Chapitre 5

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Benoit...

Mardi 12 octobre

La journée s'est déroulée avec une lenteur sans nom. Je suis arrivé au bureau à dix heure et j'ai passé ma journée à faire de la comptabilité. Le chiffre d'affaires du Queen's à légèrement baissé mais rien d'inhabituel. Je me suis également occupé de rédiger les fiches de salaires de mes employés. Ils touchent tous le salaire minimum pour le travail de serveur qu'ils exécutent. Puis pour ce qui est de ce qui se passe derrière le rideau c'est un petit bonus. D'ailleurs certains ne viennent que pour le travail légal. Pour les autres ça leur permet d'avoir de petits cadeaux et de l'argent de poche. S' ils veulent voir les clients en dehors de lieux de travail je n'y suis pas, du tout, favorable. Et si je l'apprend, ils savent très bien qu'ils vont avoir de sérieux problèmes. J'ai des garçons qui ont la gentillesse de faire plaisir aux hommes, une nuit dans mon immeuble. Je ne fais pas d'escortes. Il est moins facile de surveiller leurs faits et gestes. J'aime pouvoir garder un œil et la main sur mes garçons.

Ils sont bien traités, ils ont cinq semaines de congés payés et 40h de travail maximum par semaine. Après ils s'organisent entre eux pour savoir qui vient travailler tel jour et à quelle heure. Ils marquent obligatoirement leurs heures d'arrivée, de départ, le nombre de clients qu'ils ont aidé et le montant pour chacun d'entre eux. Cette année , depuis le départ de Tristan j'ai décidé de me prendre des jours de congés, il m'arrive ne pas travailler en tant que barman ou de venir un peu plus tard que l'ouverture. Aujourd'hui, comme c'est calme, j'ai passé mon jour de repos à faire de la paperasse enfermée dans mon bureau. Il est vingt heures bien passé quand j'entends Florian monter les marches de l'immeuble. Il finissait à dix-neuf heure trente, il y allait en métro, il aurait donc dû être là il y a déjà vingt minutes. De plus, hier il était sorti sans mon autorisation. Cet idiot a oublié de refermer la porte à clé après sa petite balade.

Le corps du loup se releva de sa chaise après avoir rangé les dossiers dans leurs petites boîtes fermées à clés. Un soupir franchit ses lèvres lorsqu'il tourna la poignée de l'appartement . Soupire très vite remplacé par la surprise de la scène qui se tenait devant lui. Voilà le grand dominant déconcerté. Florian nu l'attendait sagement dans une bonne posture, les jambes légèrement écartées, les mains derrière le dos faisant cambrer son corps. Une position d'attente que Benoît appréciait fortement. Il avait également mis son collier et son bracelet. Il lui dit enjoué :

« Bon retour à la maison Monsieur !

- Habille toi. » Un hoquet de surprise parcourt le corps de l'apprenti soumis qui s'approcha à quatre pattes de son maître. Il gardait la tête basse mais était à présent juste à côté de son dominant espérant savoir la raison de ce ton si sec :

« J'ai fais quelque chose qui vous à déplu ?

- Je t'ai dit de te rhabiller. Immédiatement. » Leurs regards se croisèrent. Florian qui s'attendait à y voir un minimum de fierté ni trouva rien, peut-être de la colère. Il avait mal fait, alors sans attendre une seconde de plus il partit précipitamment se rhabiller. Benoît s'assit sur une chaise et attendit tranquillement en pianotant sur son téléphone. Il relèva légèrement la tête de son écran en voyant Florian venir se placer à ses pieds

« Vas me faire à manger.

- Oui Monsieur. » Je le regarde se relever rapidement et se diriger vers la cuisine pour commencer à préparer de quoi me nourrir. Je ne lui ai donné aucune indication pour voir comment il allait se débrouiller. Alors qu'il met à cuire des légumes, il vient m'apporter un verre de Porto.

« Ce sera prêt dans une dizaine de minutes Monsieur. » Je bois mon verre en le laissant vaquer à son occupation. Le journal télévisé n'annonce, comme à l'habitué, que des mauvaises nouvelles. Je préfère donc regarder un documentaire sur l'Égypte antique. C'est alors que le fils de papa vient me déposer mon plat, des légumes sautés avec des morceaux de poulet.
« Bon appétit Monsieur. » Mon regard se pose sur son corps qui est gentiment posé à mes pieds. Il n'a pas d'assiette et attend sans rien dire. Je mange sans rien dire continuant à regarder mon documentaire, durant trente minutes il a été capable de fermer sa bouche. Ce qui est, je crois, un record depuis que j'ai fait sa rencontre.

One night to Play - BenoîtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant