One night to Play - Benoît

Chapitre 23

Benoît...

1er février

Florian est au volant de sa voiture, il tapote nerveusement sa direction en répétant des exercices de respiration. Je n'ai pas le droit à la parole depuis les cinq bonnes minutes garées ici. Je l'ai laissé m'inciter au silence sachant que pour lui c'est très compliqué. Déjà qu'il va s'énerver dans peu de temps et pas seulement à cause de son père. Quand il finit d'expirer en disant lentement « hippopotame » il ouvre la portière et sort. Je le suis en silence et quand il arrive devant l'immeuble de son père, il se retourne vers moi et me lance un regard assassin. Je  vois bien que si il pouvait il m'aurait insulté. Mais il sait très bien que crise familiale ou non si il si risque la punition sera terrible. Alors il se contente de serrer la mâchoire et d'avancer sans rien dire.
Je salue poliment l'avocat. Je le connais depuis longtemps et c'est pour cela que je l'ai conseillé à Florian. Il voulait en prendre un autre mais je me suis arrangé pour qu'il le choisisse. Et malgré le fait qu'il ne voulait pas le voir de la semaine, je lui ai demandé de venir. Pour une simple et bonne raison, il est au courant de l'univers surnaturel mais également, et surtout, car cet enflure va avoir son avocat avec lui. Il est donc mieux pour nous d'avoir notre représentant juridique. Malgré toutes les protestations de mon beau brun.

Je regarde mon homme entrer dans le hall et monter dans l'ascenseur sans prêter attention aux vigiles qui tentent de l'arrêter. Je vois sa jambe qui tremble légèrement et je pose ma main dans son dos en embrassant légèrement son front. Je me doute bien qu'il est toujours fâché contre moi de lui avoir fait des cachoteries, alors qu'il m'a expressément demandé de me tenir à carreaux. Cependant je le vois relâcher un peu la tension dans ses épaules.
Quand les deux portes métalliques s'ouvrent nous tombons sur quelqu'un que je ne connais pas et que je n'ai pas envie de connaître. Il suit mon amant alors que celui-ci avance déterminé

«  Monsieur Florian, vous n'avez pas pris rendez-vous !

- Même si ça me déplaît, c'est mon père. Et je viens le voir quand je veux !

- Il est en réunion et-

- Je m'en contre-fou. »

Je dois avouer que le voir plein d'assurance et débordant de colère m'excite au plus au moins. Malheureusement je n'ai pas le temps de penser à son beau fessier remuant dans ce pantalon bien serré. Non je n'ai pas le temps pour ça.
Mon homme ouvre la porte du bureau de manière fracassante. Trois personnes y sont présentes ; l'avocat, comme je l'avais dit, le vieux con et le grand père, lui je ne sais pas quoi en penser.
Le petit blond revient en balbutiant des excuses auprès de Monsieur Dumain qui l'envoie balader. Nous sommes invités à prendre place et je m'assois un peu en retrait observant la scène. Florian s'assoit et l'avocat, Louis de son petit nom, sort les éléments du dossier précédemment constitué. Il parle comme quoi l'oméga a décidé de porter plainte pour plusieurs raisons qu'il énumère une à une, aussi bien celles que porte Florian que celles de Benoît. Et il sait pertinemment qu'il est dans la merde mais ce n'était sans compter une certaine manipulation mentale de la part du paternelle :

« Je pensais qu'avoir annulé ton mariage avait suffisamment mît le trouble dans cette famille. Et je ne parle même pas de ta relation avec cet homme qui te traîne dans la prostitution. Comment ta mère va réagir à ça ? Je ne pourrais plus subvenir convenablement à ses besoins.

- Oh arrête ton cinéma. Tu dis ça seulement pour ne pas m'insulter devant mon avocat et que ça te fasse défaut.

- Tu sais que tu pourras toujours essayer de me poursuivre en justice, cela n'empêche rien au fait que tu es mon fils. Enfant de ma meute que je le veuilles ou non. Et que par conséquent tu me dois respect et soumissions. Sans compter ta nature plus que décevante. Si tu n'avais pas lamentablement échoué dans ton travail, comme à chaque fois, nous n'en serions pas là. Je devrais, non je vais te déshériter.