- Merci bien.
- Je vous en prie madame. Revenez quand vous le voulez.
Julia revenait du studio de beauté où elle s'était faite des tresses. Elle était à ses vingt-huitième semaines de grossesse. Elle était ronde et avait l'impression de s'éclater à tout moment. Son dos et ses jambes lui faisaient très mal. Cette sensation était difficile mais elle devait tenir bon : bébé sera bientôt dans ses bras. Ces derniers jours, elle avait des remontées acides et de vives douleurs entre les côtés.
Suite au respect des recommandations du docteur, son impossibilité de dormir s'était atténuée. Un soulagement ! Elle se tenait le bas ventre. Pour la sixième fois de la journée, son bébé venait de bouger dans son ventre.
- Tu vas te calmer enfin ! Maman a besoin d'un peu de calme ma belle, s'adressait-elle à son bébé en caressant son ventre.
Son bébé lui prenait toute son énergie. Elle ne pouvait nier cela. Décidément, il va falloir qu'elle signe son congé maternité. Elle ne voulait pas perdre son bébé à cause de son obstination à travailler.
- India ? Qu'est-ce tu fais là ?
- Je viens tout juste d'arriver ma chère. J'ai dû passer chez toi puisque tu ne répondais ni aux messages, ni aux appels et Sanie m'a confié que tu étais ici.
- Oui, j'étais venue me faire des tresses.
- Tu es ravissante.
- Merci. Et qu'est-ce qui presse ? Si c'est pour aller faire les boutiques pour le bébé, j'en suis vraiment navrée très chère car je suis exténuée. J'ai eu ma dose de fatigue.
- Non, je t'emmène autre part.
- Il semblerait que tu ne me comprends pas. Mon dos et mes jambes me font affreusement mal. Je vais rentrer me reposer un peu.
- Je comprends ce que tu endures mais il va falloir que tu tiennes bon encore un peu ma grande. Tu ne rentreras pas chez toi pour l'instant.
- J'ai mal, India. Est-ce si difficile à comprendre ?
- Je te comprends. On y va. J'ai un oreiller dans la voiture, ça va te soulager de t'allonger un peu.
Un oreiller ? Ça lui faisait penser à Anthony toutes les fois où il lui gardait un oreiller dans sa voiture. Elle voulait s'en débarrasser de tout souvenir avec cet homme. Qu'est-ce que son amie mijotait donc ? Se demanda Julia intérieurement. Elle vérifia entretemps son téléphone. Elle l'avait mis en mode silencieux. Cinq appels manqués d'India. Ce n'était pas tout. Treize de la part d'Anthony.
- Bon sang ! Il ne va vraiment pas me lâcher celui-là.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien India. On y va ?
- On y va.
Son amie se plaça sur le siège conducteur. Et Julia s'était allongée sur la banquette arrière.
- Ça va très chère ?
- J'encaisse. Mon lit est plus moelleux que ton oreiller. Je serais beaucoup plus confortable.
- Arrête de pleurnicher. On n'en a pas pour longtemps.
- Si tu le dis. Et où est-ce qu'on va déjà ?
- Tu le sauras une fois sur place. Tu n'as rien à craindre, lança India.
Elles ont roulé quelques kilomètres et India s'arrêta plus tard devant une maison architecturalement imposante. Julia ne cessait de poser continuellement des questions mais son amie resta muette comme une carpe.
Elles y entrèrent et se rendirent directement au jardin. Il y avait des pétales de roses rouges parsemées le long du chemin. Une table était dressée pour deux au milieu du jardin en question avec une nappe blanche, un beau chandelier, un bouquet de fleurs et de la vaisselle blanche unie.
De la bonne musique se faisait entendre. Une ambiance sensuelle. Un environnement romantique. Un lieu paradisiaque. Julia resta bouche bée un instant devant ce décor incroyable.
- C'est magnifique India. Pourquoi tout ça ? On célèbre quoi ?
- Je n'ai pas la réponse à tes questions ma chérie mais quelqu'un d'autre va s'en charger à ma place.
Son amie prit congé d'elle, lui laissant perplexe devant ce magnifique décor qui s'offrait à elle.
- Julia !
Elle se tourna. C'était Anthony. Il était toujours aussi bien vêtu comme d'habitude. Une chemise blanche comme la neige et un pantalon de couleur bleu marine.
- Tu es de retour.
- Oui je le suis.
Elle remarqua tout de suite les traits tirés de l'homme qui se tenait en face d'elle. Il avait maigri. Ça se voyait sans difficulté.
- C'est ce que je vois. Dis donc, pourquoi tout ça ?
- J'ai voulu te parler dans une ambiance qui saurait t'apaiser. Je ne suis pas venu me disputer avec toi. J'ai bien compris que tu ne voulais pas me parler au téléphone alors j'ai cru bon de me déplacer.
- Trois semaines ! J'espère que tu as bien répété ton discours avant de débarquer ici.
- Je ne suis pas venu te forcer la main Julia mais si tu ne me veux plus dans ta vie, je veux que tu me le dises en face. J'ai passé ces trois dernières semaines au chevet de ma fille. Ça a été très douloureux. Je ne devais pas m'en aller de la manière dont je l'ai fait mais je reste à croire que j'avais bien agi.
- Ça a été douloureux pour toi, et moi alors ? Tu y as pensé ? Hein, Anthony ? Dis-moi. J'ai pensé des nuits blanches avec des souvenirs de nous deux qui me tournaient en boucle dans la tête, je m'efforçais à croire que c'était fini mais mon cerveau ne semblait pas être de cet avis. Ajouté à tout ça, je devais répondre aux questions pertinentes de Nathan.
- Je comprends.
- Non, tu ne comprends pas. Tu ne comprendras jamais. Tu ne comprends rien de toute façon. J'ai été seule comme auparavant ; comme au départ de mon ex mari. Et moi qui croyais que je pouvais compter sur toi, tu m'as bien fait comprendre que tu ne pouvais pas être à la hauteur de mes attentes en défilant comme tu l'as fait.
- Si, je le peux. Tu ne peux pas m'exiger de rompre avec mon passé, Julia. J'ai une fille de dix-huit ans qui vit à des kilomètres de moi et je t'en avais bien informé de ça. Elle souffre aujourd'hui d'un traumatisme crânien et d'une fracture à la clavicule gauche suite à l'accident. Tu me connais vraiment mal si tu pensais que j'aurais pu rester indifférent face à ça.
- Tu es revenu faire quoi alors ?
- Je suis revenu pour toi. Je te veux. Je te prie de me pardonner. Tu penses que c'est possible ?
- Tu m'as causé du tort Anthony. À moi et à mon fils.
- Je le sais ma chérie. Je te présente toutes mes excuses.
Il s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras. Julia s'opposa un instant pour ensuite laisser faire tandis qu'elle donna libre cours à ses larmes retenues trop longtemps.
- Je t'en veux tellement.
- Je comprends. Tu me pardonnes ?
- Comment pourrais-je résister à ton charme ? Petit coquin. Tu m'as tellement manqué.
Elle lui embrassa les lèvres.
- Je suis désolée pour ta fille. J'espère qu'elle sen va remettre très rapidement.
- Je l'espère, moi également.
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Amour ou Pitié ?
AdventureL'arrivée d'un bébé dans une famille est toujours sujet de bonheur et de réjouissance. Mais ce ne fut pas le cas pour Amélie. Au contraire, elle est un véritable "baby clash". Sa mère Julia et son grand frère Nathan l'ont toujours comblés de tout. E...