One night to Play - Benoît

Chapitre 20

Florian

20 décembre

Je lisse ma chemise de ma main devant le miroir de la salle de bain, et rajuste mon collier sous mon col. Une tête apparaît et vient embrasser ma tempe. Sa main prend la mienne et la porte à ses lèvres. Depuis que l'on est arrivé Benoît est beaucoup plus doux et gentil avec moi. Nous avons tout de même gardé certaines règles, ce qui me rassure. C'était allé très vite entre nous, bien sûr que j'apprécie les gestes tendres. Mais je ne peux m'empêcher de penser que pour lui je ne suis qu'une passade. Ses humeurs lunatiques m'ont joué des tours plus d'une fois. Donc dormir sur le canapé m'arrange bien, cela prouve que l'on n'est pas un vrai couple. C'est sa voix qui me sort de mes pensées :

« Tu es très beau. La couleur de la chemise te va bien.

- Merci, c'est un charmant jeune homme qui me la choisit. »

Il esquisse un sourire et pose sa tête sur mon épaule. Sans le vouloir je me raidit légèrement mais il ne semble pas le remarquer. Ce n'est pas que j'ai peur de lui, loin de là. Je ne suis pas encore habitué à des gestes doux. Ni à son contact. Je n'ai pas le temps de tergiverser mentalement plus que ça, car la sonnette retentit. Déjà que rencontrer les parents de Benoît était stressant mais là toute sa famille ! Certes ça s'était très bien passé avec ses grands-parents mais là c'était beaucoup plus de monde... Ils ne venaient pas pour moi, aucune raison de m'inquiéter.
Je descends les escaliers en étant suivi de près par Ben qui passe devant pour saluer ceux qu'il me présente comme leurs cousins et cousines. C'était une grande famille avec tous la même joie de vivre. Je devine, par leur couleur de peau, que ce n'est que le côté de la famille d'Amédée. Je ne peux m'empêcher de me demander si Benoît a encore des liens avec son côté maternel.

Je suis dans une passionnante discussion sur le dernier jeu vidéo du moment avec Max, un jeune garçon de 16 ans. Il m'explique comment m'améliorer et battre l'un des sept boss. Avant que je ne déménage chez Benoît je jouais beaucoup, et ça devait faire deux semaines que j'étais bloqué sur le même niveau. Je ne joue pratiquement plus depuis mon emménagement. Avec l'aide de Max, je compte bien reprendre.
Une main vient se glisser sur ma hanche ainsi qu'un petit rire narquois.

« Je ne savais pas que tu étais un fan de jeux vidéo.

- Il y a beaucoup de chose que tu ne sais pas a propos de moi » Ma réponse me fait rire, je me moque légèrement de lui, alors il ne dit rien d'autre me laissant enregistrer les dernières informations qu'il me manque. Je le remercie chaleureusement avant de me retourner pour voir Tristan et Zaccaria entrer dans la cuisine. Le plus jeune vient me prendre dans ses bras en me claquant un bruyant baissé sur la joue. Il me chuchote discrètement qu'il est très heureux que je sois là pour ne pas être le seul extérieur à la famille. Et je ne comprends pas pourquoi car il y a Zaccaria. Il me sert la main avant de porter Max en lui disant qu'il a bien grandi. Il est vrai que nos deux dominants se connaissent depuis longtemps, Zac fait donc presque partie de la famille.

Tristan reste collé près de moi, quand tout le monde se réunit dans le salon pour accueillir Inaya, dans une magnifique robe princesse verte émeraude. Elle a bouclé ses cheveux et a déposé sur sa tête une petite tiare aux pierres de la même couleur que sa robe. Tout le monde l'applaudit et les plus vieux hurlent comme des loups. Elle salue tout le monde et récupère les cadeaux avant de les poser sur une table. Assise devant sa pile de cadeaux elle les ouvre un par un remerciant chaque personne d'une embrassade et Amédée prend des photographies de chaque invité avec sa fille.
C'est au tour de mon cadeau. J'ai vraiment peur qu'il ne lui plaise pas, je les ai choisis avec Gabriel, une belle montre ainsi qu'un des derniers coffrets de maquillage. Je ne connais pas ses goûts donc j'ai essayé de pouvoir faire plaisir à une adolescente qui devient jeune adulte. Mais je ne suis pas rassuré, les dires de Benoît sur le comportement de sa sœur avec ses cadeaux ne me rassurait pas.
Elle cherche qui a pu lui offrir ça, elle regarde Zaccaria mais mon maître me pointe du doigt. Son visage qui était resté neutre s'illumine soudainement. Je dois être soulagé ? Oui je pense, elle vient me prendre dans ses bras en me remerciant chaleureusement. C'est la première fois en trois jours qu'elle me sourit, ou même qu'elle m'adresse réellement la parole. Nous prenons notre photo comme tout le monde.