Chapitre 15 - Face à un mur

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           Dimanche soir, un mois de janvier habituel. Il fait nuit, il fait froid, le monde déprime, s'arrête quelques instants. Il fut un temps durant lequel j'admets avoir adoré cette période. Parce que quand tout allait bien dans ma vie, j'aimais voir le monde s'arrêter, pour me laisser respirer.

Mais aujourd'hui, je me sens égoïste. Je suis égoïste, on me l'a dit. Mais peut-être que cette période est à l'image de mes sentiments intérieurs. Quand je ne vais pas bien, elle est sombre et froide. Mais tout se décidé, tout n'est qu'une question de choix.

Je veux faire de cette période une passade expérimentale, qui m'apprendra à devenir qui je souhaite vraiment être. Je sais que je n'ai pas une nature mauvaise, mais alors pourquoi cacher la partie la plus douce de mon âme ? En quoi paraître fort et mystérieux auprès de mon entourage m'aide à avancer dans la vie ?

Question de paraître. Un reflet n'est plus réel si le miroir se déforme quand on se regarde. Donner une fausse image est devenu facile, montrer la vraie l'est un peu moins. On a sans cesse peur du jugement. Parce que lorsqu'on fait confiance à quelqu'un, il finit par nous trahir.

Nous sommes les seuls êtres à pouvoir nous comprendre. Être fidèle à nous-mêmes nous emmèneras au pire sur un chemin qui nous montrera que notre entourage n'était pas sain pour nous.

J'ai sommeil...

- Eliot ?

- Oui ?

- Tu emmèneras quelqu'un dans ton endroit, un jour ?

- Oui, sûrement.

- Et... ce sera qui ?

- Les invités de notre mariage. ris-je.

Il baisse les yeux et souris en regardant le sol.

- Tu vas bien ?

- Oui. répond-t-il. C'est juste que...En fait j'ai toujours eu peur que tu emmènes un autre garçon ou une autre fille, là-bas. Je sais que c'est bête, mais...

- Pourquoi tu aurais peur ?

- Parce que... Je ne sais pas. J'ai l'impression que... non rien, oublies. déclare-t-il.

- Eden, dis-moi.

- D'accord. C'est juste que j'ai comme l'impression que ce parc représente une partie de toi. Et j'aime le fait que seuls ton père et moi ayons pu la voir, tu comprends ? C'est bizarre à dire, mais j'ai vraiment le sentiment que tu t'es dévoilé à moi, le jour où tu m'as montré cet endroit.

- Et tu veux me garder que pour toi ?

- Peut-être...

- Je suis à toi, Eden. Pour toujours.

- Ne dis pas ça.

- Pourquoi ?

- Parce que ce n'est pas vrai. affirme-t-il. Tu n'es pas à moi, tu n'es pas ma propriété.

- Mais une partie de mon cœur est à toi. Et elle le restera. Qu'importe ce qui arrive, on n'oublie jamais son premier amour.


- Eliot ? Réveille-toi tu vas être en retard en cours ! s'écrie mon père, au rez-de-chaussée.

Il monte mes escaliers puis toque à ma porte.

- Je peux entrer ?

J'acquiesce tandis qu'il rentre dans la pièce. Je suis encore dans mon lit, en pyjama.

Eden with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant