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L'odeur du café chaud inondait le bureau de M. Richardson, le PDG de l'hôpital. De si bon matin, il avait un journal en main et lisait les événements qui font la une quand Julia frappa à son porte.

- Entrez!

- Bonjour M. Richardson. Votre secrétaire m'a dit que vous avez besoin de me parler.

- Oui, Mme François. Veuillez prendre siège.

Julia a eu une décharge à l'écoute de cette appellation.

- Merci.

- Comment vous allez ?

- Je vais bien et pour vous ?

- À merveille. J'ai votre chèque. Normalement, le comptable aurait dû s'en charger mais j'ai demandé à le faire. Tenez !

- Merci M.

Cette situation la mettait mal à l'aise. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait.

- Vous pouvez jeter un œil. Il y a quelqu'un qui a payé toutes vos consultations pour le reste de votre période de grossesse donc votre salaire restera intact.

- Vraiment ? Et je peux savoir qui c'est ?

- Je ne me rappelle pas du nom, veuillez vous renseigner à la comptabilité plus tard. La direction de l'hôpital songe à organiser à votre intention une fête prénatale communément appelé "baby shower". Si vous n'y voyez aucune objection, nous prendrons tout en charge. Après tout, vous êtes l'une de nos meilleurs employés.

- Je ne m'y attendais pas à tout ça M. Cela m'enthousiasme beaucoup.

- C'est normal Mme François. Cette fête est célébrée entre les septième et huitième mois de grossesse alors pour votre part ce sera quel mois ?

- Septembre ou Octobre M.

- C'est très bien. On retiendra le mois d'Octobre. À vous de nous faire part d'une date car après tout ce sera votre enfant.

- Oui, je vous communiquerai la date retenue.

- Bien. Tout a donc été dit. Vous pouvez à présent disposer Mme François.

- Merci M. Richardson.

Julia avait l'impression de suffoquer dans ce bureau. Elle partit renverser tout le contenu de son estomac. Elle ne supportait pas l'odeur du café.
Elle se rendit immédiatement à la comptabilité pour dénicher le nom de la personne qui lui avait payé toutes ses consultations gynécologiques.

Était-ce Anthony ? Non, elle n'en était pas certaine car il ne lui avait rien dit.
Dimitri n'aurait pas le culot de lui faire une scène pareille, un homme aussi cupide qui a abandonné son enfant parce-que cela n'avait pas été prévu dans son budget, disait-il.
Elle ignorait donc qui ça pourrait être.

- Anthony Lorens Guillaume, annonça le comptable quand Julia lui demanda le nom de celui qui a fait cela.

- Merci beaucoup.

Décidément cet homme se contentait de tout financer quand il s'agissait d'elle. C'était de l'amour ou de la pitié ?
Optons pour le premier cas. Après tout, il veut faire de cet enfant le sien et comment pouvait-il rester indifférent à toutes les dépenses de sa mère ?

L'amour est donc un délice. Il ne s'agit pas de dire "Je t'aime". Il faut le manifester toute la journée, tous les jours, par ses actions sinon les mots sont inutiles car les paroles s'en vont mais les actes restent.

Julia a eu un terrible mal de dos qui l'obligea à rentrer tôt de son travail. Elle essaya d'appeler Anthony afin de l'en informer mais c'était peine perdue. Il était injoignable.
India a voulu la raccompagner chez elle mais Julia lui rassura qu'elle pouvait rentrer seule. Elle rentra afin de se reposer un peu.

Amour ou Pitié ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant