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J'observe Chifuyu tant que j'en ai l'occasion

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J'observe Chifuyu tant que j'en ai l'occasion. Il est toujours en mouvement, il s'endort toujours après moi, se réveille avant moi, m'aide à tout faire. Je me sens un peu mal à l'aise d'être alité comme un vieux, mais je ne peux pas le lui reprocher. Il couvrait mes arrières et me soutenait quand on était dans le Toman. Il a trouvé une nouvelle façon de me protéger.

De l'extérieur, on pourrait croire que c'est l'inverse. On pourrait croire que j'ai pris le petit délinquant sous mon aile, et qu'en échange de son assistance, je le protège. Finalement, c'est lui le plus taré de nous deux. Il me vouait une confiance sans limites, cherchant toujours un moyen d'arriver à mes fins avant les siennes. C'est lui qui m'avait choisi et pas l'inverse.

En rentrant de l'animalerie, il s'est laissé tomber sur le canapé après m'être assis sur celui-ci. Il avait dû trouver mes cuisses suffisamment confortables pour s'endormir en une fraction de seconde. Et maintenant, il a l'air apaisé. Il avait toujours cette étincelle folie à l'époque, il n'avait peur de rien. Mais aujourd'hui, c'est différent.

Il est plus posé, mais j'imagine que c'est avec l'âge. Mais il y a autre chose, il donnait l'impression d'être sans attache, comme s'il ne risquait jamais rien. Désormais, je le sens parfois inquiet. J'imagine que c'est à cause de moi.

Je passe ma main dans ses cheveux par curiosité, ils ont l'air abîmés. Ils sont cassés et comme de la paille, ils étaient plus doux au collège alors qu'ils étaient bien plus clairs. Il avait dû faire ça avec soin, c'était classe.

Cette fois, il a fait ça à la va-vite uniquement pour que j'accepte de mettre ma perruque. Quand je l'enlève, ça me déprime un peu. La doucereuse illusion disparaît et je me retrouve face à la réalité.

Je crois que je l'ai réveillé. Il plisse les paupières puis papillonne des yeux avant de s'habituer à la lumière ambiante. Son regard croise le mien et il sourit doucement. Je n'ai même pas pensé à détourner les yeux pour faire comme si je ne l'observais pas. Après tout, c'est lui qui est allongé sur moi.

J'avais oublié ce regard, celui qui dure à l'infini en quelques secondes à peine. Vous savez, ceux qui parlent pour vous. La sonnette le fait sursauter et il se relève soudainement.

— Merde, j'avais oublié.

Une fois ses cheveux remis en ordre, il se retourne dans ma direction avec un air malicieux.

— C'est ta surprise Baji-san.

Je peux voir la porte d'entrée de là où je suis. Je regarde curieux, si c'est juste Takemichi qui vient manger avec nous, j'avoue que je serais plutôt déçu.

Deux silhouettes familières apparaissent alors dans l'encadrement de la porte. Sur le coup, je suis figé, j'ai du mal à m'habituer au fait que l'on a tous grandit et vieillit, j'ai l'impression qu'hier, on avait encore quinze ans.

Draken est plus grand et ses cheveux sont noirs, sa natte lui tombe bien plus bas qu'avant. Mistsuya le dépasserait presque, ses cheveux sont un peu plus foncés, mais ils ont la même teinte. Je remarque dans leurs traits et leurs mouvements que ce ne sont plus des enfants, j'ai du mal à m'y faire.

𝐔𝐍𝐃𝐄𝐀𝐃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant