Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Le lendemain, le soleil brillait haut dans le ciel. Le climat n'était pas concerné par la tragédie et ne pleurait pas les morts. Au milieu de la place, l'oiseau veillait sur les corps. Il n'arrivait pas à céder au sommeil. Ses hurlements avaient cessé, le laissant seul face à sa douleur. La partie humaine s'était retirée dans un coin de l'esprit ne parvenant pas à faire face.
Il ne chercha pas à se lever. Ni pour se restaurer, ni pour s'hydrater. La boue maculait son plumage et la fatigue ternissait ce qui avait été épargné. La vie semblait l'avoir quittée.
C'est des heures plus tard qu'enfin l'oiseau rouvrit un œil. Des pas le tirèrent de sa léthargie. Était-ce l'ennemi qui revenait fêter son carnage ? L'oiseau se promit de massacrer le boucher qui avait fait cela. La colère influa dans ses veines réveillant enfin sa partie humaine. Les deux entités se tinrent prêtes au combat. La vengeance aurait lieu quitte à y laisser la vie.
Il ne fallait pas bouger une plume. Elle ne pensa même pas à dissimuler le plumage reconnaissable de son zoan alors qu'elle n'avait jamais failli à le faire pendant plus de vingt ans. Elle savait que si le bourreau de ses hommes se tenait face à elle, alors l'un d'eux ne partirait pas en vie d'ici.
— Laerke, appela une voix hésitante. C'est bien toi ?
L'oiseau redressa lentement la tête. Devant lui se trouvait le phénix. Une nouvelle larme roula sur son plumage. Allait-il mourir lui aussi ?
— Que s'est-il passé ?
Il tendit la main lentement vers sa tête. Il comprenait que perdu dans la douleur, elle ne parvenait pas à reprendre forme humaine. Il avait déjà connu ça. Alors, il s'approcha un pas après l'autre, jusqu'à ce que sa main se perde au milieu des plumes de toutes couleurs.
— Ça va aller, je suis là maintenant, tenta-t-il de la rassurer.
Il invoqua ses flammes sur sa main et parcourut le corps de la marine à la recherche d'une blessure à guérir. Il ne trouva rien. Il était improbable qu'elle n'ait reçu aucune blessure alors que le combat avait dû être particulièrement difficile aux vues des dégâts et des morts.
Il resta longtemps auprès du zoan, lui parlant de tout et de rien, tentant de l'apaiser comme il le pouvait.
Ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'enfin Laerke réapparut sous ses yeux. Le médecin en lui prit aussitôt le dessus et il sortit une gourde de ses affaires pour qu'elle puisse s'hydrater. Il lui donna ensuite un peu de fruits secs pour qu'elle retrouve des forces. Il ne la quitta pas des yeux un seul instant.
— M- Marco...
— Je suis là, Lae. Ça va aller.
— I-ils sont... Morts.
De nouvelles larmes inondèrent ses yeux dorés. Il la serra plus fort contre lui. Il posa son regard sur les cadavres rassemblés à côté d'eux et ceux oubliés un peu plus loin. C'était un carnage. Il reconnut sans peine quelques hommes qui avaient été sur le navire quand la marine avait fait la proposition à Ace d'être corsaire. Une éternité plus tôt.