𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓓𝓮𝓾𝔁 🌗

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Premier juillet, seize heures.

Marceau ne prit pas la peine de descendre de sa chambre lorsqu'il entendit la sonnette d'entrée annoncer la venue du petit-ami de sa sœur. Pourquoi devrait-il jouer au gars sociable alors que la blonde était capable d'inviter un garçon à la maison et pas lui ? La seule chance qu'elle avait était d'être hétéro et ça, c'était dégueulasse. Lui aussi aurait aimé avoir un copain et passer deux semaines avec lui, même à la campagne. Ils auraient pu aller dans la forêt et forniquer derrière un arbre au moins.

- Marceau ?! Aloïs est là, tu descends ? S'écria sa sœur depuis le rez-de-chaussée.

Pourquoi Diable devrait-il aller le saluer, ce connard de première qui avait certainement fait le plein de capotes avant de venir ?

- Non, j'ai mal au pieds... Répondit-il simplement.

Il en fallait bien plus pour que cela dérange ou gêne Aloïs, qui lui n'avait rien d'asocial, au contraire. Ils allaient passer deux semaines ensemble, non ? Alors il fallait qu'ils apprennent à se connaître un peu pour que tout se passe bien. Si Marceau donnait un avis négatif sur lui à ses parents, il ne pourrait plus venir. Il valait donc mieux éviter ça. Le jeune homme monta les escaliers, déposa sa valise dans la chambre d'Emy et alla frapper à la porte de son "beau-frère" ensuite.

- Salut, tu vas bien ? Demanda-t-il, tout sourire, après avoir eu la permission d'entrer.

- Oui et toi ? Répondit Marceau, mal à l'aise. Désolé, je comptais descendre un peu plus tard...

- T'en fais pas... J'espère que ma présence t'ennuie pas trop...

- Non, non...

"Le connard..." pensa le jeune homme, horrifié de constater qu'il s'était laissé pousser la moustache et la barbe, ce qui lui donnait un air affreusement sexy. Comment sa sœur pouvait-elle se taper ce garçon ? C'était insensé. Elle était jolie, oui, mais tellement naturelle... Tout le contraire du garçon tatoué et faux cul en face de lui.

Ce n'est que deux heures plus tard que Marceau descendit enfin, surtout parce qu'il avait atrocement faim et qu'évidemment, c'est lui qui allait devoir se charger de faire à manger. Au menu ? Des pâtes au jambon et au fromage, tout simplement parce que c'était l'une des seules choses qu'il savait faire et que sa sœur était incapable de cuir un œuf.
Depuis la cuisine, il jeta un furtif coup d'œil au jardin, où Emy était couchée sur Aloïs, sur un transat qu'ils prenaient certainement pour un lit. Si elle était en maillot deux pièces, lui était en petit short et torse nu et ça, c'était absolument dégoûtant. Il avait des abdos et des tatouages et évidemment, des cuisses à croquer.

- Cette sale pute... Murmura Marceau en pensant à sa sœur.

Elle en avait de la chance... Non pas qu'il appréciait ce garçon, loin de là, mais ce corps, il en aurait bien fait son quatre heures lui aussi. Bien sûr que ses hormones le titillaient souvent et que son célibat sans fin ne l'aidait pas. Oh, il jouait bien avec sa main, oui, mais être puceau à dix-sept ans n'était franchement pas drôle.
Il décida de faire cuir les pâtes et d'aller s'asseoir ensuite sur une chaise dans le jardin pendant quelques minutes, en tentant de ne surtout pas regarder le couple.

- Maman t'a dit de ne pas fumer à la maison, Marceau... Lui dit Emy alors qu'il s'allumait une cigarette.

- C'est les vacances, ma belle, laisse-le tranquille... Intervint sans y être invité Aloïs, ce qui gêna plus encore le frère. Tu m'en passes une ?

Emy leva les yeux au ciel en voyant son petit-ami rejoindre Marceau afin de s'allumer lui aussi une cigarette puis, elle décida d'aller chercher trois verres et une bouteille de sangria afin de trinquer au départ de ses parents.

- Tu aimes jouer au badminton, il paraît ? Demanda le beau gosse au garçon.

- Oui... Y a que ça à faire ici de toute façon... Répondit-il en tentant de paraître un peu plus agréable.

- Tu veux jouer un peu après manger ? Bon, on est trois, mais j'ai qu'à faire équipe avec Em'...

- C'est d'accord, mais je te préviens, Emy est nulle...

"C'est d'accord"... Marceau s'en voulait déjà d'avoir prononcé ces mots. Qu'y avait-il de drôle à voir un canon au corps parfait courir et sauter devant lui ? Rien. Non, il n'avait pas envie de voir ça. D'ailleurs, ce mec se foutait sûrement de sa sœur et jouait avec elle, parce que non, les mecs comme ça, c'est pas vraiment fidèle et ça n'a pas de cœur. Et elle, c'était une grosse conne, une salope même. Comment ses mains avaient-elles eu la permission de toucher cette affreuse beauté ? Vraiment, la vie était clairement injuste. Beau à vomir, voilà ce qu'Aloïs était.

Après avoir mangé, Emy insista pour que son petit-ami lui fasse un petit massage puis, ils prirent quelques photos destinées à Instagram et Snapchat. Sur les clichés, ils s'embrassaient, s'enlaçaient et bien sûr, Marceau en fut prit de nausées. Non pas qu'il n'était pas heureux pour sa sœur, mais il mourrait de jalousie : quand viendrait son tour à lui ? Lui non plus n'était pas moche, même s'il était loin de ressembler à Aloïs. Il avait ce charme naturel et cette moue souvent boudeuse qui pouvait attendrir les gens au lieu de leur faire peur. Il n'avait rien de bien spécial ou d'exceptionnel, mais il n'était pas à plaindre et le savait. Il était naturellement beau, très simple, peut-être même passe-partout mais cela ne lui servait strictement à rien.

Pour arranger le problème, il avait déjà installé quelques applications de rencontres pour homosexuels mais les avaient vite supprimées et pour cause : personne n'habitait dans les environs, mise à part quelques vieux à une dizaine de kilomètres.

- On joue, du coup ? Demanda soudain Aloïs en le regardant.

- Je préfère qu'on aille regarder un petit film, moi... Répondit Emy. Je suis crevée, j'ai passé toute la journée dans le jardin.

- Mais j'avais demandé à ton frère s'il voulait faire un badminton... Lui répondit le garçon, déçu.

- C'est rien, on jouera demain. Je vais vous laisser en amoureux, j'ai envie d'aller marcher un peu avant d'aller dormir, dit Marceau en se levant pour aller mettre des chaussures de randonnée, bien content de pouvoir s'échapper loin du couple.

 Je vais vous laisser en amoureux, j'ai envie d'aller marcher un peu avant d'aller dormir, dit Marceau en se levant pour aller mettre des chaussures de randonnée, bien content de pouvoir s'échapper loin du couple

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Aloïs 𝓝𝓮 𝓒𝓱𝓸𝓲𝓼𝓲𝓽 𝓟𝓪𝓼 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant