𝟙𝟚

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Chifuyu m'a presque mis à la porte, je me demande ce qu'il mijote, mais je me laisse faire

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Chifuyu m'a presque mis à la porte, je me demande ce qu'il mijote, mais je me laisse faire. Me trouvant plutôt en forme, il s'est dit que je pouvais passer l'après-midi avec Draken dans son garage, voir si je pouvais être utile ou si le métier me plaisait. Au début, l'idée me plaisait bien, mais maintenant, j'en ai une autre derrière la tête que je me suis bien gardé d'expliquer à Chifuyu. J'aurais peut-être dû.

Je m'habitue aux rues, je connais l'adresse. Je profite d'un court moment de solitude, les gens sont là, marchent et discutent, mais je ne les entends pas. Je suis plongé dans mes pensées sans que la présence surprotectrice de Chifuyu ne me perturbe. Je ne la déteste pas. Je ne le déteste pas non plus. Au contraire. C'est juste que j'ai la sensation d'étouffer.

Arrivé devant la vitrine, je reconnais des anciens modèles de motos et des plus récents dont je n'avais aucune idée des caractéristiques ou de leur existence même. C'est ça qu'on appelle prendre un coup de vieux ? Je reconnais Draken derrière le comptoir en train de discuter avec un client. J'attends qu'il sorte pour entrer afin de ne pas déranger la conversation.

Mon ami m'accueille avec un grand sourire, je ne lui ai pas envoyé de message, j'imagine que Chifuyu l'a fait. C'est vraiment ma mère et ma secrétaire, mon infirmière aussi. Il est beaucoup de choses.

— Ça va, pas trop fatigué ?

Je lui lance un regard noir et il rit. Je sais qu'il se moque de moi. Au moins ça me prouve que le côté surprotecteur de Chifuyu ne choque pas que moi. Je me tourne en direction des nouveaux modèles, il me suffirait d'un mot de la part de Draken pour que je démonte et décortique en détail ces petits bijoux.

— Tu as l'air curieux, tu ne les connais pas ?

Trop absorbé par mon analyse détaillée, je me contente de lui faire non de la tête. Il s'approche alors pour me présenter chacun des modèles sans me poser la moindre question ou juger ce manque de connaissances. Je l'en remercie. Le temps s'écoule si rapidement que je n'ai pas l'impression d'avoir passé une bonne heure à parler de ces véhicules. Au moins je suis à jour.

Il est interrompu au milieu de sa phrase par un client, j'ai alors à nouveau le temps de réfléchir. D'assimiler les informations. De me poser des questions. J'attends sagement qu'il en finisse pour pouvoir lui en faire part.

— Chifuyu m'a envoyé ici, je me demandais si tu savais pourquoi.

Il sourit, évidemment qu'il sait.

— Ça, je ne peux pas te le dire.

— Rahhh, vous êtes des gosses, ça me saoule ! Quoique, au moins, je n'ai pas perdu mes repères, même si la dissolution du Toman m'a un peu déboussolée.

Je crois que j'en ai trop dit. Il va comprendre qu'il y a quelque chose de louche, enfin, il ne va pas non plus arriver à la conclusion que je peux voyager dans le temps, mais il va se poser des questions.

𝐔𝐍𝐃𝐄𝐀𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant