Amour ou Pitié ?

4.

Il était presque huit heures du soir lorsque le soleil venait à décliner sur le quartier d'Oc'c. Julia avait envie de faire quelque chose de particulier ce soir là. Oui, elle était rentrée chez elle après les strictes recommandations du docteur. Cette grossesse était risquée pour sa santé. Son corps n'était pas parée pour ça même après treize ans. Elle le savait et le comprenait.
Après l'école, Dimitri avait emmené Nathan la voir à l'hôpital et le garçon a souhaité un prompt rétablissement à sa mère. Comment pouvait-elle lui dire qu'elle n'était pas malade mais c'est une grossesse qui a causé tout ça ? Elle n'avait pas la force pour ça. Elle avait besoin de temps.

Julia s'évada devant la fenêtre de leur chambre. Aujourd'hui n'était pas un soir comme tous les autres. L'atmosphère était lourd et suffocant. C'était comme si chaque minute de plus était un véritable calvaire pour elle. Elle s'attarda longuement sur le paysage. On est au début de février et les températures sont basses. Bientôt ce sera le printemps, la belle saison. Julia espérait uniquement que sa grossesse n'allait pas chamboulé tout ce qu'elle avait pris le soin de construire.

Elle était amoureuse des belles choses et de la nature, alors c'était tout naturellement qu'elle restait prostrée devant le spectacle extraordinaire qui s'offrait à ses yeux. C'était comme si la nature voulait lui transmettre un message, comme si elle voulait lui indiquer la bonne direction à prendre au milieu de sa désorientation totale.

Elle ne bougeait plus, ses yeux s'émerveillaient. Elle voulait profiter amplement de cette connexion avec la nature et ne voulait penser à rien car l'instant paraissait se prolonger éternellement. Les fleurs de sa cour créaient une harmonie avec l'horizon.

- Que la nature est généreuse! Elle nous offre tellement de choses.. Les arbres fruitiers, les fleurs, etc...

Cependant dans l'immensité du ciel, il transparaissait la fin de cet incroyable spectacle car le ciel s'illumina d'éclairs et les éclats de la foudre se retentirent. L'instant d'après, il pleuvait.
C'est avec tristesse que Julia fut obligée de fermer la fenêtre. La nuit répandait bientôt son voile et les lumières du quartier au loin s'allumaient.

Julia songea à faire un petit coucou à son fils. Son mari était dans le salon écoutant de la musique. Il ne prit pas la peine de lui parler. Alors elle se contenta de prendre un verre d'eau avant de se glisser dans leur lit.

* *

- Dring.. dring.. dring!

C'était son téléphone. Julia se retourna dans son lit sans pour autant décrocher.

-Dring.. dring.. dring!

Elle qui était calme d'habitude laissa échapper un juron avant de se lever.

- Allô!

- Bonjour, Julia. Tu vas bien ?

- India!? Pas au meilleure de ma forme mais ça va aller. Tu es très matinale.

- Ah oui! J'ai voulu prendre de tes nouvelles et si tu ne pourras pas venir travailler aujourd'hui je m'assurerai de tout gérer au Secrétariat. Je comprends que tu peux te sentir perdue surtout après tout le bazar d'hier.

- Oh oui! Mais je comptais tout de même venir travailler. Merci beaucoup ma chère. Merci pour ton support.

- Tu n'as pas à t'en faire ma grande. Repose-toi! Et reviens-moi avec une bonne mine demain Dieu voulant. Je t'attendrai.