ᴠɪɴɢᴛ-ᴅᴇᴜx - sᴇɴᴛɪᴍᴇɴᴛs

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lundi 15 juillet, 05h27 - aéroport CDG

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lundi 15 juillet, 05h27 - aéroport CDG

Le réveil a été dur ce matin. Mais c'est pour la bonne cause parce qu'aujourd'hui on prend l'avion avec Mathieu vers Calvi ! Il nous a organisé cette surprise pour que l'on puisse déconnecter et oublier ce qui s'est passé ces derniers mois. Nous partons donc deux semaines pour se détendre et découvrir la Corse, ce dont je rêvais depuis petite !

Je caresse doucement l'épaule nue de Mathieu pour le réveiller, je l'entends pousser un grognement et je décide d'aller à la douche en attendant qu'il se réveille. Je fais couler l'eau tout en me déshabillant. Il n'a pas fallu plus de trois minutes pour que Mat' me rejoigne dans la douche. Je sens son corps brûlant se coller à moi, il entoure alors ma taille de ses bras, je me retourne aussitôt pour l'embrasser chastement.

- T'as bien dormi mon cœur ? je lui demande, le voyant encore tout endormi.

Mathieu : Humm. me répond t-il en mettant sa tête dans mon cou.

Nous nous savonnons machinalement et sortons de la douche déjà moins abattu par la fatigue. En une heure, nous sommes prêts, avec les valises dans la voiture direction Starbucks pour prendre un bon café.

Mathieu : Un expresso s'il vous plaît. dit-il à l'employée.

- Un cold brew latté en venti pour moi s'il vous plaît. je rajoute aussitôt.

Mathieu : Tes noms compliqués là. se moque t-il.

L'employé nous demande nos noms puis nous donne nos boissons, nous retournons dans la voiture et direction l'aéroport. Je connecte mon téléphone au Bluetooth de la voiture, lance Spotify et lance la lecture aléatoire. Comme par hasard, c'est une chanson de Mathieu qui commence, Bunkoeur pour être plus précise. Dès que les premières notes résonnent, je vois immédiatement le corps de Mathieu se crisper et son regard s'assombrir. Je coupe alors la musique et me tourne entièrement vers lui.

- Y'a un problème mon amour ? je lui demande, confuse.

Mathieu : Non y'a rien t'inquiète pas. dit-il d'une voix peu sûre d'elle.

- Tu peux tout me dire tu le sais, parle moi mon cœur je suis là pour toi...je change la musique si c'est ça qui te dérange, y'a pas de soucis. je rétorque, déterminée à lui tirer les vers du nez.

Mathieu : C'est juste que j'ai écrit Bunkoeur à une période très difficile de ma vie, je sais que maintenant c'est le passé mais je ne peux plus l'écouter, et la chanter en concert est très compliqué aussi... m'avoua t-il en baissant les yeux.

- Je suis là d'accord ? Je sais que c'est dur de se remettre d'une mauvaise passe mais je suis ta copine. On est là pour se soutenir l'un l'autre. je pose ma main sur la sienne qui est positionné sur le levier de vitesse.

Mathieu : J'ai peur Juliette... m'avoua t-il.

Je le regarde avec une expression confuse, il s'empresse alors de continuer sa phrase face à mon incompréhension.

Mathieu : J'ai peur que tu repartes du jour au lendemain comme tu l'a fait quand on était gamin. Je sais que c'est con, qu'on était jeunes. Mais quand t'es partie, t'as laissé un vide en moi, que je n'ai jamais pu combler. J'ai eu l'impression que tout mon monde s'était écroulé devant moi quand la maîtresse a annoncé que tu étais partie dans une autre école sans même me prévenir. Je n'avais plus de repère jusqu'à ce que tu reviennes dans ma vie tu comprends ? Ma famille était en train de se déchirer et la seule chose qui pouvait me donner envie de me lever le matin et d'affronter la vie c'était toi. 

- Je...je suis désolée pour tout ça. Tu sais très bien que je n'ai pas choisi de partir, je n'avais pas le choix. Si je restais, je risquais de me faire tuer par mon géniteur. Mais maintenant, je suis là, près de toi. J'ai eu le courage de revenir et le destin nous a remis dans le même chemin et j'en suis la plus heureuse. Cette fois, c'est différent, on est des adultes, je peux me défendre et je n'ai plus peur de lui. Je ne t'abandonnerais plus. je lui dit, les larmes aux yeux.

Le trajet resta silencieux un moment, Mathieu se contente de prendre la main et de la poser sur le levier de vitesse et mettre la sienne par dessus. Il ralentit et se gare à un endroit qui n'ai pas du tout à l'aéroport. Je le regarde, sans comprendre pourquoi il s'est arrêté.

Mathieu : Je... je t'aime Juliette. Je t'aime putain, je suis amoureux de toi depuis la première fois qu'on s'est rencontrés et je n'ai jamais arrêté. J'ai jamais eu les couilles de te le dire mais après tout ce que tu viens de me dire je me dois bien de prendre sur moi pour une fois... Quand je t'ai aidé pour tes cartons, que je t'ai amené chez Ad', qu'on a passé tout ces moments ensemble, je me suis senti mieux comme si tu étais venue mettre un pansement sur mon coeur abimé. 

Face à cette déclaration, je reste bouche bée quelques instants avant de foncer dans ses bras pour l'embrasser.

- Moi aussi je t'aime idiot. dis-je en lui ébouriffant sa coupe.

On se mit à rigoler sans raison. Peut être pour évacuer le stress qu'avait mis cette discussion et nous reprenons notre chemin vers l'aéroport, qui ne se trouve qu'à quelques minutes de nous maintenant. Alors je chante la musique qui passe dans les enceintes de la voiture et nous finissons le trajet de bonne humeur et le coeur empli d'amour.

𝐏𝐋𝐊 ꧂ 𝐓𝐨𝐮𝐭 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐜𝐞𝐫, en pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant