Chapitre 17

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Benoît...

6 décembre

Je viens à peine de finir mon café et Florian crie dès le matin. Je ne pouvais pas ne pas lui dire mais j'aurais peut-être dû attendre en voyant sa réaction. Mais je ne pouvais pas lui cacher indéfiniment non plus que l'on allait passer la semaine chez mes parents.

«  Attends quoi ?! Donc ça veut dire que je vais venir chez tes parents pour les fêtes ?  Je ne peux pas !

- Et pourquoi ?

- Parce que ce serait mal convenu de venir. Je ne suis pas ton copain, n'est-ce pas ?

- Non en effet » Il paraît déçu. Comment pouvait-il l'être ? Il avait voulu que je réponde par la négative. A quoi s'attendait-il ? Que je l'embrasse avec passion en lui disant que je ne voulais personne d'autre dans ma vie et que si un homme l'approchait j'allais le faire regretter d'être venu au monde ?

« Donc raison de plus de ne pas venir.

- Et tu vas faire quoi ?

- Et bien j'irais à l'hôtel le temps que tu reviennes et je passerais les fêtes avec des amis. »

Florian n'avait pas d'amis, il n'en n'avait jamais eu. Son rang social l'avait éloigné de tout ça, et les seules personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie avaient été insupportables pour lui. Il était hors de question qu'il aille chez son père, après leur dispute et l'humiliation qu'il lui avait faite. Plusieurs clubs en ville proposaient une soirée de Noël. Peut-être qu'il irait... Oui ça pourrait être sympathique, en tout cas mieux que d'être seul. Mais il n'eut pas le de temps de se prévoir une soirée du 25 que Benoît se positionna sur la question :

«  Non.

- Non de ?

- J'ai dit non, tu n'iras nulle part. On ira chez mes parents et je leur dirais que tu as des problèmes de famille et que je ne voulais pas te laisser seul à Noël. Et puis j'ai déjà prévenu ma mère.»

Il me fait oui de la tête docilement. Je soupire et vient le serrer dans mes bras, mais il ne répond pas à mon étreinte. Sa tête est baissée et il tortille ses doigts comme un enfant. Je lui demande d'aller se laver, hier rentrant trop tard je voulais qu'il dorme directement. Mais je ne supporte pas les gens en manque d'hygiène donc une douche par jour était le minimum. Sur le lit je lui pose de quoi s'habiller. Un jogging et un débardeur, si il veut je lui rajoute un sweat. Je chauffe ma maison à une température assez élevée donc il ne fait pas froid, et cette année l'hiver est très doux. J'observe mon soumis se laver, il à l'air ailleurs. Je me lève et lui apporte sa serviette, il balbutie un remerciement et part s'habiller. Je me lave à mon tour sans le quitter des yeux.
Qu'est-ce que j'ai fait ? Il me fait la tête ? Je ne sais pas pourquoi, je n'ai rien fait. Je lui ai même donné sa récompense hier en étant très gentils. Florian commence à préparer de quoi manger. Assis sur mon lit, je le regarde de loin, son téléphone vibre et il sourit à son message. Mais à moi il ne me sourit pas.

« C'est qui ? »  Ses mots ont franchi mes lèvres sans que je m'en rende compte. Ses yeux me scrutent avec interrogation, il semble perdu. Hésite-il à me mentir ? Je commence à me lever pour aller voir ça de moi même mais il me répond immédiatement, une fois sur mes deux jambes.

« Gabriel.

- Qui ?

- L'homme du club,  je fronce les sourcils et croise mes bras pendant qu'il découpe ses carottes.

- Qu'est-ce qu'il te veut ?

- On avait prévu d'aller prendre un café aujourd'hui.

- Je pensais que tu avais arrêté de lui parler.

One night to Play - BenoîtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant