Love by Chance

32 - Serrer les dents

À peine avait-il passé le pas de sa porte, que Tin avait foncé sous la douche. Il avait besoin de se laver, mais surtout de se changer les idées. Ce ne fut pas très efficace, puisque même une fois sortie, tout en se séchant les cheveux, il pensait toujours à ce baiser. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait voulu le faire. Il était satisfait d'avoir trouvé un moyen de le faire taire. Mais assez bizarrement, il avait aussi envie de recommencer.

Sur son bureau, il repéra l'enveloppe qui contenait les informations sur Trump. Tout ce qu'il avait fait n'avait servi à rien. Pour lui, l'amour n'était qu'une illusion. Déçu, un peu perdu, il jeta l'enveloppe dans la poubelle, avant de s'éloigner.

Le lendemain, assis à un bureau, il attendait que le cours commence. Perdu dans ses pensées, il n'en sortit qu'en entendant Pete s'asseoir à côté de lui.

- Bonjour Tin

Surpris, il l'observa. Pete dû le sentir puisqu'il se tourna vers lui, pour le regarder curieusement

- Tu veux dire quelque chose ?

- J'ai toujours besoin d'une réponse.

- De quoi tu parles ?

Tin ne prit pas la peine de répondre. Il savait que Pete voyait à quoi il faisait référence. Il voulait savoir si Pete pouvait l'accepter comme son petit ami ou non.

- Je croyais que tu plaisantais avec moi.

- Je ne plaisante jamais, précisa Tin. Je te demande une fois de plus. Ne serait-ce pas mieux de sortir avec moi ?

- Pourquoi ce serait mieux ?

- C'est très simple. Qu'est-ce que ce programme thaï a ? Il n'est pas riche comme nous. Si tu continues de sortir avec lui, il va essayer de prendre tout ton argent. Comme je l'ai dit, si tu veux sortir avec un mec, tu devrais me choisir.

Pendant qu'il parlait, Pete avait détourné les yeux. Il triturait son sac entre ses mains, essayant de pas s'énerver contre Tin. Il ne supportait pas que l'on dise ce genre de choses à propos de son petit ami.

- Je ne sais pas ce que tu as contre Ae. Mais il n'est pas comme ça. Il n'attend jamais d'argent de ma part. Il ne m'a jamais rien pris. Par contre, c'est moi qui suis comme un fardeau pour lui. Je ne sais pas pourquoi tu le vois comme ça. Mais tout le monde ne fait pas tout pour de l'argent. Comme Ae par exemple.

Tin secoua la tête, il s'agitait sur sa chaise. Il comprenait qu'il ne pourrait pas faire changer Pete d'avis. Il n'eut pas le temps de réfléchir à une réponse, ou à des arguments, que son ami continuait.

- Tu penses peut-être être meilleur que lui à tout point de vue. Mais pour moi c'est différent. C'est vrai. Les gens peuvent aussi être d'accord avec toi. Mais Ae est le meilleur pour moi. Peu importe comment les gens le voient.

- Tu as subi un lavage de cerveau ? se moqua Tin.

- Non pas du tout. En plus, tu ne m'as jamais vu de cette façon. Tu ne veux pas être avec moi.

- Je t'aime bien, parce que nous sommes faits l'un pour l'autre.

- Peu importe la façon dont tu essaie de me convaincre. Je ne changerai pas d'avis, affirma Pete.

Tin laissa tomber la conversation, pour le moment. Il était convaincu que Pete était fait pour lui. Leurs richesses étaient un point commun suffisant pour lui. En faite, il ne savait pas vraiment si il voyait Pete comme un partenaire potentiel ou pas. Pour Tin, le simple fait que Pete soit incapable de lui faire du mal, et qu'il soit déjà riche (et que du coup il ne puisse en avoir après son argent) c'était suffisant. Pete le défia du regard, il tentait de calmer ses nerfs, de ne pas lui en vouloir. Mais il avait insulté son petit ami, et ça, Pete avait du mal à pardonner et à oublier.