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Laerke posa le pied sur le sol de Marine Ford deux mois plus tard

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Laerke posa le pied sur le sol de Marine Ford deux mois plus tard. Elle était rentrée en prenant son temps. Elle n'avait pas eu le courage de retourner confronter le pirate. Elle avait rarement manqué autant de courage. Elle aurait pu aller éclaircir les choses avec lui, mais elle aurait préféré qu'il vienne le faire.

Puis elle était partie.

Elle avait pris son temps sur le chemin du retour. Elle avait espéré le recroiser au détour d'une île et qu'ils puissent à nouveau se faire face. Mais rien.

Voir Marine Ford ne lui apporta pas un sentiment de joie comme habituellement. Elle avait pourtant passé presqu'une année loin de chez elle. Elle se faufila jusque chez elle et posa ses affaires. Elle s'installa dans l'un des fauteuils qui meublaient son salon et resta là, pensive.

Combien de temps avant une nouvelle mission qui permettrait de réparer tout cela ? Six mois ? Un an ? Bien plus... Quelle idiote d'avoir pris peur !

Elle resta ainsi un moment. Elle finit par se lever. Gram avait dû sentir son arrivée et comprendrait qu'il y avait un problème si elle n'allait pas le voir. Sans compter que ses parents prendrait extrêmement mal qu'elle n'aille pas le voir après tout ce temps.

Elle prit le chemin du bureau de Gram. Elle irait manger en compagnie de ses parents en soirée. Elle profita du chemin pour poser son rapport qu'elle avait eu tout le temps de faire. Elle avait brièvement mentionné la situation d'une ou deux îles où elle s'était arrêtée lors de son trajet.

Vingt minutes plus tard, elle s'effondrait dans un des fauteuils du bureau de Gram avec l'intention d'y passer le reste de sa journée.

— Alors cette mission ?

— Longue. Comme toutes celles de ce type, grogna-t-elle.

— Je pensais te revoir plus tôt, tu as quitté l'île depuis tellement longtemps, releva Gram.

— Je me suis pris des vacances... J'en avais bien besoin.

Gram haussa un sourcil, sceptique. Il s'était passé quelque chose, mais de là, à ce qu'elle révèle quoi. Il ne saurait jamais. Il connaissait suffisamment son élève pour ne pas en douter.

— J'ai supervisé l'entraînement de tes troupes ces dernières semaines, changea-t-il de sujet. Y en un ou deux qui pourrait être promu. Peut-être lieutenant pour celui-ci, lui indiqua-t-il en lui tendant la fiche de celui qu'elle considérait comme son second. Il faut juste que tu lui fasses un point sur l'épreuve théorique et que tu le recommandes.

— C'est vrai que je les entraîne, mais que je ne pense pas à m'occuper de leur promotion, grimaça-t-elle. Je vais m'y mettre.

— Tout ce temps d'entraînement en plus n'est pas perdu, ne t'inquiète pas.

Ils continuèrent à faire le point sur les possibles promotions des uns et des autres pendant une bonne partie de l'après-midi. Ce qui permis à Laerke d'oublier ses soucis pendant au moins ce lapse de temps.

*

Le soir, elle se rendit jusque chez ses parents. Ils avaient beau vivre au même endroit, elle ne passait pas souvent les voir. Elle chérissait trop son indépendance pour se rendre trop souvent chez ses parents. Mais après tout ce temps, impossible d'y échapper.

Elle aida son père à préparer le repas et dresser la table. Sa mère n'avait pas dû voir l'heure passer, le nez plongé dans un dossier. Il y avait des choses qui ne changeraient jamais. Ils échangèrent sur leurs dernières missions.

Sa mère arriva une vingtaine de minutes plus tard. La serra dans ses bras. Lui dit qu'elle avait intérêt de donner plus souvent que ça des nouvelles quand elle partait sur de longues missions. Le même discours qu'elle tenait à son père à chacun de ses retours, mais qu'il ne pourrait pas changer.

Retrouver sa famille lui fit finalement du bien.

— D'ailleurs Lae, quand est ton prochain jour de congé, questionna sa mère.

— Aucune idée, je viens de revenir, je n'ai pas de planning. Pourquoi, demanda-t-elle, suspicieuse.

— Avec ton père, on s'est rendu chez le cousin d'un des amis de Karui, tu sais le collègue de ton père.

Les discussions qui débutaient par ce genre d'introduction n'étaient jamais bon signe. Ça relevait plutôt du cauchemar.

— Et, donc ?

— Et bien son fils, qui a à peu près ton âge, est célibataire. Nous vous avons réservé un restaurant tout à fait sympa sur Shabondy pour dans deux semaines. On avait prévu large ne sachant pas la date exacte de retour. Il faut que tu te libères. Il nous l'a présenté, vous formeriez un couple tout à fait charmant et sa famille est tout à fait respectable !

Laerke reposa brusquement sa cuillère, abandonnant son dessert.

— Je rêve, claqua-t-elle.

— Laerke, tu pourrais essayer, tenta son père.

— J'ai supporté plus d'une soirée de ce genre, il est hors de question que j'y aille. Il me semblait avoir été clair la dernière fois.

— La dernière fois, tu as fait fuir tous les prétendants à plusieurs kilomètres à la ronde, bougonna sa mère.

Elle haussa un sourcil sarcastique. Sans rire ?

— Oui, bon. J'aurai dû mieux me renseigner, admit-elle. Mais là, j'ai bien fait attention !

Laerke émit un ricanement et leva les yeux au ciel.

— Je n'ai aucune envie de me marier. Ni aujourd'hui, ni demain.

— Mais enfin Laerke ! Tu arrives à tes quarante ans, il est temps ! Après ça sera trop tard.

— Raison de plus, j'ai bientôt quarante ans et certainement pas besoin de mes parents pour m'arranger des mauvais coups comme ça.

Elle se leva, agacée.

— Je rentre. Et oubliez cette idée, c'est non et définitif.

Elle ignora sa mère qui tenta vainement de la retenir et fila chez elle. Elle oubliait fréquemment que c'était l'une des raisons principales pour laquelle elle se rendait si rarement chez eux... Elle se retrouvait coincée face à leurs idées.

Qu'est-ce que ça pouvait faire, qu'à trente-huit ans bien entamés, elle soit toujours célibataire ?

Et puis, si elle ne se trompait pas sur le type que ses parents avaient trouvé, il n'était un secret pour personne qu'il soutenait Akainu depuis le début. Elle ne pouvait décemment pas sympathiser avec ce genre d'individu.

Elle claqua la porte de son studio. Quelle année de merde !

 Quelle année de merde !

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