Chapitre 20 - Psychologue 3

7 1 0
                                    

- Alors, dis-moi tout. Comment tu te sens aujourd'hui ?

- Honnêtement ? Mal.

- Pourquoi ça ? demande-t-il.

- Il m'a quitté.

Je fonds en larmes sans même avoir passé cinq minutes dans cette pièce.

- Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ?

-J'en ai juste marre de répéter cette histoire en boucle... Ça fait déjà 10 jours, au moins.

- Qu'est-ce que tu ressens, alors ? questionne-t-il.

- Rien. Et... tout à la fois. C'est comme si... Je commençais à réaliser.

- Réaliser que c'était fini ?

- En fait... Au fond de moi j'ai l'impression que ce n'est pas fini. Mais ce n'est pas ça parce que je sais que c'est fini. Mais je ne veux pas que tout se termine. Pas maintenant.

- On n'est jamais prêt pour se séparer de notre premier amour.

- Justement. C'est comme si c'était évident que ça devait arriver, mais que je m'accrochais tant bien que mal parce que...

- Parce que tu l'aimes. Et c'est normal, Eliot. Ce que tu ressens est parfaitement normal. C'est un choc émotionnel, physique, psychique. Comme une tornade qui entre dans ta vie. Mais qu'est-ce qui a fait qu'elle était prévisible, pour toi ?

- Ce n'était plus comme avant. On le savait, tous les deux. Je continuais à le regarder de la même manière, avec tant d'amour dans les yeux... Mais ce n'était plus pareil. Mais on s'est mentis.

- C'est-à-dire ?

- On s'est dit qu'on n'était pas faits l'un pour l'autre. Mais je sais que c'est lui. Je l'ai dit, et je le répéterais encore, depuis l'instant où je l'ai vu, j'ai su que je finirais d'une manière ou d'une autre avec lui.

- Et tu ne penses pas que tout ça s'est accompli ?

- Pas entièrement.

- C'est normal, que tu ressentes ce manque. Et ce manque te pousse à te dire qu'il te le faut, maintenant et pour le restant de tes jours. Mais est-ce qu'il t'a quitté, ou est-ce qu'il s'agissait d'une décision commune ?

- Honnêtement... Un peu des deux. Je ne sais pas... Je suis juste perdu...

- Tu veux qu'on parle d'autre chose ? propose-t-il.

- Non.

Je fonds en larmes sur le canapé.

- Il est le seul sujet que j'ai à la bouche, en fait. Et je sais que mes amies n'en peuvent plus, mais je ne peux pas m'empêcher de parler de lui. Tout le temps. J'ai voulu le supprimer de mes réseaux sociaux mais toute la journée je vais voir s'il n'a pas posté une nouvelle photo, s'il est connecté... Je dois paraître pour un fou. Mais je n'arrête pas de penser à lui. Tout le temps.

- Tu n'es pas fou, Eliot. Ton cœur et ton cerveau réfléchissent ensemble dans ces moment-là. Quand tu étais avec lui, tu étais heureux, amoureux, et constamment en manque. Les moments où tu ne le voyais pas, tu pensais à lui en souhaitant qu'il soit à tes côtés, et c'est normal. C'est comme une addiction. Et comment ton corps réagit quand tu arrêtes une addiction d'un coup ? Il ne comprend pas. Il panique, et déjà qu'il doit gérer du manque alors que tu es avec la personne, mais alors quand elle n'est plus là... On ne peut pas faire le deuil d'une personne en une semaine.

- Vous pensez qu'Eden était une addiction ?

- Non. Mais ton corps l'a interprété comme tel. Alors... Pour l'instant il te reste en tête, tu rêves de lui, et tu parles tout le temps de lui. Mais c'est un moyen pour ton corps d'évacuer, de combler le manque soudain qu'Eden a créé.

Eden with loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant