Quand son grand-père tombe malade et que la médecine moderne ne peut rien faire pour soulager ses maux, Sage tente le tout pour le tout : se rendre dans les bois au nord de la ville pour y trouver Hopewell, un mystérieux sanctuaire censé aider les d...
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Sage quitta Hopewell quelques heures plus tard, probablement pour la dernière fois. Il ne put s'empêcher de marquer une pause à l'entrée du purgatoire et d'observer le sanctuaire. La journée était belle et chaude, mais même les rayons du soleil et les couleurs chatoyantes des fleurs ne suffisaient pas à remonter le moral du jeune homme.
Il avait l'impression de faire la pire erreur de sa vie.
— On y va ? demanda Rune. Il ne faudrait pas faire attendre ton chauffeur.
Sage hocha la tête et suivit le sorcier sans prononcer un mot. Il ne saurait pas par où commencer.
Rune s'était porté volontaire pour ramener Sage jusqu'à l'orée de la civilisation. Cecil avait refusé de quitter son atelier, ce que Sage ne lui reprochait pas. Lui non plus n'aimerait pas lui faire face, s'il était à sa place.
Et il doutait de trouver la force de quitter Hopewell si jamais le sorcier décidait de lui faire les yeux doux.
Heureusement, il n'avait pas besoin de s'inquiéter de telles tactiques avec Rune. Le jeune homme s'était mis à marcher sans un regard en arrière, juste assez vite pour forcer Sage à accélérer le pas. Il fixait les épaules de Rune, la façon dont il pouvait clairement voir les muscles de son dos mouvoir sous le tissu fin de son T-shirt trop large, et il se détesta un peu plus.
Ils traversèrent le purgatoire en un temps record, la forêt s'écartant sur le passage de Rune. Ils dépassèrent le rocher recouvert de mousse et empruntèrent le chemin menant au parking. Sage se demanda qui Rune avait contacté. Un chauffeur de taxi ? Il imaginait mal le sorcier appeler un Uber, mais soit. Il en faudrait plus pour l'étonner.
La voiture qui attendait sur le parking était vaguement familière. Quand la conductrice en descendit à leur approche, Sage haussa les sourcils.
— Ainsi, tu as survécu, lança Fallon Sylvain.
L'elfe portait son sempiternel costume, un modèle en lin clair plus adapté à l'été qui s'était désormais bel et bien emparé de la région.
— Vous semblez soulagée, répondit Sage.
— Ce serait mentir que de prétendre le contraire. Tu nous as fait sacrément peur, mon garçon.
Sage voulait bien la croire. Ses souvenirs de sa première rencontre avec Fallon étaient brouillés par la douleur, mais il se rappelait bien l'horreur de la situation. Cela n'avait été une partie de plaisir pour personne.
Fallon finit par se détourner vers le jeune homme qui était restée sous le couvert des arbres.
— Rune, salua-t-elle en inclinant la tête. Tu as l'air de bien te porter. Cela me ravit.
— Fallon, répondit-il prudemment. Merci d'avoir fait le déplacement. Tu n'étais pas obligée. J'aurais compris si tu n'avais pas pu venir. Après tout, tu dois être débordée.
