~Bibliothèque~

6.2K 255 16
                                    

Une journée s'est écoulée depuis mon agression. J'ai réussi à camoufler comme j'ai pu mon bandage et mon mal-être aujourd'hui, mais je tenais quand même à avoir l'esprit clair.

Je suis avec Mattheo dans la bibliothèque, il doit être 3h du matin.

– Allez bouge, je chuchote, on n'a pas toute la nuit.

– Oui bah laisse moi au moins fermer la porte.

On a cherché pendant au moins 2 heures aujourd'hui, un livre qui pourrait expliquer ce qu'il m'arrive. J'ai encore de temps en temps des douleurs dans mon corps un peu partout ; on soupçonne un poison mais rien ne le prouve. J'ai évoqué l'éventualité qu'on trouve quelque chose d'intéressant dans la réserve interdite, Mattheo a trouvé ça logique. Il ne voulait pas que je vienne pour que je me repose mais j'ai réussi à le convaincre. On commence à chercher à la lueur de nos baguettes, en essayant de faire le moins de bruit possible.

– J'ai trouvé un truc, lance-t-il doucement.

Je regarde le livre qu'il tient dans ses mains, il parle de magie noire et de poisons.

– Je m'en occupe, je dis, continue de chercher.

Il reprend ses recherches alors que je commence à feuilleter le livre. Lorsque je referme le livre, je n'ai rien trouvé. Je le tends à Mattheo qui m'en donne deux autres.

– J'espère qu'on va trouver, je soupire.

– Ouais...

Le premier livre ne contient rien d'intéressant, je commence à lire le deuxième.

– Y'a rien d'autre, dit-il.

– Ok, je regarde le dernier. Tu peux ranger l'autre.

Il remet le livre sur une étagère pendant que je regarde rapidement chaque page. Je me stoppe en lisant une ligne.

– Là.

– T'as trouvé ?!

– Je sais pas, attends.

Je continue de lire la partie qui ressemble à ce qu'on cherche, et je tombe effectivement sur des symptômes que ressemblent aux miens.

– C'est là, je dis.

Je pointe du doigt le nom du poison sur la page, Mattheo se penche par dessus mon épaule pour lire.

– Ah ouais, on dirait, confirme-t-il. Y'a écrit comment arrêter l'effet ?

– Y'a une référence page 384.

Je tourne les pages pour aller à la 384ème, il y est écrit en petit en haut « remèdes ».

– C'est ça, dit-il.

On commence à lire, ça a l'air un peu compliqué.

– Laisse tomber, je souffle, c'est trop dur.

– Attends... Ils disent que si les effets s'estompent un peu au bout de plusieurs heures, ça veut dire que dans une semaine t'auras plus rien.

– Fais voir... ?

Je lis le passage qu'il me montre.

– Ah ouais...

– On fait quoi du coup ? me demande-t-il.

– On attend.

– Sûre ?

– Oui. Allez, on remballe.

On range les livres puis on se dirige vers la porte.

Un grincement retentit, puis des pas titubants, accompagnés d'un miaulement. On se regarde les yeux écarquillés. Rusard et sa chatte. On s'accroupit derrière une étagère en retenant notre souffle pendant que le vieillard déambule. On se faufile dans l'ouverture de la porte, et lorsque je sors j'aperçois Miss Teigne me fixer.

– Cours, je souffle.

On se met alors à courir dans le couloir, la chatte grise nous suit en détalant.

– Hé ! Revenez ici espèces de morveux ! crie le vieux concierge.

– Il a vu qu'on était Serpentards ? me demande Mattheo dans sa course.

– Non, impossible.

– On est pas loin de la tour des Serdaigles ?

– Et alors ?

– On est des Serdaigles, conclut-il avec un sourire.

Je comprends tout de suite. Il veut brouiller les pistes. C'est qu'il est quand même un minimum intelligent...

On se met à courir en direction de la tour des Serdaigles, le vieux Rusard à nos trousses. On prend plusieurs tournants au hasard pour les semer, lui et Miss Teigne, puis on se cache dans un petit recoin. On s'y accroupit, essoufflés. Le souffle de Mattheo caresse mon bras, j'en ai des frissons. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres, je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Il est plutôt beau, en fait. Même très beau. Putain, à quoi je pense... ? Stop Maya, tu délires complètement, là. Imagine juste que la « révélation sentimentale » ce soit lui ? Non, impossible. Mais imagine... ? Et le vœu de Jessie, son « souhait accompli »... Ce serait pas ça, quand même... Non, pourquoi je pense à ça, là ?

– Je sais que je suis beau, mais pas la peine de baver princesse, chuchote-t-il.

– Hé, je bave pas, je marmonne.

Je passe mes doigts sur mes lèvres pour en être sûre, juste au cas où. Non, je ne bave pas. Ah il m'a cramée, super. On sourit, puis on se fige en entendant des pas. Rusard et Miss Teigne passent, on les regarde disparaître à l'autre bout du couloir, puis on repart dans l'autre sens.

– Bon bah tout ça pour rien au final... je dis en soupirant.

– Pas grave, au moins on est sûrs. Enfin...

– Ouais, on sait même pas si c'était ça. Bah on verra dans une semaine si je crève ou pas.

– Trop bien.

Je lui donne une petite tape sur la tête en souriant, il se met à rire. J'aime bien son rire... Putain Maya, arrête.

Juste une prédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant