18. Animated dinner

118 8 2
                                    

Luna :

Jamais de ma vie je n'avais pris autant de temps à mâcher une bouchée de lasagne

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Jamais de ma vie je n'avais pris autant de temps à mâcher une bouchée de lasagne. Chaque contraction de ma mâchoire était plus gênante que la précédente. Je me sentais mal à l'aise, dans ma propre salle à manger, à l'intérieur de ma propre maison, accompagnée de ma propre famille. Et de Matteo.

Tout ça paraissait surréaliste. Jamais je ne m'habituerai à revoir Matteo en compagnie de mes parents, comme si tout allait bien. Autour de moi, personne ne semblait trouver cette situation improbable et gênante. Mes parents avaient l'air heureux de le revoir, l'assommant de questions sur sa vie privée. J'essayais tant bien que mal de paraître dans mon élément, mais je me retenais de prendre la fuite et de ne sortir de ma chambre après le départ de  l'intrus.

Il y a encore 20 minutes, on était dans sa voiture, seuls, ne sachant comment se comporter l'un avec l'autre, et maintenant, il a réussi à me faire sentir étrangère dans mon propre chez moi. J'avais envie de crier, de le tirer hors de la pièce et de le secouer. Qu'est-ce qui l'avait pris d'accepter la proposition de ma mère ?

- Luna ?

D'un mouvement de tête vif, je me redressais vers ma mère. Son regard désapprobateur m'indiquait qu'elle n'était pas satisfaite de la manière dont j'étais très peu investie pendant le repas. Tous les regards étaient posés sur moi, et je fis tous les efforts du monde pour ne pas me tourner vers lui.

- Excusez-moi, je pensais à Malena, c'est tout.

Je devrais avoir honte d'utiliser mon amie pour combler mon mensonge, mais c'était ça ou avouer que je n'étais pas sereine. Je ne voulais pas donner à Matteo la satisfaction de savoir que sa présence ici ne me laissait pas indiferente. J'étais prête à parier que son but était de me déranger plus qu'autre chose.

Après le repas, je m'éclipsai quelques instants, prétextants prendre des nouvelles de Malena. En réalité, je voulais d'abord prendre l'air pour me vider l'esprit et me ressaisir. Bordel. Ce n'était pas comme s'il était venu pour demander ma main à mes parents. Il avait uniquement accepter l'invitation de ma mère, de manière courtoise.

Son comportement avait été irréprochable. Il avait répondu à toutes les questions, avait mangé convenablement, et il avait même rit aux blagues de mon père. De quoi faire une très bonne impression.

J'essayais de contacter Malena une dernière fois mais toujours pas de réponse. Je commençais sérieusement à m'inquiéter mais je ne savais pas par où commencer les recherches. Elle s'était volatilisée sans prévenir personne.

- Des nouvelles de ton amie ?

Je me retournais pour faire face à celui que j'avais du mal à regarder dans les yeux ces derniers temps.

- Ouais, je m'inquiète vraiment pour elle. Personne n'a entendu parler d'elle depuis hier soir.

Remarquant mon angoisse, Matteo fit quelques pas vers ma direction jusqu'à atteindre ma hauteur. Sa présente m'enveloppait entièrement et je levais la tête pour le regarder dans les yeux. Sa main se posa sur mon bras, le caressant. Très vite, je me détendis et fermai les yeux pour profiter de la tranquillité. Les battements de mon cœur étaient rapides, sûrement à cause de mon inquiétude pour mon amie.

Lorsque j'ouvris mes yeux, le regard de Matteo était posé sur mes lèvres. Automatiquement, je les humectai ce qui le fit déglutir. S'il continuait à me regarder comme ça, je risquais de perdre l'équilibre. Son regard était tellement intense que je devais faire violence pour ne pas détourner le  mien. Tout chez lui était synonyme de masculinité, virilité, charisme.

- Matteo...

- Chut. Ne dit rien. Ne complique pas les choses plus qu'elles ne le sont déjà.

J'obéissais, trop déconcertée pour émettre une quelconque objection. Je ne savais jamais sur quel pied danser avec lui. Une partie de moi criait  de joie dès que j'étais en sa présence, et une m'empêchait d'aller de l'avant. Rien n'était plus comme avant. On avait chacun grandi de notre côté, et maintenant qu'on retrouvait, on ne savait plus comment se comporter. J'avais envie de l'embrasser et en même temps de le fuir. Je ne voulais pas avoir de regrets si j'écoutais mes désirs. Mon attirance pour lui était revenue, plus assommante qu'un tsunami.

Sans prévenir, il me tira d'un coup sec vers lui, ce qui me fit hoqueter de surprise. Son torse dur et chaud entra en contact avec la poitrine et je sentis mes rouges rougir instantanément. Je détestais l'effet qu'il avait sur moi. Il pouvait pratiquement lire en moi comme un livre ouvert alors qu'il se montrait énigmatique avec moi. C'était injuste. Son souffle s'approcha de mes oreilles et il me murmura tout bas :

- Si tu continues à me regarder de cette manière, je ne vais pas pouvoir me retenir très longtemps, Luna.

Nous étions conscients que mes parents pouvaient arriver à n'importe quel moment, mais ça rajoutait du piment à la situation dans un sens.

- Pourquoi tu te retiens alors ?

Mais qu'est-ce qui m'a pris ?

Je ne savais pas d'où me venait cette soudaine confiance en moi, et Matteo non plus apparement, à en juger par la manière dont il a hausser les sourcils. Puis, il m'offrit son fameux sourire qui me faisait perdre mes moyens, sans se douter de l'effet que cela provoquait en moi.

- Le jour où je vais t'embrasser, il n y aura aucun retour en arrière. Je t'embrasserai tellement fort que j'aspirai tout l'oxygène de tes poumons. Tu ne voudras plus personne d'autre que moi. Et moi, je ne serai plus capable de te tenir loin de moi après ça. Je crois que pour le moment, aucun de nous n'est prêt pour ce que je te réserve. Au revoir Luna.

Me laissant complètement tétanisée, le brun s'éloigna progressivement de moi. Je l'entendis remercier et saluer mes parents avant de quitter ma maison. Je m'assis sur la première chaise à côté de moi et mis ma tête entre mes mains, tout en maudissant Matteo. A chaque fois qu'il était dans les parages, j'étais incapable de réfléchir correctement, et je détestais ça. Je ne voulais pas être à sa merci ou paraître dépendante de sa présence.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 02, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Back to you [Lutteo]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant