Chapitre 15

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Benoit...

3 décembre

Petit merdeux. Je retire un à un les morceaux de verre qui se sont enfoncé dans la main de cet idiot de soumis. Comment n'ai-je pas pu m'en rendre compte ? Et quand est-ce qu'il comptait me le dire ?
Il grimace quand j'extrais les derniers morceaux. Je lui bande soigneusement la main pour éviter toute infection et il me regarde avec ses yeux de chien battu. Ses lèvres commence à se mouver pour formuler une demande, que je sais d'avance, que je vais refuser :

« Est-ce...

- Non ! On ne reprendra rien du tout. Est-ce que tu as lu ce contrat ou bien tu t'es torché avec ? Merde Florian, tu aurais pu te choper une infection ou pire.

- Mais je »

La main de Benoît le stoppa net avant qu'il continue une quelconque argumentation. Il était en colère et ne prenait même pas la peine de lui dire de la fermer. Ne voulant pas aggraver son cas, Flo se tut rapidement et baissa la tête très peu fière de lui.

J'en avais envie aussi, depuis plusieurs heures, je ne sais pas si il le fait exprès mais quand il est assis avec ses jambes écartées et que sa main glisse lentement comme si de rien n'était. Merde ! Je suis sûr qu'il le fait exprès ! Ça ne me déplaît pas, mais je ne le pensais pas capable de le faire. Je pars prendre un verre d'eau et regarde l'heure, je suis encore dans les temps. J'aurais sûrement été en retard si on avait couché ensemble. Et ça aurait été un très bon motif de retard !  Camille se charge d'ouvrir aujourd'hui donc rien ne presse.
Je m'assois sur le canapé et ouvre mon ordinateur pour me changer les idées je vais faire un peu de comptabilité. Faire de la compta au lieu de le...! Il faut vraiment que j'arrête ! Je me lève d'un bond et me prépare un café. Je vais sur le petit balcon et m'allume une cigarette. Et dire que j'avais presque arrêté. Il vaut mieux que je parte maintenant car je n'arriverais à rien ici.

« Met ton ordinateur, un carnet, ainsi que papier d'identité et un rechange dans un sac. Et rhabille toi normalement.

- On ne vas plus au Queen's ?

- Je ne t'ai pas demandé de me poser des questions.

- Oui monsieur, pardon monsieur.

- Gaucher ou droitier ?

- Gaucher. »

Je le vois s'activer à faire son sac. Je ne sais pas ce qu'il s'imagine mais en tout cas je suis sûr qu'il va se plaindre. Je soupire et finis mon café ainsi que ma cigarette. N'étant pas d'humeur pour faire de la comptabilité je range mon pc portable à sa place et regarde Florian. Je remarque qu'il porte une chemise et un jean.

Ils étaient de nouveau dans la voiture. Florian était anxieux et excité d'où ils allaient. Et Benoît commençait à en avoir marre de voir l'autre gigoter comme si il avait le feu. Mais peu à peu il arrêtait de bouger, il connaissait le quartier. Que venait-il faire là ? C'était plutôt simple à vrai dire. Mais l'oméga ne se doutait de rien. Il se demandait seulement ce qu'il venait faire ici. Benoît devait avoir quelque chose à récupérer.

Je descends le premier et Florian à ma suite, pleins de questions. Quand je lui demande de prendre son sac je crois qu'il comprend. Dans l'ascenseur il tente de me soutirer plus d'information :

« Benoît ?

- Je ne t'ai pas demandé de parler. »

Il est vrai que je le laisse parler librement depuis l'incident. Nous devrions refaire un point dessus, ce garçon parle beaucoup trop. Ça me change du silence quotidien de chez moi ou du bruit de fond du Queen's. Mais la règle et la règle alors il faut la respecter. Je lui trouverai une punition plus tard. En sortant de l'ascenseur, il avait la tête baissée. Je vois bien qu'il n'a aucune envie d'être ici mais tant pis. Si il m'avait simplement dit qu'il c'était fait mal !

One night to Play - BenoîtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant