Chapitre I

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Grèce antique, sur l'île d'Aeaea

- Circé ! Va tu cesser tes enfantillages ! Tu es magicienne avant tout mais tu ne cesse de maudire les hommes qui pénètre sur ton île !
- N'est-ce là pas la tâche que vous m'avez confié il y a de cela 100 ans déjà père ?
- Je ne t'ai pas ordonné de transformer cet endroit en un zoo ma fille. Dois-je te rappeler que je vois tout ? Ton abus de pouvoir créé un déséquilibre sur terre. Il ne reste plus assez d'hommes ! Cesse donc de les attirer à toi et de faire grandir ta basse cour, ou je serais obligé de sévir !
- Très bien! Alors je m'ennuierais pour l'éternité seule sur cette île, je n'y vois aucun inconvénient rabat-joie !

Hélios souffla de colère une vague de lumière qui éblouie sa fille en l'espace d'un instant. Ses yeux brûlèrent et elle hurla de douleur avant de se décomposer en milliers de petites cendres. De ces dernières sortirent un minuscule petit bébé que le gigantesque Hélios prit dans sa main, avec la délicatesse la plus attendue. Il sourit avec douceur avant de cacher son petit trésor dans son dos, en sentant la venue de quelqu'un.

- Et bien Hélios que crois-tu cacher à la reine de l'Olympe ? Même un idiot n'aurait aucun mal à comprendre que tu viens de tuer ta fille et que tu cache sa réincarnation dans ton énorme main. Comment expliquer autrement que son île soit déserte ?
- Oh non Hera, je ne voulais pas, mais cela rétablira l'équilibre dont je te parlais, ces hommes vont un à un revenir à leur état normal, sans pour autant récupérer leur mémoire puisque ce n'est pas Circé qui les a ramené de son plein gré...
- Tu n'as pas tord même si ça n'excuse en rien ton comportement, Dieu du soleil ! Soit, je vais laisser couler votre comportement à tous les deux pour cette fois, mais si j'ai encore à vous reprendre, les foudres de Zeus vous puniront sans attendre !

Héra menaça le dieu et le bébé de ses yeux globuleux et vides désormais, comme une vraie statue, s'étant mis à briller plus que l'or alors que sa colère montait. Mais elle s'en alla bouillonner de rage ailleurs, et laissa la nuit tomber, pour offrir à Hélios le plaisir de retrouver enfin sa fille, bien qu'elle ne fut plus qu'un bébé.

Les années passèrent à nouveau, comme un claquement de doigt pour les dieux, et circé atteint à nouveau l'âge de ses 18 ans. Évidemment, cela faisait déjà une paire d'année qu'elle était seule sur son île à transformer chaque homme qu'elle attirait en un animal de son choix. Hera avait constaté son comportement enfantin et Hélios s'inquiétait du sort de sa fille si elle continuait d'abuser de ses pouvoirs. En revanche cette fois ci, il ne fit rien d'autre qu'observer. Il observa, longtemps, et laissa donc l'embarras du choix à la reine de l'Olympe pour punir sa fille.

Cette dernière ne tarda pas à se manifester sur l'île, déguisée en homme. Elle joua un tour à Circé afin de voir si elle épargnerait la vie d'un homme bon. Mais la jeune fille avait le cœur corrompu et blessé de devoir rester seule sur cette île maudite, alors elle ne chercha même pas à savoir quoi que ce soit à propos de cet homme mettant pieds à terre sur son domaine.
Elle s'apprêtait à le transformer lorsque Hera montra sa vraie forme, poussant la magicienne à arrêter ses gestes.

- C'est comme ça que tu accueilles tes invités ? Malpolie ! Je t'ai pourtant répété que tu devais respecter les invités bons et au cœur pur ! Tu n'as même pas cherché à connaître mes intentions !
- Tous les hommes sont mauvais, c'est dans leur nature Hera, ne te laisse pas berner par les sottises qu'ils prononcent !
- Il suffit ! Jeune fille, je te condamne à être maudite ! Tu vivras, encore et encore, sans oublier tes vies précédentes, et surtout, en étant toujours abandonné, tous ceux que tu aimeras te quitteront, tous ceux qui croiseront un jour ton chemin finiront par te quitter aussi, et tu finiras seule et triste, comme tu l'étais sur cette île. Je te retire le droit de métamorphose sur les autres, désormais, tu ne seras plus qu'une sorcière de bas étage. Mais dans ma grande bonté, je te libère de ce sortilège qui te cloue à ton île, et te laisserai donc errer sur terre, délaissée de tous. Va maintenant ! Et retiens bien ta leçon !

Hélios, spectateur du remue ménage, n'eut d'autre choix que de se retenir de commettre un péché fatal. Il regarda sa fille s'évaporer de l'île et se retrouver chez les mortels, presque sans pouvoirs, sans le sou sans rien au monde qu'elle même. Lui pouvait la voir de la ou elle était, mais elle ne voyait qu'un astre éblouissant qu'elle ne pouvait observer en continu.
Circé récupéra alors le peu d'affaires qu'elle avait, une toge et son chaudron, et commença à vagabonder dans les champs grecs, à la recherche d'un quoi que ce soit qui la sauverait de sa nouvelle malédiction.

Après plusieurs siècles à errer, Circé en avait vu assez. La Grèce antique l'avait détesté et chassée au même titre que les habitants de Troyes en apprenant sa véritable identité, les habitants d'israël non plus n'avaient pas voulu de sa sorcellerie de pacotille comparée à celle d'un soit disant messie de l'époque.
Plus le temps passait, et plus la rancoeur montait en elle. Elle devenait aussi aigrie qu'une vielle femme seule, ce qu'elle était un peu, lorsqu'on y pensait.
Bien que les époques changent, sa malediction restait de marbre. Elle se faisait des amis, voir même des amants, on l'admirait pour sa grâce et sa beauté, mais on trouvait toujours quelque chose à lui reprocher ou simplement qu'il était temps de l'abandonner, comme la malédiction le dictait. Une des périodes les plus rudes de sa vie fut celle du moyen âge, puisqu'elle finissait toujours sa vie de façon atroce, noyée ou brûlée vive pour sorcellerie. Cependant en étant une enfant, elle ne contrôlait pas toujours ses pouvoirs et elle finissait dans ces situations impossibles.
Elle survécu pourtant, seule, triste et amer, sans revoir un seul de ses compères de l'Olympe jusqu'au 21 eme siecle, ou la elle fit une rencontre plus ou moins... révélante.

Étant encore morte de façon idiote, elle se retrouvait à naître en 2002, une année qui lui convenait à niveau de son effet miroir. Elle était née le 2 février 2002, ce qui faisait la fierté de ses parents, qui n'était que deux jetons utiles à l'accomplissement de Circé jusqu'à ce qu'elle puisse s'occuper seule d'elle même. Elle entra donc à l'école primaire, puis au collège et au lycée, à suivre des cours qu'elle avait déjà vécu des milliers de fois avant d'enfin se retrouver à l'université. Circé avait rarement été a l'université. Généralement, elle mourrait avant ou bien elle se voyait mariée a 16 ans et on lui refusait l'accès aux études supérieures. Elle fit donc une première année en croisant les doigts et tout se passa bien. Alors que la deuxième commençait, elle redoubla de vigilance, mais l'élément perturbateur entra en jeu à ce moment...

- Salut, moi c'est Mac. Cette place est libre ?

À Circé, deux millénaires trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant