
– Ils vont découvrir que tu l'as tué.
– Ça étonnerait qui ? soupire-t-il. Ils s'attendent tous à ce que je suive la voie de mon père.
– Mais c'est pas du tout ce que tu fais !
– Et alors ? Ils attendent le moindre faux pas pour enfin pouvoir m'accuser de ça. Que ce soit maintenant ou plus tard, ça va forcément arriver.
– Ils se rendront bien compte un jour qu'ils se trompent sur toute la ligne.
– Tu parles du ministère, là, me rappelle-t-il. Ils sont trop persuadés qu'ils ont raison pour se rendre compte de ça. Mais ça va, je fais avec, et je m'en sors plutôt bien jusqu'à maintenant.
Il affiche un sourire que je lui rends en soupirant.
Un claquement retentit soudain, on se fige en retenant notre respiration. Deux voix se font entendre, c'est Théo et Draco. Je regarde Mattheo les yeux écarquillés, il me fait signe de me taire. On les écoute discuter, ils commencent à prendre leurs douches. Mattheo prend une crème qu'il commence à appliquer sur mon bras. Je serre les dents en attendant qu'il finisse. Il rebouche ensuite le tube puis prend une bande de coton pour l'enrouler autour de mon bras. Il me fait signe qu'il a fini, on part dans une conversation silencieuse pour savoir si on attend que les deux garçons aient fini leurs douches pour sortir ou pas. On décide finalement d'attendre pour être sûrs de ne pas se faire cramer. On est maintenant tous les eux assis sur le petit banc le regard vide, attendant de pouvoir sortir.
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Juste une prédiction
FanfictionMa sixième année à Poudlard commence bien, je retrouve mes amis et je me replonge dans le monde de la sorcellerie petit à petit. Mais une prédiction et un simple vœu vont tout changer et me faire prendre conscience de certaines choses à propos du fi...