Oscar

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Je la regarde s'en aller. Madame Rickman lui gueule dessus mais elle s'en fiche. Elle sort de la salle de classe sans un regard en arrière. Mon sourire s'étire. Je suis quasiment sûr que je suis la cause de ce soudain changement d'humeur. Ca fait du bien de savoir que j'ai encore un peu de pouvoir sur elle. 

J'ai envie de la suivre, ne serait-ce que pour l'embêter encore plus. Je jette un coup d'œil à l'horloge; ça sonne dans 8 min. Pas la peine que je lui coure après. Après tout, on a déjà échangé plus de contacts aujourd'hui que durant les derniers mois. Peut-être que la semaine prochaine je tenterais de lui dire un mot. Quoique...

L'idée est trop tentante et maintenant qu'elle recommence à remarquer mon existence, il est hors de question que je perde une aussi belle occasion. Je me lève doucement et pose ma feuille sur le bureau de Mme. Rickman et m'en vais. Elle n'osera rien dire étant donné que je suis le seul élève foutu de lire les bouquins merdiques qu'elle nous file. Les couloirs sont déserts donc je ne devrais pas tarder à la retrouvée. Exact. Je l'aperçois près de son casier, ses écouteurs vissés aux oreilles et son journal à la main. Ce foutu journal. Je m'approche lentement d'elle, histoire de deviner son humeur, chose pas facile, croyez-moi. Elle me tourne le dos, la tête dans le casier. J'en profite pour continuer de l'observer, mon passe temps préféré les mardi et les vendredi en salle d'anglais. Elle a laissé ses cheveux pousser ce que je crois, est contraire à la mode en ce moment, non ? Toutes les filles au lycée ou presque se sont fait un carré, voire ont complètement tout rasé. Je ne critique pas mais ma préférence a toujours été aux cheveux longs, surtout aux blonds à peine brossés que je vois en face de moi. 

Bianca a depuis toujours été différente, complètement unique en son genre. Et c'est pour ça que je ne la voulais rien que pour moi. J'attarde mon regard sur son corps. Elle est grande et mince et ouais j'avoue, j'ai maté son cul un nombre incalculable de fois mais elle c'est comme si elle faisait en sorte de mettre cette superbe partie de son corps en valeur, bien que je sais qu'à aucun moment elle ne le fait exprès. Elle aime beaucoup la course. Elle était la première de l'école à chaque saisons et plus rapide que la majorité des garçons. C'est d'ailleurs comme ça qu'on s'est connus. Je souris. Qu'est-ce que j'aimerais revenir à ces moments où la vie était bien plus simple pour nous deux. Je toussote légèrement dans l'espoir d'attirer son attention et souris de plus belle lorsque je la vois se retourner vers moi en fronçant les sourcils. Mmmmh... Elle n'a pas l'air  contente de me voir. Parfait.

- Je peux savoir ce que tu veux ? demande t-elle en gardant ses écouteurs, comme pour me faire savoir qu'elle n'en a rien à foutre d'une conversation avec moi. 

- Bah quoi ? Les couloirs sont à tout le monde, non ? Et puis même, j'ai le droit de dire bonjour à ma voisine préférée, n'est-ce pas ?

- Dis-moi simplement ce que tu veux et arrête ton baratin, j'ai autre chose à faire.

- Ah ouais ? Comme quoi ? Rater les cours et te faire prendre en train de baiser avec un basketteur dans le labo ? je lance en me rappelant le potin du mois dernier que l'équipe de basket n'a pas arrêté de rabâcher.

Je devine instantanément que j'ai touché un point sensible à la tête qu'elle tire. Putain ce que ça m'avait manqué de lui pourrir la vie. Mais je ne suis pas le connard dans l'histoire. Elle savait très bien qu'en faisant des galipettes avec Tommy, un membre de mon équipe, je serais l'un des premiers au courant. Et je lui ai bien fais regretter de l'avoir autant clamé partout à celui-là.

 Car une chose est sûre, Bianca a toujours été à moi, et ça, ce n'est pas près de changer.

Sûrement pas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant