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On est Jeudi. La brise matinale fouettait le visage de Julia. Le soleil ne se levait pas encore. La nuit avait été une éternité pour elle et son fils. Son mari n'avait effectivement pas dormi à la maison. Mais bon ce n'était pas une raison de rester au lit d'ailleurs elle sortit plus tôt ce matin là car elle voulait fuir la maison.

Accompagnée de son fils, elle a pris le transport en commun. Dimitri les emmenait chaque matin mais puisqu'il n'était pas là aujourd'hui il faudrait bien qu'elle se débrouille toute seule.
Julia arriva très tôt à l'hôpital. Trop tôt même. Elle portait un corsage noir et une jupe moulante de la même couleur. Elle avait des cernes sous les yeux puisqu'elle avait à peine dormi de toute la soirée. Cette situation la bouleversait. Sa santé l'inquiétait beaucoup. Allait-elle perdre la vie à cause de ce bébé ? Que deviendrait son fils dans tout ça ?
Une foule de questions avait pris possession de ses pensées l'empêchant toute tranquillité.
Elle avait envie de pleurer, de crier mais ne voulant pas alarmer son fils elle s'était retenue.

À l'arrivée des premiers patients, elle s'occupa de son travail tout en espérant se changer les idées et avoir un peu de calme à l'esprit mais en vain. Comme si son tourment n'était pas suffisant, il y avait deux couples qui étaient venus faire consulter leurs bébés. Ils étaient venus de très tôt.

Julia s'occupa de rédiger leurs dossiers pour ensuite se rafraîchir la gorge. Elle avait l'impression de suffoquer tout à coup. Elle inspira profondément et expira. Il faudrait bien qu'elle garde son calme. Quelle institution voudrait d'une secrétaire qui s'évanouit à tout bout de champ ?

Petit à petit, la salle d'attente était rempli de gens. Et la collègue de Julia était venue. Elle fit son grand monologue. Mais Mme François était bien trop ailleurs pour écouter un mot.

- Allô, tu m'écoutes Julia ?

- Euh.. non. Tu disais ?

- Je te disais qu'une tempête fait la une des journaux. Elle s'annonce cette semaine déjà.

- Qu'est-ce que ça peut bien me faire ? Ma vie elle-même est une véritable tempête en ce moment.

- Alors si tu comprends qu'il s'agit d'une tempête, laisse-la passer. C'est mon conseil pour toi. Les tempêtes ne durent jamais une éternité. Sois forte!

- Merci à toi! Dr Figaro sera présent aujourd'hui ?

- On est Jeudi. Oui, je crois. Consulte l'horaire et tu verras. Il y a des patients pour la gynécologie ?

- Personne d'autre que moi pour l'instant.

- Je vois. Il y a un souci ? Tu n'as jamais songé à consulter un autre gynéco ?

- S'il y a un souci, au docteur de me le confirmer. Non je n'ai pas songé à cela.

- D'accord. Je reviens.

India disparut dans l'allée. Le docteur Figaro fit son entrée.

- Bonjour à tous. Bonjour Mme François. Vous allez bien ?

- Oui, Dr Figaro. Et pour vous ?

- Je vais bien. Je suis en coup de vent ici aujourd'hui car je dois procéder à  deux accouchements à la maternité Ésaie Julmiste. Pas de patients pour la gynécologie ?

- Non, pas pour l'instant.

- D'accord. Faites appel au docteur Gérald s'il y a un cas en mon absence.

- Oui, ce sera fait. Je comprends que vous êtes pressé mais j'ai deux questions pour vous. Cela concerne mon cas.

- J'ai tout de même une patiente, n'est-ce pas ? Je vous attends à l'étage. Dépêchez-vous!

Amour ou Pitié ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant