L'effet nocebo, terme dérivé du latin « je nuirai », met en lumière l'influence considérable et négatif que notre esprit peut avoir sur notre bien-être physique et mental dans le contexte des pratiques spirites et particulièrement dans l'utilisation de la planchette Ouija. Les croyances et appréhensions négatives associées à cet objet peuvent en effet fragiliser nos défenses psychologiques.
Les troubles observés lors de certaines séances de communication spirite sont parfois choquantes. Pour autant, s'il y a bien entendu absence de fraude, qu'il s'agisse de supposées possessions démoniaques, de crises d'hystérie ou mystique, de sentiments de persécution ou encore d'épisodes dépressifs, ces manifestations peuvent être le fruit de nos croyances préexistantes ou résulter d'une décompensation psychique.
Un exemple trivial mais frappant de l'impact des croyances négatives sur notre santé nous est fourni par le Courrier international : « Les femmes se croyant sujettes au risque d'arrêt cardiaque présenteraient quatre fois plus de risques de mourir de maladie cardiovasculaire que celles ayant les mêmes facteurs de risque ». Cette statistique souligne à quel point nos convictions peuvent influencer notre réalité physiologique.
La croyance, devenant autosuggestion, agit comme une force constructive ou destructive.
La décompensation psychique, en particulier dans sa forme psychotique, se caractérise par une rupture de l'équilibre psychologique. Il s'agit d'une crise aigüe marquée par l'effondrement des mécanismes d'adaptation et de défense habituels du sujet, face à un événement ou une situation émotionnelle vécue comme insurmontable. Lors de cet épisode, les vulnérabilités psychiques préexistantes du sujet (qu'elles soient d'origine développementale, traumatique ou génétique) se manifestent de manière soudaine et intense. On observe alors une désorganisation importante du fonctionnement psychique, pouvant se traduire par l'émergence ou l'exacerbation de symptômes psychotiques, une altération du rapport à la réalité, et une fragilisation significative des capacités d'adaptation. Nous y voyons un parallèle avec le choc anaphylactique, pour lequel une exposition à un allergène déclenche une réaction systémique brutale chez un sujet préalablement sensibilisé. Dans les deux cas, nous observons une réponse disproportionnée de l'organisme ou du psychisme face à un élément déclencheur, aboutissant à une rupture des mécanismes homéostatiques habituels. Nous pourrions ainsi parler d'allergies psychiques*.
Plusieurs syndromes corrélés à la décompensation psychique, dont le syndrome de l'Inde évoqué par le psychiatre Régis Airault: "en débarquant en Inde, terre des mille et un temple et ashrams, cela risque de réveiller l'élan mystique des plus rationalistes, entraînant des troubles de type hallucinatoires ou délirants. Les gens entrent dans une forme d'errance et éprouvent des sentiments d'extase profonde. C'est une plongée sans repères dans un tourbillon de misère, de surpopulation, d'images et de dieux inconnus, on n'y comprend plus rien... »
Plus encore, nous pourrions nous permettre de créer un nouveau syndrome, le "syndrome de possession démoniaque" : suite à une expérience mystique, comme le spiritisme (ou le visionnage du film l'Exorciste!), certains individus peuvent vivre des hallucinations, entendre des voix ou ressentir la persécution intérieure ou extérieure de forces personnifiées. Dans les cas extrêmes, ces symptômes peuvent révéler des maladies mentales latentes, telles que la schizophrénie, la paranoïa ou la mégalomanie.
*Allergies psychiques dont les symptômes sont essentiellement psychologiques.

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Le Ouija, ça marche !
SachbücherEst-ce que les vivants peuvent communiquer avec les morts ? Est-ce que la planche spirite la plus célèbre au monde permet d'ouvrir une porte vers l'au-delà ? Dans ce long article, nous décrivons notre expérience de cette pratique pour le moins contr...