~Ma baguette~

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L'homme est face à moi, je suis collée au mur du fond de la rue. Il plaque violemment sa main à côté de ma tête, je sursaute. Je ne peux absolument rien faire pour me sortir de cette situation. Je réfléchis à toute vitesse à ce que je pourrais tenter, sa main glisse sur le mur et se pose sur mon épaule. Je me crispe alors qu'il passe un doigt sous mon pull. Il descend de plus en plus, j'essaie de me décaler mais il pointe sa baguette sous mon menton pour me menacer.

– Laisse toi faire, ma jolie, susurre-t-il à mon oreille.

Je ferme les yeux et retiens ma respiration, les mains tremblantes. J'entends soudain un cliquetis, j'ouvre les yeux et je vois que l'homme a sorti un couteau de sa poche et l'approche de mon bras.

– Qu'est-ce que-

– Tais toi, lâche-t-il. Si tu fais le moindre bruit, je te jure que je vais te le faire regretter.

Il est complètement malade. Je n'aurais jamais dû acheter ce livre. Je l'ai fait tomber à l'entrée de la ruelle, j'espère vraiment que quelqu'un le verra.

Je serre les poings, mes ongles rentrent dans les paumes de mes mains. Le sorcier presse la lame contre ma peau, faisant durer mon angoisse. Il continue d'appuyer de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'une douleur fulgurante se répande dans tout mon corps. Quelque chose ne va pas, quelque chose n'est pas normal. Cette douleur n'est pas émise par le couteau lui même, ce n'est pas possible. J'ai l'impression qu'un liquide glacé s'est répandu en moi, comme du poison.

Je tombe assise par terre la lame laisse une entaille tout le long de mon bras. Je ne peux plus bouger, la douleur me paralyse. L'homme s'accroupit devant moi, il pose la pointe du couteau sous mon menton et commence à l'appuyer tout doucement, sans percer ma peau. Ma vue se brouille, de larmes sûrement, tout devient flou.

Le couteau se retire soudainement, je chasse les larmes de mes yeux pour voir ce qu'il va faire. Il a les yeux écarquillés et paraît surpris. Je ne comprends pas. Sa main tremble, il semble lutter contre la lame qui agit par elle même. Le couteau se fige, l'homme se décrispe, puis tout à coup, la lame se plante dans son torse. Je tremble de tout mon corps ; l'homme s'écroule au sol, à l'agonie. Je distingue une silhouette se rapprocher rapidement.

– Maya !

Je reconnais la voix de Mattheo. Je respire profondément pour essayer d'évacuer le stress. Il s'accroupit à côté de moi les yeux écarquillés. Il passe mon bras sur ses épaules et me relève doucement.

– Ma baguette...

J'essaye tant bien que mal d'articuler.

– Elle est où ?

– Je-

Je n'arrive pas à parler. Je serre les dents.

– Appuie toi au mur, me demande Mattheo.

Je m'affale contre les pierres froides du mur, Mattheo s'assure que je tiens sur mes jambes et s'approche de l'homme. Il agrippe ses cheveux et lui relève la tête.

– Où est sa baguette ? lâche-t-il froidement.

L'homme articule difficilement quelque chose que je n'arrive pas à entendre, Mattheo écarte la cape du sorcier et en sort ma baguette. Il fait ensuite basculer l'homme sur le dos et lui donne un coup de poing au visage, il prend ensuite la lame et l'enfonce à nouveau dans son torse.

– Ça t'évitera de refaire la même connerie, marmonne-t-il.

Il se lève, ma baguette dans la main gauche et la main droite ensanglantée. Il met ma baguette dans sa poche puis m'attrape délicatement par la taille.

– J'ai ton livre, on rentre.

Juste une prédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant