Oscar

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Bien qu'elle soit incroyablement sexy, elle n'a aucune raison d'être en colère alors que moi, j'en ai une petite cinquantaine. Elle porte juste un long tee-shirt bleu électrique, les cheveux toujours mouillés, comme ça on est deux, de longues chaussettes et si je m'y attarde, est-ce vraiment des petits rhinocéros jouant au soccer dessus ? Je retiens un rire, sachant que pour ce que je dois faire, je dois rester le plus intimidant possible. 

- "Descend, terrasse", commence t-elle en m'imitant, je peux savoir pour qui tu te prends ? De venir comme ça chez moi et ensuite de me donner des ordres ? 

Elle s'approche de moi, pointant son doigt dans ma direction comme si elle était ma mère, s'en est trop et je suis obligé d'esquisser un sourire. Habillée comme ça et sortant de la douche elle est beaucoup trop mignonne pour être prise au sérieux. 

- Oh et maintenant, tu te fous de moi ? C'est bien aggrave ton cas, Evans, je vais te démolir si tu continues.

Elle est si penchée vers moi que ses cheveux tombent sur ma veste trempée et je sens l'odeur de son shampoing. J'avoue en être déstabilisé un instant mais il est hors de question qu'elle ne le perçoive. Je me relève doucement du fauteuil à tel point que nos têtes sont à moins de 15 centimètres et lui dit en reprenant mon air sérieux :

- As-tu vraiment osé dire à tout le monde que j'étais secrètement attiré par l'un de mes meilleurs amis aka mon co-équipier au basket ? As-tu vraiment osé colporté la rumeur que voir Tommy nu m'a excité et que c'est pour ça que je rejette les filles dernièrement ? As-tu vraiment manigancé tout ça pour que l'entièreté de l'équipe de basket commence à se poser des questions ? As-tu calculé le parfait timing et ce depuis la première fois que tu as couché avec Tommy et donc joué avec lui depuis le début ? As-tu vraiment fait tout ça pour la seule raison que tu es obsédée par moi et dans l'unique espoir que je te remarque ? 

A l'instant même où je finis ma tirade, l'expression de Bianca change d'un coup et au lieu d'être offensée ou encore plus en colère comme je l'avais prévu, elle me dévisage avec plein d'assurance, comme si elle allait m'écraser d'une minute à l'autre. Je pensais que cette situation la mettrait tellement mal à l'aise qu'elle allait me suppliait de plus jamais lui parler et de la laisser tranquille ou au moins elle s'énerverait à propos du fait que j'ai dit qu'elle était obsédée par moi. Mais non, c'est l'exact opposé et je me surprend à craindre ce qu'elle va répondre. J'étais venu ici dans l'intention de l'humilier, au moins autant qu'elle l'a fait pour moi et je n'aime pas la tournure que prennent les choses quand, au lieu de s'éloigner de moi, elle s'approche encore plus, de sorte qu'elle n'ait besoin que de murmurer pour que je l'entende, ce malgré la pluie. 

- C'est donc ça que tu veux Oscar ? C'est ça que tu veux depuis le début, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu ne fais que me coller alors que tu as bien préciser que tu ne voulais plus de moi dans ta vie ou encore plus spécifiquement, après ce qu'il s'est passé cette nuit-là ? 

Des frissons remontent mon échine mais je ne montre rien. Ce n'était pas seulement cette nuit là, mais c'était cette entière journée qui avait été un véritable cauchemar pour moi. Et Bianca  avait carrément été la goutte de trop, puis son comportement depuis a clairement empiré la situation. Néanmoins, elle n'a pas tort ; c'est vrai que je la colle sans arrêt, pas que je veux qu'elle soit obnubilée par moi (quoique...) mais plus pour l'emmerder voire même lui faire du mal. Ouais, je pencherais plutôt pour la seconde option. Et c'est bien en faisant ça que je compte une fois encore, m'en sortir, en lui faisant du mal car c'est tout ce qu'elle mérite. 

- Bianca, c'est quand même évident que je ne veux pas de toi, comme c'est le cas de tout le monde ici, je te demande juste d'arrêter d'emmerder Tommy qui en a marre de tes conneries et accessoirement d'arrêter de colporter des conneries qui, à part te faire remarquer, ne change rien à nos vies. 

Alors qu'elle se redresse à mesure que je parle, je me relève et me dirige vers ma maison. Juste avant de descendre tout à fait de sa terrasse, je me retourne vers elle en souriant à l'idée du coup fatal que je vais lui porter.

- Tu sais, tu ne devrais pas te donner autant de mal pour attirer l'attention, bientôt tu ne trouveras même plus de gars pour te sauter et je ne pense pas que ta mère va être ravie de savoir combien sa très chère fille lui fait honte. 


Sûrement pas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant