épilogue

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Trois ans plus tard

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Trois ans plus tard

Quand Sage se réveilla, un matin ensoleillé de novembre, ce fut dans un lit vide. Les yeux à moitié fermé, il tendit le bras de chaque côté, à la recherche des deux corps contre lesquels il se blottissait dans son sommeil ; ses doigts rencontrèrent seulement des draps froids.

C'était comme s'il avait toujours été seul, et cette pensée fut suffisante pour le motiver à sa redresser et à chasser la fatigue qui alourdissait ses paupières. Un simple coup d'œil au réveil lui indiqua qu'il n'était même pas huit heures, et pourtant le cottage déjà silencieux.

Sage était prêt à parier que, lorsqu'il descendrait pour avaler un petit-déjeuner rapide, il ne croiserait personne.

Bingo. Le cottage était bel et bien vide. Un petit mot l'attendait sur le frigo, écrit dans la plume de Cecil. On t'a laissé des restes au frais ! Rejoins-nous à la lisière dès que tu seras prêt :)

Rune avait rajouté son grain de sel, ses pattes de mouche contrastant avec la calligraphie élégante de Cecil. Dépêche-toi, Cecil veut que je décore le comptoir, hors de question que je m'en occupe seul.

Cette petite attention fit oublier à Sage la déception de s'être réveillé sans ses petits amis à ses côtés. Il n'avait pas honte d'admettre que ces trois dernières années l'avaient gâté et l'avait habitué à un petit train-train de vie qu'il détestait voir changer. L'une de ces habitudes était de dormir chaque soir avec Cecil et Rune. Les longues semaines qu'ils passaient sans pouvoir se voir, quand Sage était encore à l'université et coincé en ville par ses examens et son travail, leur avaient prouvé qu'ils dormaient bien mieux ensembles que seuls.

De plus, Sage préférait largement le lit du cottage à celui de son appartement. Rune l'avait renforcé lors de leur premier hiver à Hopewell tous les trois. Quand il avait demandé à Fallon du bois pour une nouvelle tête de lit, il avait prétendu que c'était pour mieux accommoder Sage, un mensonge par omission pour ne pas avoir à dévoiler à l'elfe qu'ils avaient en réalité cassé le sommier lors d'une nuit plus intense que d'ordinaire.

Sage avala en vitesse ce qu'on lui avait préparé – une gaufre recouverte de fruits et de chocolat – avant de se préparer à sortir. Il enfila un pull et le manteau que son grand-père lui avait offert à son anniversaire, un vêtement long et assez épais pour le protéger du vent cinglant qui se levait sur la région à l'approche de l'hiver. Il glissa son téléphone dans sa poche, saisit un thermos de thé, et sortit.

Le froid lui mit une claque alors qu'il se dépêchait de traverser le jardin. Une fine couche de gel recouvrait déjà les plantes, et le sanctuaire arborait un manteau blanc qui ne ferait que perdurer dans les prochains mois. Cecil avait passé de longues journées à préparer les différentes fleurs et plantes pour l'hiver, recrutant Rune et Sage pour le travail ingrat, ne s'estimant satisfait qu'une fois le jardin complètement protégé et paré à survivre jusqu'au printemps sans subir de grosses pertes.

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