Oscar

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Je ne sais même pas  ce que je fous là. Ca fait tellement longtemps que je ne me suis pas tenu ici, dans son jardin. Je l'observe par sa fenêtre, pile en face de celle de ma chambre. C'est un truc que j'ai commencé à faire dès qu'elle est arrivé ici, parfois même c'est comme ça qu'on communiquait vu qu'il lui arrivait très souvent d'être privée de sortie. J'ai continué de faire ça même après ce qui s'est passé, comme pour garder un lien. Bref, j'évite de penser au pathétique de cette situation et me concentre sur le but de ma visite ici. Il est hors de question que Bianca s'en sorte de là sans qu'elle n'ait pas eu une bonne leçon. Bien que j'ai vite réussi à faire taire la rumeur qu'elle a osé lancé, ça n'en reste pas moins humiliant et je compte bien faire en sorte qu'elle ne recommence pas de si tôt voire jamais en fait. Je m'approche un peu plus de sa fenêtre. Je l'ai vu rentrer de son jogging donc logiquement elle devrait être dans sa chambre. Au moment où je m'apprête à l'appeler de sa fenêtre à moitié ouverte malgré la pluie, elle apparaît. Les cheveux mouillés, enveloppée dans sa serviette, l'air étrangement fatigué, se balançant sur le son d'une musique que je commence à percevoir. Elle ne m'a pas vu encore, et limite, c'est mieux. J'ai toujours kiffé l'observer sans qu'elle sans rende compte. Et évidement comme depuis toujours, dès qu'elle me repère, elle me lance le plus mauvais des regards. Aucune once de surprise ou de joie, non non, juste du mépris. Bizarrement, je pensais que ça lui ferait quelque chose de me voir ici, à cet endroit où je l'attendais pour jouer gamins, ou plus tard, par là où je montais dans sa chambre pour qu'elle me raconte quelle stupidité sa mère lui avait encore sorti. Mais non , il semble que tout ça appartienne au passé maintenant et que je suis le seul dont tout ça manque un peu. Quoique, c'est elle qui a causé tout ça, évidemment qu'elle ne va pas le regretter. Ma colère envers elle revient d'un coup et je lui retourne son regard. Bianca ouvre entièrement sa fenêtre, se penche en avant et me demande :

- Qu'est-ce que tu fous ici Evans ? Va faire le voyeur ailleurs, j'ai pas le temps pour les pervers comme toi.

- Tu ne penses pas plutôt que c'est toi qui, d'une façon ou d'une autre, trouve toujours un moyen de te retrouver un moitié nue quand je suis dans le coin ? je réponds dans un sourire mesquin. 

- Oh oui parce que bien évidemment je me pâme de désir pour toi Evans, dit-elle en me retournant mon sourire, maintenant balance ce que tu veux avant que je te lance quelque chose à la figure. 

- Descend, terrasse, dis-je simplement en sachant qu'elle m'a très bien compris et fonce vers sa terrasse, m'abriter de la pluie infernale sans rien ajouter d'autre. 

Quelques minutes plus tard, alors que je suis assis sur l'une des chaises en bois hors de prix que sa mère serait probablement horrifiée de me voir assis dessus, les vêtements complètement trempés, la porte menant à l'extérieur s'ouvre enfin, laissant place à une Bianca furieuse. Je sens que je vais me régaler.

Sûrement pas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant