Fly High // Haikyuu

✭ 𝕆𝕊 #𝟡 : « ℂ𝕙𝕠𝕚𝕩 » ✭

Hello ! 

Cet OS est un UA vampire. Il est très court (un peu plus de 900 mots) et la fin est... incompréhensible ? Enfin, je sais à peu près ce que je voulais dire, mais c'est pas ultra clair pour les lecteurs je crois... En tout cas c'est ce que mes bêta lectrices m'ont dit :')

Bref, bonne lecture tout de même !

𝘚𝘩𝘪𝘱 : 𝘔𝘪𝘺𝘢 𝘖𝘴𝘢𝘮𝘶 𝘹 𝘚𝘶𝘯𝘢 𝘙𝘪𝘯𝘵𝘢𝘳𝘰 (𝘖𝘴𝘢𝘴𝘶𝘯𝘢)

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La nuit était tombée depuis longtemps et seul un mince filet de Lune transperçait la noirceur qui les enveloppait. Un silence presque parfait - seulement troublé par le hululement d'une chouette ou le glapissement d'un renard - régnait en maître. Le vent sifflait entre les sapins, les brindilles craquaient sous ses pieds, les arbres avaient tous des formes plus étrange les uns que les autres. Tout dans cette forêt avait de quoi apeurer le plus courageux des hommes, mais Suna n'avait pas peur. Cela faisait bien longtemps que plus rien ne lui faisait peur. En fait, c'était depuis qu'il n'avait plus rien à perdre qu'il ne craignait plus rien. Que valait sa vie dans ce monde ?

Légèrement essoufflé, Suna commença à gravir la colline qui montait jusqu'au plateau. Ses pieds glissaient sur la mousse trempée par la rosée et de nombreuses branche lui fouettaient le visage, mais Suna s'en fichait. Tout son être était concentré sur un seul objectif : Osamu.

Gravir cette colline escarpée lui prit une heure et lorsqu'il arriva enfin sur le plateau, il était méconnaissable. Son visage était égratigné de partout, il avait transpiré durant la montée, malgré la fraîcheur ambiante, sa chemise lui collait donc à la peau, son souffle était court et ses yeux fatigués peinaient à voir devant lui. Il se passa une main sur le visage, se secoua comme un chien trempé puis fit quelques pas quand il le vit.

Osamu se tenait dos à lui, les mains croisés derrière son dos, les pans de sa chemise ouverte claquant dans le vent.

Suna sentit son ventre se réchauffer lorsqu'il posa les yeux sur Samu et s'approcha à petits pas de lui. Ce ne fut que lorsqu'il se trouva à un mètre que le gris se retourna. Son visage ne reflétait qu'une peine immense et Suna crut un instant qu'il n'allait pas respecter leur marché.

« Pourquoi, Suna, murmura-t-il tristement. Tu as le choix, alors pourquoi faut-il que tu fasses le mauvais ? »

Suna plissa ses yeux verts et fit un pas en avant jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres d'Osamu.

« Je n'ai rien qui me retient ici, répondit-il en tentant de maîtriser les tremblements de sa voix. Je n'ai pas d'avenir, personne qui ne compte pour moi. Rien du tout. »

Osamu ne dit rien et contempla quelques instants le visage du brun en face de lui. Il était si jeune, si innocent, pouvait-il vraiment lui faire subir une chose pareille ? Un léger soupir s'échappa de ses lèvres et vint caresser celles de Suna qui sentit son ventre se retourner.

« Samu ? appela-t-il doucement.

- Je ne veux pas te faire subir ça, répondit Osamu calmement. Mais c'est ton choix, tu connais les risques. »

Suna hocha la tête et prit doucement sa main dans la sienne. Il connaissait les tourments que traversait Osamu, et il aurait bien aimé l'aider, mais c'était impossible. Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, il était dans l'incapacité de lui donner ce qu'il voulait.

« Rintaro, murmura Osamu. Il n'y aura pas de retour en arrière possible. Une fois que la transformation est enclenchée, c'est pour de bon, on ne peut pas l'arrêter.

- Je sais, Samu, je sais tout ça. »

Une soudaine urgence prit le brun qui glissa ses mains dans le cou du gris pour l'embrasser du bout des lèvres.

« Je t'aime, chuchota-t-il. Je t'aime et je ne supporterais pas que l'on soit séparé.

- Je t'aime aussi, et c'est bien pour ça que je ne veux pas te faire subir ça, lui répondit Osamu en posant son front contre le sien.

- Je sais... »

Ils restèrent comme ça pendant longtemps, oubliant tout ce qui se trouvait autour d'eux, se préoccupant seulement de l'autre. Puis Osamu embrassa une dernière fois Suna. Ce baiser sonnait comme un au revoir, pas un adieu, mais comme s'ils n'allaient pas pouvoir se voir pendant longtemps, très longtemps. Il était rempli d'émotion, de chaleur, d'amour mais surtout, Suna ressentait à une puissance inouïe toute la tristesse d'Osamu qui se pressait contre lui.

Lorsque leur baiser prit fin, Osamu contempla une dernière fois le visage de Suna, puis se pencha vers son cou. Le brun bascula sa tête sur le côté tandis qu'Osamu passait sa langue sur sa peau si chaude. Il sentait bon. Il sentait la forêt, la rosée. Il sentait bon, comme un humain.

La Lune éclaira les canines blanches qui pointaient hors de la bouche de Samu, Suna se tendit imperceptiblement, mais le temps n'était plus aux regrets et le vampire planta ses crocs dans la chair tendre du brun qui s'affaissa dans ses bras en poussant un cri de douleur. Le goût métallique du sang se mêlait au sel de ses larmes et Osamu se mit à prier. Il ne l'avait pas fait depuis plus de trois siècles, choisissant de croire en lui-même plutôt qu'en Dieu, mais aujourd'hui il n'arrivait pas à croire en lui. Aujourd'hui, il avait dépassé le point de non-retour, il avait franchi la limite qu'il s'était promis de ne jamais franchir.

Il se laissa tomber à genoux sur l'herbe mouillée, Suna dans ses bras qui se tordait de douleur.

« Je suis tellement, tellement désolé. Rintaro, tu méritais tellement plus que cela. Tu méritais le soleil, et moi, je ne peux t'offrir que l'obscurité. »

La Lune disparut alors derrière un nuage et pendant quelques instants ils furent plongés dans un noir complet.

« Sa- Samu, articula Suna difficilement. Ne... Ne me laisse pas.

- Jamais, murmura Osamu en l'embrassant sur le front. »

Un hibou passa alors à côté d'eux et se posa sur un arbre. Ses yeux dorés fixant la scène avec attention. Devant lui, les deux silhouettes n'en formaient plus qu'une, mêlant leurs âmes pour la première, mais certainement pas la dernière fois.