16. After the storm

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Après la tempête

Après la tempête

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Luna :

Si il y'a un endroit que je déteste sur Terre, c'est bien l'hôpital. Trop de mauvais souvenirs reviennent en mémoire tels une claque qui s'abat droit sur nous pour nous rappeler le passé quand on veut aller de l'avant. Je dois toujours me préparer psychologiquement des jours à l'avance pour avoir le courage d'affronter ce qu'une visite a l'hôpital provoque en moi.

Avec ma mère, nous sommes assises dans la salle d'attente, chacune en pleine réflexion de son côté. Je sais qu'elle repense à la même chose que moi et que la culpabilité la ronge, c'est pour cela que je prends sa main et lui adresse le sourire le plus réconfortant que j'ai en réserve pour la rassurer. Je sais à quel point c'est dur de ne pas se sentir coupable dans ses moments, se dire qu'on aurait pu réagir différemment  pour éviter tout ce qui vient de se produire, que peut-être même, c'est nous qui devrions être dans le coma, pas un gosse de cinq ans qui n'a rien demandé. Mais est-ce que ça aurait changer le chagrin que ce soit moi ou quelqu'un d'autre ? Non, la peine reste la même.

Tout à coup, plusieurs personnes passent en courant devant nous et j'ai à peine eu le temps de voir le lit bancal sur lequel était le patient, probablement inconscient. Mon cerveau est directement propulsé plusieurs mois en arrière, lors d'une scène similaire à celle qui vient de se produire sous mes yeux.

L'ambulance arrive enfin devant l'hôpital après ce qui m'a semblé être une éternité. Je tiens toujours fermement la main de mon petit frère sans vouloir le lâcher. Mes joues sont baignées de larmes et à chaque fois que je me dis qu'il faut que je reste forte pour lui, je pleure encore plus. Ce drame n'aurait pas dû avoir lieu, surtout pas à nous. J'en veux à Pedro plus que jamais. Tout ça c'est de sa faute.

Ma côte me fait affreusement mal mais ce n'est pas ce qui m'importe. Je veux juste que mon petit frère se réveille, qu'il puisse le dire que tout va bien, de voir ses yeux verts s'illuminer avec cette lueur qui leur est unique. Je suis censée être celle qui le rassure dans les moments difficiles, celle qui le protège. Mais aujourd'hui, je viens d'échouer au deux. Je m'en veux autant que je n'en veux à notre grand frère pour avoir foutu la merde une fois de plus.

Des infirmiers viennent déplacer le lit de mon frère pour l'emmener d'urgence à l'hôpital. Je pose une main sur ma côte endolorie et tente tant bien que mal de les rattraper. Je veux voir mon petit frère. Je n'ai pas réussi à le protéger quand il était conscient alors je le ferai quand il est inconscient.

Un tas d'infirmiers sont regroupés autour du lit et je me faufile entre eux tout en courant à leur côté et à m'agripper au lit pour ne pas ralentir la cadence. Les larmes brouillent la vue et chaque coup d'oeil jeté à mon frère me déchire le cœur. Jamais un tel drame ne m'avait semblé possible au sein de notre belle famille.

Arrivés devant le bloc opératoire, on me demande de rester à l'extérieur et avant même que je n'ai eu le temps de protester, une infirmière vient me prendre en charge. Elle me dit que les parents sont arrivés et qu'elle compte m'emmener vers eux. Trop occupée à extérioriser ma douleur et mon chagrin, je la laisse me guider vers eux. Quand j'aperçois ma mère, j'use de mes dernières forces pour me jeter dans ses bras et pleurer pour me vider de ma tristesse.

Je suis réveillée par une pression au niveau de mon genou et je m'empresse de sécher mes joues larmoyantes.

- Le médecin nous appelle ma chérie.

Respirant un bon coup, je m'arme de courage et me lève pour rejoindre le docteur Crizeis qui s'occupe de mon frère depuis cet incident. Il nous serre la main et nous invite dans son bureau que je commence à trop bien connaître malheureusement. Nous nous installons sur les chaises en face du bureau tout en m'apprêtant à encaisser la nouvelle, qui n'en est plus vraiment une vue que c'est la même à chaque fois.

- L'état d'Adam est stable. Nous attendons qu'il se réveille mais pour une fois, je peux vous dire que le moment est proche, je le sens.

L'espoir. Cette sensation que j'ai perdu depuis bien trop longtemps. Et aujourd'hui, le docteur vient de me l'insuffler à nouveau. Je regarde ma mère, les yeux brillants. Adam va bientôt rentrer à la maison.

Après notre rendez-vous, ma mère et moi nous nous arrêtons devant un café proche pour manger. Je dois avouer que toutes ces émotions m'ont creusé l'appétit et pour une fois, je m'autorise à prendre une crêpe au Nutella, pour soulager mes peines, du moins c'est ce que je me répète intérieurement pour alléger ma conscience.

- Luna, il y'a quelque chose dont je voulais te parler. Je sais que quand Nina vient à la maison, c'est pour t'accompagner pendant que tu picoles dans la cave. Je comprends ce que tu ressens, cette tristesse, ce chagrin, ce n'est pas facile à gérer à ton âge. Mais pour l'amour du ciel, il y'a d'autres moyens de soulager sa peine. Si je picolais dès que j'avais un problème, je serai devenue une toxico. Si tu as besoin d'en parler, tu peux.

Je soupire, blasée. Bien sûr que je devais m'y attendre. Nina a tout balancer parce qu'elle "s'inquiète " de mon état. Mais la réalité est que j'ai arrêté quand j'ai appris que l'alcool causait des problèmes de ballonnements du ventre. De tout façon, il le fallait puisque je ressentais ce début de dépendance que j'avais négliger pendant mes premières consommations. L'alcool, ça fait du bien, mais c'est éphémère.

- J'ai arrêté maman, ne t'en fais pas.

Je sourie pour crédibiliser mes dires et ça semble lui suffire puisqu'elle dévie vers un autre sujet. J'essaie de l'écouter mais comme toujours, mon esprit s'embarque pour se diriger vers une autre planète. Je suis transportée vers mes souvenirs de ces dernières jours, plus précisément après mon altercations avec un certain brun bouclé qui hante mon esprit. Depuis ce jour, nous n'avons plus eu aucun contact. Je crois qu'il fait en sorte de ne pas croisé ma route mais avec Ambre qui ne fait que de se vanter de leur idylle, c'est comme si j'étais avec eux et que je vivais leur moment.

En rentrant à la maison, je le dirige vers ma chambre mais dans le couloir, mon regard est attiré vers la porte entrouverte de la chambre de mon petit frère. J'hésite à entrer mais je ressens le besoin de le faire alors j'y vais. Rapidement, je suis submergée par la nostalgie. Sa chambre est la même, avec son lit Spiderman, ses figurines qui traînent, ses vêtements rangés dans le placard, ses dessins accrochées au mur ainsi, que des photos de famille.

Je prends en main un cadre contenant une photo de nous deux qu'il avait insisté à mettre dans sa chambre. Je sourie tristement en contemplant nos sourires sincères et nos yeux brillants. Je serré très fort le cadre contre ma poitrine et m'allonge sur le lit. Tout en humant l'odeur de son oreiller,je me laisse aller et pleure d'un coup. Je laisse couler les larmes que j'ai contenu toute la journée. J'en veux à Pedro, j'en veux à ma mère de m'avoir emmener manger cette crêpe qui le fait culpabiliser, j'en veux à Matteo d'avoir tourner la page et je m'en veux d'être en partie responsable de l'état de mon frère.

Vie de merde

(...)

Holaaaaa

Je sais. Je sais. J'ai un rythme de publication très lent mais je compte faire des efforts à partir de la rentrée scolaire pour avoir un rythme d'écriture plus régulier.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Pas très joyeux je sais :(

De ce qui est peut-être arrivé à Luna et Adam ?

A ce qui attend notre couple préféré Lutteo ?

PS : j'ai une fiction sur Pavard disponible donc n'hésitez pas aller jeter un coup d'oeil :)

Kiss❤️

Back to you [Lutteo]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant