Chapitre 24

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Florian...

14 février

Nous sommes assis à une table de restaurant. Benoît nous a réservé une table dans un beau restaurant un peu plus loin de chez nous. La particularité de ce restaurant est qu'il y avait une piste de danse, j'ai vraiment hâte de pouvoir aller danser avec lui. Mais pour le moment,on vient juste de recevoir nos plats. Je le regarde avec un grand sourire. Il me semble un peu fatigué mais heureux d'être ici. Sa main vient prendre la mienne et il la porte à ses lèvres, il embrasse délicatement le bout de mes doigts. J'en profite pour venir caresser sa mâchoire.

Le décor est magnifique mais avant que l'on puisse trinquer avec nos coupes de champagne fraîchement servies, le téléphone de Benoît se met à sonner. Je soupire en le regardant répondre, il s'excuse rapidement et part de table. Je suis son regard et attend calmement en tournant mon champagne. Plusieurs couples dansent ou mangent en s'échangeant des cadeaux. J'en ai un à offrir à mon maître mais pour ça il faut qu'il revienne. Depuis qu'il a pris le contrôle de la meute de mon père, c'est compliqué pour lui. Il a beaucoup de choses à gérer en plus de son bar. De mon côté, j'ai refusé de reprendre l'entreprise et ma décision de le poursuivre en justice était pour le moment maintenue.
Je ne peux pas le blâmer d'être occupé, c'est à cause de moi si il doit gérer tout ça. C'est la première fois que l'on me respecte dans cette meute. Enfin pour ceux qui sont restés. Les omégas ont très souvent été mis de côté dans les meutes à cause de notre faible force de loup. Nous ne sommes pas des combattants aguerris pour la plupart et ne nous imposons pas beaucoup. Enfin moi je pense m'imposer comme il se doit. Je ressens les tensions que les autres ne voient pas ou ignore. Et en cas de disputes ou désaccord j'arrive à calmer les tensions, je suis devenu une sorte de médiateur, en plus de la lupa de la meute. Certains sont ravis que j'occupe cette place, d'autres ont encore beaucoup de mépris à mon égard. Même si la plupart sont partis en même temps que mon père.

Au moins l'appartement avait été remis en état, il faisait neuf avec tous ces meubles suédois, le parquet refait. Il n'y avait plus cette intimité du moment où j'avais emménagé. Cela ressemblait plutôt à un appartement de location. Le plus gros des travaux avait été refait en moins d'une semaine. Mais rien n'est comme avant. Je n'ai pas l'envie de décorer, ni moi, ni Benoît. On ne se sent plus chez nous après ce qui c'est passé.

Florian regardait son amant fumer dehors, et dire qu'il avait presque arrêté. Benoît écrasa sa cigarette et revient à table en rangeant son téléphone plus violemment qu'il ne l'aurait voulu. Il s'assit en s'excusant une nouvelle fois. Après avoir rassuré Florian sur le fait que tout allait bien ils reprirent leur dîner là où ils l'avaient laissé. Après avoir commandé leurs desserts, ils mirent leurs cadeaux au même moment sur la table. Ce geste les fit rire et la petite pression qui s'était installée fut vite dissipée. Benoît tendit son paquet à Florian et il observa sa réaction. À peine le paquet ouvert il se justifia :

«  Ce n'est pas j'en demande en mariage. Mais je trouvais qu'une bague tirait très bien, tu as de belles mains. Et puis à l'intérieur est gravé une petite phrase. » Florian fut rassuré que ça ne soit pas une demande en mariage. Non pas qu'il n'aimerait pas se marier avec son alpha, mais pas pour le moment. Ils avaient beaucoup trop de problèmes à gérer avant.  À l'intérieur était gravé  "Amor ch'a null'amato amor perdona." La gravure était très petite et devait relever d'un savoir-faire unique au vu de la longue phrase. Ben lui expliqua que c'était tiré de La Divine Comédie de  Dante et que l'on pouvait le traduire par l'amour qui ne dispense nul être aimé d'aimer. Un rire s'échappa des lèvres du plus vieux qui tendit sa main droite pour que Benoît lui passe la bague au doigt.
C'était maintenant au tour du gérant d'ouvrir son cadeau et que ne fut pas sa surprise en y voyant une gourmette en argent. En la retournant il y avait inscrit le prénom du brun.

One night to Play - BenoîtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant